AVALANCHE MEURTRIÈRE À ORTIPORIO EN FÉVRIER 1934.
Toutefois, lorsqu’une situation de mauvais temps particulière appelée « retour d’est » (ou de nord-est) affecte la Castagniccia, les conditions météorologiques jouent un rôle clé dans la survenue d’avalanches : les chutes de neige se font parfois en abondance en peu de temps (48 à 72 heures), ce qui empêche ces énormes masses de neige fraîche de trouver le temps de se stabiliser.
Il n’est alors pas rare que les villages soient isolés.
Ainsi, au-dessus d’Ortiporio, les pentes fortes et orientées à l’est peuvent se charger de grosses quantités de neige en seulement deux ou trois jours.
La cause du déclenchement, avancée par des témoignages et dans la presse, serait que l’avalanche aurait été déclenchée soit par un rocher déstabilisé, soit par « un châtaignier séculaire abattu par la foudre et qui aurait servi de noyau central à une monstrueuse boule de neige ».
Aujourd’hui, ces raisons avancées ne semblent pas les plus probables, même si celle de la déstabilisation d’un rocher par la poussée vers l’aval de ces énormes quantités de neige accumulées dans la pente reste possible.
En effet, la simple accumulation dans des pentes raides d’une aussi grande quantité de neige en si peu de temps explique à elle seule le départ de l’avalanche, de type « neige récente sèche » au vu des températures négatives qui régnaient à cette période-là jusqu’à très basse altitude.
Une telle masse de neige qui dévale une pente raide a une force largement suffisante pour déraciner des arbres, même séculaires, ou un gros rocher, ce qui était, il est vrai, difficilement concevable pour les gens à l’époque.
Les débris que l’on retrouve dans de telles avalanches sont ainsi plus le signe de leur grande force de destruction que des indices de cause de déclenchement.
La présence d’arbres et de matériaux de construction dans l’avalanche a par ailleurs certainement été un facteur aggravant de destruction des maisons lors de l’impact.
Comparée aux autres avalanches particulièrement meurtrières durant les cent dernières années en France, celle de 1934 à Ortiporio fait partie des plus importantes.