LE GÉNÉRAL PAUL-FRANÇOIS GROSSETTI : LE TEMPÉRAMENT CORSE, UN ATOUT POUR COMMANDER

 

Général Grossetti

« Grossetti : un héros, invulnérable ! Toujours sous la mitraille, au milieu des balles. Elles ne le touchent pas. Quel homme ! » 

Général Ferdinand Foch 

I) Un officier passé par les grandes écoles et la coloniale 

Paul-François Grossetti naît à Paris, le 10 septembre 1861.

Ses ascendances corses sont établies par son père, originaire de Grosseto-Prugna, en Corse du sud.

Après une scolarité à Ajaccio, il est reçu au concours d’entrée de Saint-Cyr, en 1879.

Deux ans plus tard, il en sort sous-lieutenant, classé troisième de sa promotion dite « des Drapeaux ».

Affecté au 2e régiment de Zouaves, il sert en Algérie jusqu’en 1885.

Ensuite, il rejoint le corps expéditionnaire du Tonkin de 1886 à 1997 et participe à la campagne du Cambodge.

De retour en Afrique de 1887 à 1890, il suit en 1892 les cours de l’école supérieure de guerre en métropole.

Sorti capitaine, il gravit ensuite les échelons de la hiérarchie jusqu’au déclenchement de la Grande Guerre.

II) Paul-François Grossetti aussi bien à sa place dans le vacarme du combat que dans l’atmosphère feutrée des états-majors. 

A la mobilisation française du 2 août 1914, le général de brigade Grossetti se voit confier le poste de chef d’état-major de la 3e armée du général Ruffey.

Le 30 août 1914, il prend la tête de la 42e division d’infanterie qu’il conduit dans les batailles de la Marne et de l’Yser.

Il est remarqué par le général Foch, commandant de la 9e armée.

De même, son rôle déterminant dans les secteurs de Nieuport et de Dixmude lui vaut la reconnaissance du roi des Belges, Albert Ier.

Promu à la tête du 16e corps d’armée le 7 novembre 1914, il dirige ses troupes dans les offensives de Champagne en 1915 puis dans la fournaise de Verdun l’année suivante.

Durant cette période, il se distingue à nouveau et est confirmé général de division, le 20 avril 1915.

Le général Grossetti, commandant l'armée française d'Orient

Le général Grossetti, commandant l'armée française d'Orient

En février 1917, il est transféré en Grèce pour occuper le poste de commandant de l’Armée française d’Orient.

Dans le cadre de cette mission, il prend sa part dans les succès remportés contre le front germano-bulgare.

Atteint de la dysenterie, il est obligé de quitter toutes ses fonctions à la fin septembre 1917 et de regagner la France.

Perdant la bataille contre la maladie, il décède à son domicile parisien le 7 janvier 1918.

La France reconnaissante lui organise des funérailles nationales lors de son inhumation au cimetière du Père Lachaise.

III) Des lieux de mémoire de Paris à Ajaccio

Pour son action déterminante à l’automne 1914 lors de la bataille de l’Yser, le roi des Belges, Albert Ier, participe, avec la ville de Paris et la Corse, au financement d’une statue de bronze du général Grossetti.

Buste du général Grossetti à Grosseto-Prugna

Buste du général Grossetti à Grosseto-Prugna 

Elle trône aujourd’hui dans l’enceinte de la caserne Grossetti, boulevard Albert 1er, à Ajaccio.

Elle est l’œuvre du sculpteur Louis Henri Bouchard (1875-1960).

L’artiste bourguignon a également réalisé les deux bustes de l’officier corse qui sont implantés, l’un au cimetière du Père Lachaise et l’autre dans le village de Grosseto-Prugna.

Enfin, en 1932, la municipalité de Paris inaugure une « rue du général Grossetti », dans le 16e arrondissement.

Par Jean-Bernard LAHAUSSE et Romain SERTELET.

Source : verdun-meuse.fr

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