Pievi au XVIIIe siècle

Pievi au XVIIIe siècle

Avec la Révolution, le territoire français va subir une profonde réorganisation administrative. En voici un petit rappel des évènements concernant la Corse[7] :

  • Le 30 novembre 1789 à l’Assemblée nationale, le secrétaire de séance Constantin-François de Chassebœuf, comte de Volney, donne lecture de la lettre des Ajacciens du 31 octobre (ils demandent que la Corse soit réunie à la nation française devenue libre) et de celle des Bastiais du 5 novembre (les officiers municipaux demandent l’intégration de la Corse à la monarchie). À la demande de Saliceti, l’Assemblée vote à l’unanimité le décret suivant : « L’île de Corse est déclarée partie intégrante de l’empire français ».
  • Le 14 décembre 1789, la loi d’organisation municipale votée par la Constituante dicte que les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. Le premier officier municipal (qu’on appelait en Corse « podestà ») prend le titre de maire.
  • Le 22 décembre 1789, l'assemblée Constituante divise la France en 83 départements y compris celui de Corse.
  • Du 22 février au 1er mars 1790, les députés des pievi sont convoqués en assemblée à Bastia (les députés d’Aiacciu et la plupart des députés des pievi du « Delà des Monts » seront absents).
  • Le 26 février 1790, l’Assemblée nationale par décret, fixe le nom, l’étendue, les limites et les districts des 83 départements. La Corse est partagée en neuf districts (avant on disait juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l’Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (avant on disait pievi), le canton en communes.

Par ailleurs, 

  • Le 7 juillet 1790, la Constituante décide que la Corse n’aura qu’un seul évêque comme les autres départements et fixe son siège à Bastia.
  • Le 24 septembre 1790 l’assemblée se refuse à fixer définitivement le chef-lieu du département. Bastia est choisi provisoirement avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins.

En plus des données tirées de la parution Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres - Recherches de A.-D. Monti sur une préface de J. Fusina ADECEC[4], le tableau ci-dessous est complété par les juridictions existant au début du XVIIIe siècle, avant les événements qui, dès 1729, agitèrent l'île pendant la grande révolte des Corses contre Gênes. Les détails (pievi, villages et leur population) sont extraits d'un manuscrit (en italien), Storia veridica della Corsica, œuvre de l’abbé Francesco Maria Accinelli à qui Gênes avait demandé, à des fins militaires, de dresser une estimation des populations à partir des registres des paroisses[8].

Les provinces et fiefs

Du même ouvrage, on apprend que l'île était divisée en 10 provinces et 4 fiefs. 6 provinces sont dans le Deçà-des-Monts (Cap Corse, Calvi, Bastia, Balagne, Aléria et Corte) et 4 dans le Delà-des-Monts (Vico, Ajaccio, Sartène et Bonifacio). Trois fiefs sont voisins de la province du Cap Corse : Nonza, Brando et Canari, et un dans le Delà-des-Monts qui est le fief d'Istria, jouxtant la province de Sartène. Calvi, Ajaccio et Bonifacio étaient chacune gouvernées par un commissaire. À Bastia résidait le gouverneur général de l'île ; les autres provinces étaient gouvernées par des lieutenants. Les fiefs étaient encore gouvernés par des lieutenants conjointement avec leur propriétaire[9].

Les juridictions

La Corse était divisée en 15 juridictions et fiefs[Note 4] couvrant 69 pievi :

  • Capo Corso (Cap Corse) - 1 pieve
  • Feudo di Canari (Fief de Canari) - 1 pieve
  • Feudo di Nonza (Fief de Nonza) - 1 pieve
  • Feudo di Brando (Fief de Brando) - 1 pieve
  • Provincia di Bastia e Nebbio (Province de Bastia et Nebbio) - 19 pievi
  • Giurisditione di Corte (Juridiction de Corte) - 8 pievi
  • Giurisditione di Alleria (Juridiction d'Aléria) - 7 pievi
  • Algagliola e Balagna (Algajola et Balagne) - 5 pievi
  • Calui, e suo Presidio (Calvi et son préside) - 3 pievi
  • Giurisditione di Vico (Juridiction de Vico) - 6 pievi
  • Giurisditione di Aiaccio (Juridiction d'Ajaccio) - 8 pievi
  • Feudo d’Istria (Fief d'Istria) - 1 pieve
  • Giurisditione di Sartene (Juridiction de Sartène) - 5 pievi
  • Bonifacio (Bonifacio) - 1 pieve
  • Porto Vecchio (Porto-Vecchio) - 1 pieve

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Carte des pieves françaises (1768)

Carte des pieves françaises (1768)

Les diocèses

L'île était divisée en 5 diocèses consacrés à Rome :

 

Les pieves sous l'administration française
 
 

Par le traité de Versailles du 15 mai 1768, Gênes cède la Corse à la France. 

Louis XV envoie son armée prendre possession de l'île. L'île est administrée par les militaires qui redécoupent les pièves.

 

Les pieves sous l'administration française

 

Par le traité de Versailles du 15 mai 1768, Gênes cède la Corse à la France. Louis XV envoie son armée prendre possession de l'île.

L'île est administrée par les militaires qui redécoupent les pièves.

 

Par décret du 26 février 1790, la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d’Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l’Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu.

 

Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes.

 

Le canton prend le nom de la pieve et le porte jusqu'en 1830, date à laquelle il porte le nom du chef-lieu.

 

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