BONAPARTE BLÂMÉ POUR SA PARTICIPATION AUX « PÂQUES SANGLANTES D’AJACCIO.
BONAPARTE BLÂMÉ POUR SA PARTICIPATION AUX « PÂQUES SANGLANTES D’AJACCIO.
Le 8 avril 1792, jour de Pâques, de graves incidents vont mettre au prise d’un côté les gardes nationaux venus des villages de l'intérieur et soutenus par leurs officiers élus, dont Napoléon Bonaparte et de l’autre les hauts notables ajacciens hostiles à la Révolution, qui, par le jeu des inquiétudes religieuses et des liens de clientèle, ont des appuis dans une partie du petit peuple urbain.
Au cours d'une séance orageuse, Bonaparte lieutenant-colonel en second du 2e Bataillon de la Garde nationale, et ses affidés estiment avoir été assaillis les premiers et avoir riposté en état de légitime défense.
Leurs adversaires prétendent le contraire, assurant qu'il y avait au départ un plan prémédité de Bonaparte.
Le colonel Maillard renvoie les antagonistes dos à dos, s'en tenant à la légalité, tout en engageant au respect des lois votées par l'Assemblée à l'égard du clergé et des processions.
Bonaparte et ses hommes n'abandonnent pas leurs positions, se bornant à laisser entrer en ville les farines et les vivres.
Le 11 avril, Bonaparte est sommé d’évacuer.
Comme il s'y refuse, les hostilités reprennent.
Dans la nuit du 11 au 12 avril, Bonaparte avait fait établir une barricade à hauteur de la cathédrale, vis-à-vis de la porte d'entrée de la citadelle.
Les commissaires du département, Cesari Colonna, Arrighi et Cervoni réclament un nouveau cessez-le-feu, ce que tout le monde désirait, sauf Bonaparte.
Bonaparte s'oppose ainsi au clan contre-révolutionnaire des Peraldi et des Pozzo di Borgo.
Le colonel Maillard rédige de son côté une plainte contre Bonaparte, mais son message n'atteindra pas son destinataire, M. de Grave, car la France a déclaré la guerre à l'Autriche, et que le ministre a quitté le pouvoir.
Ainsi, sans le bouleversement occasionné par la guerre, Bonaparte serait passé en jugement pour usurpation de fonctions, prise d'armes, refus d'obéissance, tentative à main armée contre l'autorité...
Avec le risque d'être passé par les armes.
Le 2 mai 1792, il se résout à quitter la Corse pour Paris, grâce à la bienveillance de Paoli.
Source : Corse Matin. Doc Settimana
Photo : Bonaparte au siège des Tuileries le 10 août 1792.
(Tableau de N. Charlet).
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