BONIFACIO : INAUGURATION DE L'ANCIENNE CHAPELLE SAINTE MARIE MADELEINE
BONIFACIO : INAUGURATION DE L'ANCIENNE CHAPELLE SAINTE MARIE MADELEINE
BONIFACIO :
INAUGURATION DE L'ANCIENNE CHAPELLE SAINTE MARIE MADELEINE
 
Réunis aujourd’hui dans l’ancienne chapelle Sainte Marie Madeleine, ancien pressoir à huile d’olive, ancienne propriété militaire, destinée aujourd’hui à accueillir la maison des Confrères de Bunifaziu.  

Un lieu chargé d’histoire à la croisé des chemins entre la conservation du lien social, de la préservation environnementale et enfin à faire vivre la culture Bonifacienne et bien  au delà, de la culture Corse et méditerranéenne. 

Il est important de souligner le travail de la Mairie de Bunifaziu ainsi que l’action de la Collectivité De Corse pour avoir porté à bien ce projet indispensable à l’a préservation et la revalorisation de notre patrimoine.
 
Paul André Colombani. Député.
 

Si les explorations menées dans le reste de la caserne de Montlaur ont permis d’établir avec certitude la présence d’occupations du Néolithique ancien ainsi que du Néolithique récent (Ferreira et al. 2014), aucun niveau en place préhistorique n’a pu être mis en évidence dans les sondages réalisés aux abords de l’église Sainte-Marie-Madeleine de Bonifacio.

Le « bruit de fond » demeure pourtant non négligeable, comme en atteste la présence de mobilier céramique et lithique dans les niveaux de colluvionnement les plus anciens qui affleurent entre 0,50 et 0,80 m de profondeur par rapport au sol actuel.

2C’est sans conteste la fin du Moyen Âge et les Temps Modernes qui laissent le plus de témoins matériels ici.

La période tardo-médiévale se perçoit en filigrane au travers du mobilier résiduel largement présent dans certains remblais d’occupation ou dans des fosses.

Bien que dépourvu de tout artefact, un réseau de traces agraires détecté dans la partie septentrionale de la parcelle à 0,80 m de profondeur pourrait se rattacher à la phase 6 (xive-xvie s.).

Globalement orientés est/ouest, ces creusements témoignent de la mise en culture, peut-être arbustive, du « bois de Cavu » qui occupe la partie occidentale de la ville haute de Bonifacio.

C’est dans cet environnement essentiellement forestier que s’installent progressivement plusieurs communautés religieuses.

3La mise en place des édifices de Sainte-Marie-Madeleine, Saint-Barthélemy et Sainte-Croix semble participer d’un même élan qui fait écho au développement des confréries en Corse durant la seconde moitié du xvie s. L’enclos qui délimite la propriété de Sainte-Marie-Madeleine et jouxte une petite voie de communication terrestre semble formaliser une emprise relativement pérenne dans le temps, ainsi qu’en atteste le cadastre actuel qui en suit peu ou prou le tracé.

Aucun indice n’a permis d’attester de la présence d’un espace funéraire au sein de cet enclos.

Les lieux d’inhumation de ce secteur de la ville sont-ils uniquement centrés autour du proche établissement de Saint-Barthélemy ?

4L’église de Sainte-Marie-Madeleine présente un plan au sol très simple avec sa nef allongée et son chevet plat, mais qui ne laisse toutefois aucune place au doute quant à sa vocation cultuelle.

L’hypothèse d’un édifice hospitalier érigé entre le xve et le xvie s. semble donc devoir être écartée.

5L’analyse architecturale a révélé la présence de plusieurs états dans l’organisation des élévations.

Un bâtiment simplement quadrangulaire équipé d’une citerne en sous-œuvre paraît constituer l’édifice primitif.

Il est ensuite, probablement très rapidement, gainé de contreforts sur ses murs gouttereaux septentrionaux et méridionaux.

Associés à des arcs formerets et divers arcs de décharge, ils permettent la mise en place de voûtements mixtes sur les parties hautes, lesquelles supportent une toiture en lauze.

L’adjonction d’une chapelle latérale édifiée contre l’ensemble de ces structures constitue quant à elle une troisième étape d’édification que l’on peut rattacher à un large xviie s.

Avant le premier tiers du xviiie s., un petit ensemble formé d’au moins deux pièces est adjoint dans le prolongement de l’angle sud-ouest de l’église, formant ainsi une construction globale en L.

Il a été interprété comme un porche ou un appentis qui a pu fonctionner à l’époque où l’église a été transformée en lazaret pour femmes.

Durant le dernier tiers du xviiie s., l’ensemble de ces terrains devient la propriété de l’armée et fait l’objet de très importants remaniement.

Désormais déconsacrée, l’église devient un « magasin aux farines » et c’est probablement à cette phase 8 que l’on peut rattacher la mise en place de la petite bâtisse quadrangulaire adossée au mur septentrional du chevet.

Les archives sédimentaires analysées dans l’espace intérieur de l’église attestent d’une bonne conservation des sols anciens. Le sondage réalisé dans la nef a par ailleurs permis de révéler la présence d’une fosse qui accueillait un four de moule à cloche dont la partie basse est encore très bien conservée.

Sans doute installé entre la seconde moitié du xviie s. et le dernier tiers du xviiie s., ce four de moule à cloche constitue à ce jour un unicum sur le territoire corse.

Le sondage réalisé dans le chœur de l’église a quant à lui révélé la base d’une maçonnerie quadrangulaire parallèle au mur pignon est qui a été dégagée ; elle semble pouvoir être associée aux vestiges de la fondation de l’autel.

 

Source : ADFLI. Notice rédigée par :  Isabelle Commandré

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