LE TILLEUL.
LE TILLEUL.
Près de la fontaine, à la porte de la ville,
S'élève un tilleul ;
Dans son ombre,
J'ai fait tant de doux rêves.
Dans son écorce,
J'ai gravé tant de mots d'amour ;
La joie comme la peine
Toujours vers lui m'ont attiré.
Mais aujourd'hui encore j'ai dû partir
Dans la nuit profonde;
Alors dans l'obscurité,
J'ai à nouveau fermé les yeux.
Et ses rameaux bruissaient
Comme pour m'appeler :
« Viens donc à moi, compagnon
Ici, tu peux trouver le repos ! »
Les vents froids
M'ont fouetté le visage,
Mon chapeau s'est envolé,
Mais je ne me suis point retourné.
Aujourd'hui, je me trouve
Bien loin de cet endroit,
Mais je continue à entendre ce bruissement:
« Là-bas, tu trouverais le repos ! »
Wilhelm Müller.
Traduction de Charlotte Ronsiek.
Photo : Charles versini.