INNOVATIONS URBAINES DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE.

Photo :  valorplast

Photo : valorplast

CONTEXTE : POURQUOI AGIR DANS LE DOMAINE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE URBAINE?

Tous les secteurs économiques et géographiques sont potentiellement concernés par les bénéfices de l’éco- nomie circulaire.

Les villes sont néanmoins particulièrement centrales dans ces transformations du fait du caractère amplificateur des concentrations humaines qui y sont présentes.

La notion d’économie circulaire a été introduite dans le droit français par la loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015, qui vise à « dépasser le modèle économique linéaire consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter en appelant à une consommation sobre et responsable des ressources naturelles et des matières premières primaires ».

La réduction de l’empreinte environnementale urbaine est un enjeu majeur du développement durable de nos sociétés.

Les villes sont des pôles d’activité et d’interactions.

Elles sont le moteur de l’économie, fournissant emplois et services, et peuvent être considérées comme des catalyseurs de la créativité et de l’innovation.

Presque 50% de la population mondiale (80% en Europe) vit en milieu urbain, et ces zones génèrent plus des deux tiers du PIB.

Mais elles sont aussi la source des impasses dans laquelle les sociétés, déjà développées ou en forte croissance, se trouvent, en l’absence d’un découplage entre croissance urbaine et diminution de l’empreinte environnementale (l’empreinte écologique actuelle moyenne par personne, 2,3 ha, dépasse déjà la capacité de 1,8 ha de la terre).

Enfin le milieu urbain concentre 70% des émissions de gaz à effet de serre et génère la plus grande partie de production de déchets (5,5 tonnes par an et par habitant dont 452 kg de déchets ménagers).

En 2030, 600 villes dans le monde – 300 dans les pays du Nord et 300 dans ceux du Sud – regrouperont les deux tiers de la population mondiale et concentreront 60% du PIB mondial.

QUELS SONT LES PRINCIPAUX AXES D’INNOVATION DANS LE DOMAINE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE ?

On peut classer les innovations en 3 grandes catégories :

L’économie territoriale urbaine. 

C’est dans les services urbains que le potentiel de ressource est le plus important.

Cette approche de l’économie circulaire territoriale permet d’utiliser les déchets et rejets d’un cycle de production et d’utilisation comme ressources d’un autre cycle de même nature ou de nature différente.

La proximité géographique est le plus souvent un critère de réussite de ces cycles de production.

La proximité des villes avec les zones rurales est une opportunité pour développer de nouveaux modes de production complémentaires.

Le recyclage, le réemploi et la réutilisation, l’éco-conception de la ville : 

la circularité dans l’utilisation de la matière et dans les usages permet d’optimiser la consommation de ressources naturelles :

- cette circularité regroupe toutes les solutions à disposition des entreprises afin de réduire leur consommation de ressource (réutilisation, revente, réparation, recyclage, etc.) mais aussi l’amont des produits au moment de leur conception qui permet une analyse sur l’ensemble du cycle de vie des produits et des opérations de construction à l’échelle d’un bâtiment, d’une opération d’urbanisme ou d’une infrastructure et vise à les rendre recyclables ou régénérables, en travaillant notamment sur la recherche de gisements alternatifs de matière et la réduction d’impacts environnementaux.

L’économie de la fonctionnalité : 

cette approche vise à substituer la vente de services à la vente de produits :

- le vendeur, restant propriétaire du bien, est davantage concerné par la durée de vie des produits.

Les réalisations présentées dans les fiches de la plaquette illustrent ces différentes catégories d’innovation non exclusives les unes par rapport aux autres.

QUELLE EST LA NATURE DE CES INNOVATIONS ?

Ces innovations combinent généralement plusieurs innovations de natures différentes :

technologiques : 

les innovations uniquement technologiques peuvent être nécessaires mais elles ne sont pas forcément systématiques ni les plus nombreuses, toutefois l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication fondées sur le numérique est dans la plupart des cas une condition de déploiement et d’accélération des innovations en matière d’éco circulation ;

économiques et juridiques :

pour permettre le développement de nouveaux modèles économiques et faciliter l’intégration des fonctions urbaines ;

d’organisation :

pour associer de manière innovante des acteurs très différents (entreprises, collectivités locales, universités, citoyens, etc.) autour de projets communs de réduction, de l’empreinte environnementale des villes, de l’intensité de matières premières pour un service identique et en transformant des déchets d’un cycle de service ou de production en ressources pour un autre cycle de nature différentes.

La plupart de ces innovations doivent s’accompagner de changements de comportement de la part des acteurs concernés et en premier lieu des usagers.

 

QUELLES ACTIONS DÉVELOPPÉES EN FRANCE POUR SOUTENIR CES INNOVATIONS ?

Depuis de nombreuses années, les politiques publiques françaises soutiennent le développement et l’expérimentation de l’innovation en matière d’économie de matières appliquée aux processus industriels et aux services.

En 2016, on peut en particulier citer les programmes suivants :

le programme des investissements d’avenir (PIA) :

qui soutient les innovations qui prennent en compte l’ensemble du cycle de vie des projets urbains ;

le programme des « territoires zéro déchets » :

portées par le ministère en charge de l’environnement qui accompagne et soutient les collectivités qui s’engagent à réduire considérablement la production de déchets et à développer leur valorisation ;

la mobilisation des élus et de la société civile :

 notamment avec la création de l’Institut pour l’économie circulaire, l’association OREE ou le soutien apporté par l’Ademe à de nombreuses actions de terrain ;

la mobilisation des grandes entreprises :

regroupées au sein de l’association française des entreprises Afep, « les entreprises s’engagent pour l’économie circulaire, Rapport des entreprises de l’Afep », 2015.

Atelier animé par Christian Levy, Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Ministère du logement et de l’Habitat Durable, co-piloté par : 

Alice Sarran, OREE, 

Jean-Christophe Daragon, EuroMéditerranée, 

Nicolas Prego, Suez.

Retour à l'accueil