UN STUART DANS LA NATION CORSE.

La Famille Stuart de Corse est issue des Hauts Stewarts d'Ecosse.

Un de ses illustres ancêtres est Sir John Stewart of Bonkyll, héros de la première guerre d'indépendance écossaise, mort le 22 Juillet 1298 pendant la bataille de Falkirk, aux côtés de William Wallace.

Les 5 régiments d'irlandais catholiques aux services du roi Jacques II Stuart qui sont à l'origine des troupes irlandaises au service du royaume de France, ont été battus à la bataille de la Boyne en 1690 contre les troupes néerlandaises, écossaises et anglaises de Guillaume d'Orange qui devient roi d'Angleterre.

Après la chute de Limerick fin 1691, Louis XIV accueille son cousin Jacques II qui se réfugie en France, accompagné par 19000 soldats qui ont combattu pour la cause jacobine.

Il résidera au Château de Saint-Germain-en-Laye jusqu'à sa mort.

Par dérision, cet épisode est appelé Flight of the Wild Geese (envol des oies sauvages) par les Anglais.

Louis XIV espérait ainsi pouvoir remettre Jacques II un jour sur le trône d'Angleterre.

En 1698, il exige que les régiments irlandais se mettent à son service.

Vers la fin du XVIIe siècle, c'est la foi catholique affichée de Jacques II roi d'Angleterre, d’Écosse et d'Irlande, qui lui attira l'hostilité de nombreux de ses sujets, nobles ou pas, favorables à l'anglicanisme protestant, et entraîna sa destitution et son exil forcé avec sa famille en France où Louis XIV, son cousin, les accueillit au Château de Saint-Germain-en-Laye et où il séjourna jusqu'à sa mort.

Plus tard, son fils Jacques III dût s'exiler en Italie et s'établit définitivement avec sa cour dans les États Pontificaux jusqu'à sa mort.

Or, ces rois avaient besoin d'un royaume, même petit, pour retrouver une légitimité et les Corses, considérés comme des rebelles, voulaient chasser le tyran génois et devenir indépendants.

Au XVIIIe siècle, la question corse a été au centre de projets et d'enjeux diplomatiques européens mêlant les Stuarts, les jacobites  ( partisans du roi Jacques II ), les francs-maçons, la papauté, des rois et des princes catholiques ou protestants, leurs émissaires officiels ou officieux et les nationaux corses.

Le patronyme Stuart ou Stewart vient de la fonction de sénéchal.

Théodore Stuart (1864- 1917), premier chercheur historien de sa famille avait déjà mené des recherches en Toscane et auprès du vice-consul d'Angleterre à Bastia et avait ainsi pu découvrir le lien qui unissait sa famille au clan royal Stuart.

Emmanuel Stuart ( qui signait Manuel Stuart ) né en 1735, d'origine irlandaise a vécu une partie de sa jeunesse à Belfast en Écosse qu'il quitte, alors protestant, pour Londres afin de rejoindre la Royal Navy où il devient spécialiste de l'artillerie et navigue en Méditerranée.

Là, il décide de déserter, se retrouve dans la ville de garnison d'Orbetello en Toscane où il va s'engager pour quatre ans dans un régiment espagnol composé en partie d'Irlandais et d’Écossais, commandé par un Irlandais, James Francis Fitz James Stuart, second Duc de Berwick.

Il est alors basé à Porto Longone, place forte où il côtoie Pasquale de Paoli, sous-lieutenant dans cette place.

Entretemps, il s'est converti au catholicisme.

L'année 1765, voit des négociations directes entre Pasquale de Paoli et des Jacobistes, l’État corse étant devenu une réalité.

A partir de là, le nombre d’Écossais et de Stuart en Corse va augmenter rapidement.

De même, des personnes-ressources appuyant le projet de création d'un royaume de Corse débarquent à l'Ile Rousse et prennent la route qui passe par Castifao où ils logent au couvent de Caccia.

Les nationaux corses, acceptent la souveraineté des Stuart qui, retrouvant une légitimité, acceptent de se soumettre à une constitution voulue et administrée par le peuple corse et lui assurent son indépendance.

C'est dans ces circonstances que Manuel Stuart va rejoindre la Corse.

Il a en effet décidé de s'engager dans l'armée levée par le Général Pasquale de Paoli, avec d'autres soldats d'origine écossaise, pour libérer la Corse du joug génois.

Manuel a vécu les premières victoires des Paolistes puis leur défaite par l'armée française en 1769 et l' annexion par la France de la Corse qu'il a dû fuir.

Il y retourne en 1774 avec la famille qu'il a fondée en Italie, pour participer aux derniers combats contre les Français, à la défaite militaire des Paolistes et à la fin de tout espoir de voir la famille Stuart régner sur la Corse.

Il demeure néanmoins en Corse, entouré d'un réseau actif de solidarité de notables paolistes qui lui a permis de survivre dans la clandestinité jusqu'à sa mort en 1780 à Petralba.

Manuel était un fils légitime d'un petit-fils illégitime de Jacques II Stuart.

Ainsi par son engagement, Manuel Stuart servait en même temps les intérêts de la Maison Royale Stuart et se rendait utile à la patrie de Pasquale de Paoli.

La survivance de son fils unique, Giovanni Stuart, doit beaucoup au sacrifice de Carlu Felice Grimaldi d'Esdra qui refusa de le livrer aux sbires du Vice-Roi Elliot en 1795.

Giovanni Stuart revînt s'établir à Castifau en 1805, et il épousa Orsola Maria Parsi d'Ascu.

De cette union sont issus tous les Stuarts de Corse contemporains et leurs très nombreux alliés.

En 1890, Théodore Stuart, descendant direct de Manuel Stuart épousera une jeune fille d'Ochjatana, Lucie Siacci.

Desidériu Ramelet-Stuart.

Source : Article Michèle Pentagrossa dans rfgenealogie.com - stuart-corsica.com - ludowalsh.com

Photo : Charles Edward Stuart.

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