LES COMBATS DE LA LIBÉRATION À CARBINI.

LES COMBATS DE LA LIBÉRATION À CARBINI.

Sur tout son parcours, la route stratégique Levie - col de Baccinu - côte orientale est le théâtre de dures rencontres.
À Carbini, les soixante et onze hommes du lieutenant Cucchi (1) reçoivent du Comité d’arrondissement, le 9 septembre, vers 17 heures, l'ordre d’attaquer.
Le 10 au matin, les postes sont prêts.

Un convoi de sept véhicules dont cinq camions, se présente vers midi venant de Quenza.

Il a déjà été sérieusement malmené dans la traversée de Levie.

Il se heurte ensuite dans le secteur de Pargola aux groupes de Pantano et Tirolo.

Mais les barrages ne sont pas encore achevés et les francs-tireurs sont à découvert.

Ils se retirent sans pertes après une courte échauffourée.


Le convoi passe emportant quatre morts et de nombreux blessés, dont les hurlements de douleur montent des camions touchés.

Il atteint le col de Baccinu un peu après midi.

Stoppé au barrage, il est reçu par des décharges de F.M. et de fusils de chasse.

Paul-François Cucchi fait mouche à tout coup.

Le jeune instituteur Vincent Lovichi cède à son commandant sa place au fusil-mitrailleur et se lance à l’attaque avec son pistolet.

Antoine Dominati, un gamin de seize ans, déploie un courage qui confine à la témérité.


Après deux heures de vains efforts, les Allemands reviennent sur leurs pas et se retirent sur le plateau de Carbini, surplombant la route, au lieudit Piatamonu.

Ils s'y retranchent derrière des murettes et dans les fossés creusés depuis 1940.

Ils disposent d’armes automatiques et d'un mortier.

Enfin, ils détiennent deux otages.

Ils ne s’avouent pas vaincus, blessent un agent de liaison (2) lancent des fusées rouges pour réclamer du renfort, et s'infiltrent dans le maquis.

Ange Stromboni, du Comité cantonal, est obligé d’ordonner le repli des groupes de Pantano-Tirolo menacés d'être pris à revers.


Le 12, le lieutenant Cucchi, en uniforme, a une entrevue avec l’officier allemand et lui demande de capituler.

Une réponse est promise pour le soir à 18 heures, mais vers 17 heures un avion survole le groupe cerné et laisse tomber deux petits paquets.

La volonté de résistance de l’ennemi s'affirme.

Le patriote Paul Filippi, apprenant que son frère et sa belle-sœur sont détenus comme otages, vient prendre position aux côtés du lieutenant Cucchi et ouvre le feu en disant:

«S’il devait arriver un malheur, je veux en avoir seul la responsabilité...»

On s'attend à voir débloquer les Allemands par des renforts.

En réalité, malgré l'opposition de ses S.S., l’officier, un Autrichien, désire se rendre.


Le lendemain 13 septembre, il quitte le bivouac pour se faire conduire auprès du lieutenant Cucchi.

Après son départ, les S.S., apercevant sur la route un camion chargé de «bandits» se croient attaqués et ouvrent le feu.

Six des nôtres sont tués (3).

Partis de Levie, ils allaient ouvrir les barrages pour permettre le repli des Italiens, devenus nos alliés...

Quelques minutes après ce drame a lieu la reddition...

Un officier, vingt-cinq hommes, huit camions remplis d’armement et de vivres... 

Extraits de "Tous bandits d'honneur". Maurice Choury. Ed. Piazzola 2011. pp 150, 151.
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