LA LANGUE BONIFACIENNE.

LA LANGUE BONIFACIENNE.

Le bonifacien (en ligure bonifassin) est une variante corse de la langue de la Riviera di Ponente.

Diffusion du bonifacien :

Le bonifacien jusqu’au milieu du XIXe siècle était parlé par pratiquement toute la population de Bonifacio, alors qu’aujourd’hui il est parlé par une très petite minorité comprise entre 600 et 800 personnes sur les environ 2.700 habitants du pays. 

Il n’a aucune reconnaissance officielle, mais l’association bonifacine Di ghi di scé (Dis oui) cherche à en maintenir l’usage vivant à l’intérieur du pays.

Les autres habitants du village parlent le Corse dans sa variante méridionale et le français.

Histoire du Ligurien à Bonifacio:


En 1195, les Génois y arrivèrent avec leurs familles .

Ils établirent à Bonifacio une république autonome, dotée même d’une monnaie propre et fortifiée avec un rempart de 3 kilomètres de long.


Pendant sept siècles, Bonifacio tourne le dos au reste de la Corse, vivant avec ses privilèges assurés par la Sérénissime.

Privilèges politiques, économiques et sociaux non consentis aux autres villes corses.
Ainsi jusqu’en 1769, année où la Corse devint française. 

1769, année noire pour les patriotes de Pasquale Paoli qui luttaient pour l’indépendance de l’île, mais aussi pour Bonifacio qui perdait tous ses privilèges.


De la période génoise restent, outre les grandes familles, l’architecture, les traditions gastronomiques et la langue.


L’hostilité des Corses à la présence génoise en Corse reste toujours gravée dans les mémoires, et l’histoire rappelle un certain Brandolacciu qui, au cœur du XVe siècle, chassait les Génois pour libérer son île. 

Quand Brandolacciu saisit un homme soupçonné d’être génois, il lui fait voir une chèvre et lui demande ce que c’est :

 la réponse « chèvre » sauve l'homme,

- la réponse « crava » le condamne à mort.


Si ce Brandolacciu bourreau était toujours vivant aujourd’hui, tous les Bonifaciens seraient condamnés à mort parce que tout le monde continue à dire « crava ».

À ce stade, on comprend l’importance que peut revêtir une langue dans la caractérisation des individus. 

Pour les Bonifaciens le ligure est resté aujourd’hui un élément très important de son identité.

À partir de 1195 et, surtout, après la bataille de la Meloria, en 1284, dans laquelle elle vainquit Pise, la République de Gênes installa à Bonifacio des colons de la Riviera di Ponente, surtout de la zone de Savone.

Malgré plusieurs occupations ou tentatives d’occupation, le dialecte est conservé.

 Après le passage de la Corse à la France en 1768, pendant près d’un siècle, jusqu’en 1860, les langues les plus parlées dans la ville furent le dialecte ligure bonifacien et l 'italien.

Après 1860 commença une lente décroissance de la langue, avec l’usage toujours plus grand de la langue corse et, surtout au cours des cinquante dernières années, du français. 

Le bonifacien a conservé des archaïsmes et a également été fortement influencé par le châtiment et, ces dernières années, par le français (par exemple greva qui signifie grève qui dérive de la grève française).

 

Source : Corsica Italiana.

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