Corse et Italie : aux racines d’un rapport millénaire
Posté le davoxpopulirivista20 décembre 2019Publié dans : Sans catégorie
Depuis les temps proto-historiques la Corse, quatrième île de la Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne et Chypre avec ses 8.680 km2, fut liée d’une part à la péninsule italienne, de l’autre à l’île voisine de Sardaigne.

La première grande civilisation corse fut la mégalithique, apparue dans le IV millénium av. J.-C., et liée, selon Jean lilliu, à la coeva sarde, Culture de l’oisiveté. Durant l’âge du bronze se répandit la c.d. Civiltà Torreana Ż, du nom des constructions tronco-coniques (Ő Tourri), semblables aux nuraghi sardes. Là encore, le lien avec la civilisation sardo-nuragique est évident. Habitée par des populations liguriennes dès le IIème millénaire avant J.C., la Corse entra dans la sphère d’influence étrusque après la bataille d’Aleria de 535 av. J.-C., puis fut occupée par les Romains pendant la Première Guerre punique (264-241 avant J.C.). Depuis lors et pendant deux millénaires, sans préjudice de la brève parenthèse de l’occupation vandale (65 ans) entre le V et le VI siècle après J.-C., la Corse fut sans cesse liée à la péninsule italienne. Elle faisait partie du Royaume de l’Italie médiévale, gouverné par les Rois Lombards jusqu’en 774 et une partie du Saint Empire romain puis. A ce stade, il y eut une forte présence en Corse des familles nobles italiennes des obèses, des pallavicino et des Malaspina.

Après l’année Mille s’imposa en Corse la puissance maritime de la République de Pise (1073-1284). Enfin, après la célèbre Bataille de la melorie (1284), commença le très long règne de la République de Gênes (1284-1768). Gênes instaura un emploi permanent seulement à partir de 1374, suite à la disparition des prétentions aragonaises nées de la bulle d’investiture de Boniface VIII. Déjà à l’époque romaine, l’île avait subi une profonde romanisation, en raison notamment de la distribution de terres en faveur de légionnaires romains provenant de l’actuelle Sicile et de la Calabre et de la déduction des deux colonies de Mariana et Aleria. Mais surtout la période de Pise fut déterminante dans la construction de l’identité corse telle que nous la connaissons aujourd’hui. Le vulgaire toscan s’imposa incontesté dans la toponymie, dans la fête (encore aujourd’hui les noms de famille corses sont principalement d’origine toscane), dans le chant populaire et dans l’usage officiel de l’italien comme langue de l’administration et de l’Église. Le cours particulier qui s’est formé au Moyen Âge a été défini par Niccolò tommaseo %Lingua possente, et deŘ plus d’Italiens dialectes de l’Italia. et L un dialecte italien plus direct et moins corrompu. L’influence de Pise fut déterminante également dans le domaine artistique et architectural : le roman de Pise devint le style architectural typique de l’île. Du XIII au XIX siècle, l’Université de référence pour les jeunes qui entendaient poursuivre leurs études – même après la conquête française – fut l’Université de Pise. A partir du XIVe siècle, la Garde Corse Papale, un corps militaire pontifical, eut une grande importance

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