29 mai 1916 : CÔTE 304 LA RÉSISTANCE HÉROÏQUE DES CORSES DU 173e RI.
29 mai 1916 : CÔTE 304.
LA RÉSISTANCE HÉROÏQUE DES CORSES DU 173e RI.

Depuis le 23 mai, le 173e RI, recruté en Corse, a pris position pour reprendre la cote 304 sur la rive gauche de la Meuse.

Le 29 mai, le 2e bataillon aux ordres du commandant Appert est soumis à une attaque précédée d’un bombardement d’artillerie lourde d’une violence inouïe.

En fin de matinée, les obus allemands de 150 et 210 mm tombent au rythme infernal de 3 à 5 obus par seconde sur les premières lignes !

Les communications téléphoniques sont immédiatement coupées, il faut passer par les signaux optiques pour demander un tir de barrage et un tir de contre-batterie.

Les tranchées et les boyaux disparaissent sous la violence du bombardement.

Une partie des 3e et 4e sections de la compagnie de soutien est ensevelie.

A 15h30, l’infanterie allemande passe à l’assaut des positions de la 7e compagnie qui occupe un saillant dans la ligne du bataillon.

Les Allemands sont décimés par les tirs de flanquement des mitrailleuses françaises (3e compagnie).

A 16h, un nouveau barrage d’artillerie s’abat sur les positions françaises.

Les 105 allemands s’abattent de nouveau sur la compagnie de soutien et le Ravin de la Mort.

La fumée et la poussière est tellement dense que les signaux optiques envoyés aux artilleurs ne sont pas vus.

L’infanterie allemande attaque en deux vagues : la première est composée de grenadiers suivis de fusiliers et de pionniers porteurs d’outils et de fils de fer.

La seconde est soutenue par des mitrailleuses.

La 1ere vague tente de s’infiltrer à la jonction entre la 5e et la 7e compagnie.

Elle est arrêtée par un barrage de grenades.

Les officiers français, debout  sur le parapet, galvanisent leurs hommes qui chantent " ON LES AURA " . 

Dans ce chaos indescriptible, un adjudant de la 5e compagnie déploie le drapeau tricolore. 

Ses camarades autour de lui entonnent alors « La Marseillaise » !

La deuxième vague allemande subit le même sort que la première, tandis que les servants des mitrailleuses allemandes sont fauchés par les tirs des mitrailleuses françaises.

L’assaut allemand a échoué.

Les Corses ont tenus malgré la violence de la préparation d’artillerie.

L’action du 2e bataillon et de la 3e compagnie de mitrailleuses fera l’objet d’une citation à l’Ordre de l’armée

« Soumis pendant plusieurs heures à un bombardement de gros calibre et d’une violence inouïe, dans des tranchées ébauchées et sans abri, a repoussé victorieusement, à deux reprises différentes, les attaques de tout un bataillon ennemi, en s’élançant sur lui à la baïonnette en criant:

« Les Boches, on les aura » et en chantant la « Marseillaise ».

La 3e compagnie de mitrailleuses du 173e régiment d’infanterie, sous les ordres du capitaine Armingaud : soumise à un bombardement des plus violents, dans une tranchée de première ligne, sans abris, est restée stoïquement auprès de ses pièces, malgré les lourdes pertes qu’elle a subies et au moment des attaques allemandes, a pris par ses feux le flanc de l’adversaire et a puissamment contribué à repousser l’ennemi et conserver intactes ses premières lignes. A perdu ses trois officiers.

Au Q. G. A., le 28 juin 1916.

Le général commandant la IIe armée,

Signé : NIVELLE.« 

 

Sources : Mourir à Verdun, Pierre Miquel. JMO du 173e RI, cote 26 N 710/1.

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