Famille EGGER: Le Ranz des vaches fribourgeois Famille EGGER

Famille EGGER: Le Ranz des vaches fribourgeois Famille EGGER

 
Le ranz des vaches, lyoba lyoba por aria avec les paroles en patois
 
Lyôba, lyôba, por aryâ !

Qui n’a jamais entendu ce refrain, cette formule magique qui met en émoi tout un peuple, laissant couler une larme aux anciens, faisant vibrer les cordes vocales des plus jeunes ?

Que l’on soit un expatrié des terres fribourgeoises, un fervent défenseur des traditions, ou encore un simple curieux, ce chant a fait naître des émotions qui ne sont pour l’heure pas encore descriptibles.

Le ranz des vaches fera certainement encore parler de lui.

La légende fait naître le mythe

Aucune origine n’est connue pour le ranz des vaches, cependant une légende rapporte que de nombreux jeunes gens désertaient les rangs de la garde suisse des rois de France, à l’écoute de cette chanson.

Cette légende rapporte le vague à l’âme des soldats gruériens embauchés par la garde suisse des rois de France, désertant, fuyant,  si bien que cette chanson, si l’on en croit la légende, fut tout simplement interdite sous peine de mort, des champs de bataille.

La Gruyère est une terre de légende aussi, on rapporte que l’origine du ranz des vaches serait dû à un jeune armailli prénommé François.

Un jour, ce dernier eu le plaisir de rencontrer trois jeunes géants amenant avec eux trois jattes.

Il fut proposé à notre armailli François de choisir l’une d’entre elles.

Dans la première jatte, le géant indiqua à l’armailli qu’elle contenait un liquide pouvant donner à notre armailli toute la force et la puissance qu’il désirait.

Le second géant proposa quant à lui une jatte remplie d’or et d’argent qui ferait de François l’homme le plus riche de la Gruyère et certainement au-delà.

Pour le troisième géant, la jatte qu’il apporta contenait un simple chant, mais ce chant lui ferait gagner le coeur et l’âme de tous les habitants de la haute et basse Gruyère, ainsi qu’au-delà du pays.

Devant ce choix cornélien, François l’armailli se rappela que son coeur battait pour une jeune et belle gruérienne, il décida de ce fait de s’emparer de la troisième jatte, celle-là même qui contenait ce fabuleux chant.

Il pu grâce à lui conquérir le coeur de sa belle et faire naître un chant qui embaumera toute une région, le ranz des vaches ainsi que toute l’émotion qu’il transmet était donc né.

Que raconte le ranz des vaches

Lyôba, lyôba, que caches-tu donc dans tes paroles ?

Ce chant nous raconte la vie à l’alpage, la désalpe.

C’est aux Colombettes que l’histoire se passe.

Le chant est composé en trois parties distinctes, on y retrouve :

  • L’appel des vaches, d’où le lyôba répété
  • L’énumération du type de bétail (Les blanches, les noires, etc..)
  • Un chant composé en vers racontant l’histoire

Lyôba vient du patois gruérien, sa racine vient du cri de l’armailli pour l’appel à la traite.

La finesse du patois réside quelques fois sur un seul accent :

  • alyôbâ est un verbe qui signifie appeler le bétail, le dictionnaire précise l’emploi de ayôbâ
  • alyôba quant à lui est un nom masculin qui a comme signification le cris de l’armailli, le dictionnaire recommande l’emploi de ayôba. Remarquez qu’un seul accent différencie le cri de l’armailli du verbe effectuant cette action.


En 1921, un jeune professeur de musique, Joseph Bovet, a arrangé le traditionnel Ranz des vaches gruérien en un chant pour chœur d'hommes. Il est devenu célèbre et a valeur d'hymne «national» officieux pour les Suisses francophones. Cette mélodie est au cœur de chaque «Fête des Vignerons» qui se déroule une fois par génération à Vevey dans le canton de Vaud.

 

Le Ranz des Vaches.

 

 

  Lè j’armayi di Kolonbètè Le Ranz des Vaches
  in patê gruvêrin en français
1 Lè j’armayi di Kolonbètè,
Dè bon matin chè chon lèvâ
Les armaillis des,Colombettes,
De bon matin se sont levés.
2 Kan chon vinyê i Bachè,j’Ivouè,
Tsankro lo mè! n’an pu pachâ.
Quand ils sont arrivés aux,Basses-Eaux,
Le chancre me ronge! Ils n’ont pu passer.
3 Tyè fan no ché mon pouro,Piéro?,
No no chin pâ mô l’inrinbyâ
Pauvre Pierre, que,faisons-nous ici?,
Nous ne sommes pas mal embourbés
4 Tè fô alâ fiêr a la,pouârta,
A la pouârta dè l’inkourâ.
Il te faut aller frapper à,la porte,
A la porte du curé.
5 Tyè voli vo ke li dyécho?,
A nouthron brâvo l’inkourâ
Que voulez-vous que je lui,dise,
A notre brave curé.
6 I fô ke dyéchè ouna mècha,
Po ke no l’y pouéchan pachâ
Il faut qu’il dise une,messe,
Pour que nous puissions passer
7 L’y è j’elâ fiêr a la,pouârta,
È l’a de dinche a l’inkourâ:
Il est allé frapper à la,porte,
Et il a dit ceci au curé:
8 I fô ke vo dyécho ouna,mècha,
Po ke no l’y puéchan pachâ.
Il faut que vous disiez une,messe,
Pour que nous puissions passer
9 L’inkourâ li fâ la,rèponcha:,
Pouro frârè che te vou pachâ
Le curé lui fit sa réponse:,
Pauvre frère, si tu veux passer
10 Tè fô mè bayi ouna motèta,
Ma ne tè fô pâ l’èhyorâ.
Il te faut me donner un,petit fromage,
Mais sans écrémer le lait.
11 Invouyi no vouthra,chèrvinta,
No li farin on bon pri grâ.
Envoyez-nous votre servante,
Nous lui ferons un bon fromage gras.
12 Ma chèrvinta l’è tru galéja,
Vo porâ bin la vo vouêrdâ
Ma servante est trop jolie,
Vous pourriez bien la garder
13 N’ôchi pâ pouêre, nouthron,prithre,
No n’in chin pâ tan afamâ.
N’ayez pas peur, notre curé,
Nous n’en sommes pas si affamés
14 Dè tru molâ* vouthra,chèrvinta,
Fudrè èpè no konfèchâ.
De trop « moler » votre,servante,
Il faudra bien nous confesser
15 Dè prindre le bin dè,l’èlyije,
No ne cherin pâ pèrdenâ.
De prendre le bien de,l’Eglise,
Nous ne serions pas pardonnés
16 Rètouârna t’in mon pouro,Piéro,
Deri por vo on’Avé Maria.
Retourne-t’en, mon pauvre,Pierre,J
e dirai pour vous un Ave Maria.
17 Prou bin, prou pri i vo,chouèto,
Ma vinyi mè chovin trovâ.
Beaucoup de biens et de,fromages vous souhaite,
Mais venez souvent me trouver.
18 Piéro rèvin i Bâchè j’Ivouè,
È to le trin l’a pu pachâ.
Pierre revient aux,Basses-Eaux,
Et tout le train a pu passer
19 L’y an mè le kiô a la,tsoudêre,
Ke n’avan pâ la mityi aryâ.
Ils ont mis le kio à la,chaudière,
Avant d’avoir à moitié trait
Refrain Redzingon,1-3-5-7-9-11-13-15-17-19:
Lyôba, lyôba, por aryâ (bis).
Vinyidè totè, byantsè, nêre,,Rodzè, mothêlè, dzouvenè ôtrè,
Dèjo chti tsâno, yô vo j’âryo,
Dèjo chti trinbyo, yô i trintso,
Lyôba, lyôba, por aryâ (bis).
Refrain,1-3-5-7-9-11-13-15-17-19:,
Lyôba (appel des vaches) pour traire (bis).
,Venez toutes, les blanches, les noires,,les rouges, les étoilés sur la tête les jeunes, les autres,,
Sous ce chêne où je vous traie,
Sous ce tremble où je fabrique le fromage,
Lyôba, lyôba, pour la traite (bis).

 

Source : dupasquier.ch et Famille EGGER.

Gruyère  Références sur la Gruyère  TraditionsEcrit par Christophe Dupasquier

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