LE TRIPTYQUE DE L’ESPÉRANCE : PRIÈRES, VACARME ET GRANITULA.

LE TRIPTYQUE DE L’ESPÉRANCE :

PRIÈRES, VACARME ET GRANITULA.

 

 

A Bastia, la confrérie San Carlu célèbre l'Office des Ténèbres.

 

 

La cérémonie des Ténèbres, un moment de recueillement et de réflexion durant lequel les participants peuvent exprimer leurs sentiments religieux.

 

"La célébration des Ténèbres transmise par des confrères italiens, remonte aux âges anciens.

 

E Tenebre symbolise la mort du Christ ; cet office raconte l’itinéraire du cheminement du Christ vers sa mort.

 

Dans l’église, au fur et à mesure que les lumières s’éteignent, il fait de plus en plus sombre et c’est seulement à ce moment que le clair apparaît.

 

Le chandelier qui porte 15 bougies s’éteindra à chacune des étapes de la célébration.

 

Une seule bougie restera, celle qui représente la lumière du monde.

 

La symbolique est forte : de la conscience de la mort à la résurrection.

 

Récemment, nous avons repris un terme anciennement utilisé, il s'agit de U Passiu. Ce mot vient de la fête de Pessah, son caractère sacré annonce le passage de l'ombre à la lumière." explique-t-il.

 

À San Carlu, E Tenebre est une pratique riche en symbolisme, associée à l'extinction progressive des bougies et des cierges qui illuminent discrètement l'église, les fidèles et quelques badauds aussi se retrouvent bientôt dans l'obscurité avant l'aube mystérieuse de la résurrection.

 

L’office commence par l’entrée en procession de tous les confrères.

 

Dans l’église, le clair-obscur occupe tout l’espace et le dépouillement des autels, ce qui montre l’entrée du Christ dans sa Passion.

 

Placées devant l’autel, les 15 bougies représentent les 12 Apôtres et les 2 Marie.

La 15e bougie marque le corps du Christ qui n’est plus, mais c’est le lien entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

 

 

Petit à petit, la bougie blanche s’éteint, laissant la seule bougie rouge qui représente l’espérance du Christ ressuscité.

 

Ensuite, intervient le temps du silence, qui est interrompu par le vacarme des cloches et des chaînes que des confrères battent derrière l’autel.

 

Cet épisode montre la vérité au monde : le ciel s’est fendu lors de la mort du Christ, c’est un cataclysme, et nous sommes plongés dans les ténèbres. 

 

En procession dans la nef centrale, les confrères sortent de l’église pour occuper l’espace profane, la granitula peut alors commencer à la lueur du seul cierge qui reste allumé.

 

Le massaru est celui des confrère qui guide la granitula, qui s'enroule en un premier cercle sacré marquant les points cardinaux.

 

Nous passons ensuite vers le point dur qui correspond au vacarme, celui de la mort.

 

Puis, on dénoue 3 fois, cette étape nous ramène dans l'espoir de la renaissance.

 

Et enfin, nous formons une croix, l'espace profance, le parvis de l'église devient sacré.

 

La procession regagne l'intérieur, la bougie est conservée, elle servira à allumer le feu du samedi saint.

 

L'office terminé, le questionnement sur la vie du Christ resurgit sur celle des paroissiens que la prégnance di U Passiu a suscité.

 

À l'extérieur, la distribution des fritelle erbose, des beignets aux 7 herbes, vient clore et adoucir l'émotion palpable chez tous.

 

Di pettu à u lume si sò  sdrutte eTenebre.  

 

 

Source  : JC. Corse Net Infos.

Photo : PHOTOS CRYSTAL PICTURES INTERNATIONAL.

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