ADOLPHE LANDRY  CRÉATEUR DES ALLOCATIONS FAMILIALES.

Adolphe Landry est né le 29 septembre 1874 à Ajaccio, dans une famille connue et reconnue de longue date en Corse.

Fils de Timothée Landry (1841-1912) et d'Augustine Meuron, dite Lasthénie (1844-1926).

En 1897, il épouse Lucie Thuillier (1877-1956) avec qui il aura 3 enfants :

  • Hélène (née en 1898 et décédée en 1962), marié au ministre et avocat César Campinchi, elle deviendra aussi une brillante avocate,
  • Letizia (née en 1900),
  • Jean-Paul (né en 1901).

Après des études à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm qui sont couronnées par une agrégation de philosophie, il s'oriente vers le droit et l'économie.

En 1901, il soutient à la Sorbonne une thèse très remarquée par sa critique de la propriété privée.

C'est le début d'une carrière d'économiste et de démographe qui se concrétise notamment par son accession à la chaire d'histoire économique de l'École pratique des hautes études en 1907.

DÉPUTÉ RADICAL SOCIALISTE DE CORSE

Élu député radical socialiste de Corse en 1910, il devient à la Chambre des députés le démographe de référence et le défenseur attitré d'une politique familiale résolument anti-malthusienne.

Chaque vote du budget le voit intervenir pour défendre la cause familiale.

Ministre du travail en 1932, il consolide diverses initiatives privées de caisses sociales d'aide aux familles et généralise le dispositif en rendant obligatoire l'adhésion à une caisse : c'est le début des allocations familiales.

Son action porte également sur deux autres domaines essentiels.

En 1920, d'abord, il obtient la création de la carte famille nombreuse, qui assure des réductions aux familles de plus de deux enfants dans les transports en commun et dans l'accès à certaines activités culturelles.

Pour Adolphe Landry, il s'agit non seulement d'alléger le budget des familles nombreuses, mais aussi, en facilitant leurs voyages, de leur permettre de visiter la France et donc de renforcer leur sentiment patriotique.

PRINCIPE DU QUOTIENT FAMILIAL

En 1945, ayant mené une activité reconnue de résistant pendant l'Occupation, il jouit d'un prestige incontestable qui lui permet de faire de la politique familiale un des éléments forts de la reconstruction nationale.

Il fait donc voter, à l'unanimité de l'Assemblée nationale, le principe du quotient familial, c'est-à-dire l'idée que le taux d'imposition moyen doit être le même pour deux familles de même niveau de vie, quelle que soit leur taille.

En 1948, année où le quotient familial entre effectivement en vigueur, les allocations familiales représentent 50 % des prestations versées par la Sécurité sociale.

Pour Adolphe Landry, c'est à ce dispositif d'allocation que revient la fonction d'assurer la réduction des inégalités entre familles riches et familles pauvres, et non à la politique fiscale.

Ses vues pratiques s'appuient sur d'abondants travaux scientifiques en démographie qui conduisent en 1945 à la publication d'un Traité de démographie qui fait toujours autorité.

Il meurt en 1956, se déclarant rassuré de pouvoir constater le redressement de la situation démographique dans la France du baby-boom.

  • Ministre de la Marine dans les cabinets Millerand I et II et Leygues du 20 janvier 1920 au 16 janvier 1921
  • Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et de l'Enseignement technique dans le cabinet François-Marsal du 9 au 13 juin 1924.
  • Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans les cabinets Laval I, II et III du 27 janvier 1931 au 19 février 1932

Source : lemonde.fr
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