BOMBARDEMENT DE BARI DE 1943 : LE PEARL HARBOR ITALIEN.
Bari, ville balnéaire donnant sur l’Adriatique, connaît une activité des plus intenses lorsque, après l’invasion du sud de la péninsule italienne, elle devient la principale base logistique de la 8e armée britannique, commandée par le général Montgomery.
Ici séjournent de nombreux bâtiments chargés de matériel, de carburant et de munitions destinés aux bombardiers de la 15e Air Force américaine, qui a pour mission d’attaquer les Balkans et le sud de l’Allemagne.
Une attaque surprise.
Le port est régulièrement survolé par des avions de reconnaissance allemands, mais les Alliés ne s’en alarment pas, persuadés qu’ils sont que la Luftwaffe est à bout de souffle sur ce théâtre d’opérations.
En réalité, le haut commandement ennemi envisage de le bombarder afin de ralentir le débarquement des troupes du Commonwealth et de détruire l’état-major de la 15th Air Force.
Ne disposant que d’une centaine de Ju-88, les aviateurs allemands, jouant de l’effet de surprise, décident d’attaquer la cité par l’ouest, de façon à contourner les puissantes défenses antiaériennes établies au nord.
Pour leurrer les radars alliés, ils larguent des bandes métalliques désignées Düppel, répondant aux mêmes principes que les Windows britanniques.
Arrivés sur l’objectif le 2 décembre 1943, vers 19 h 30, les équipages de Ju-88 y découvrent une très forte activité et un port illuminé pour compenser le peu d'heures de lumière du jour disponibles en décembre.
Le soir du 2 décembre 1943, 105 bombardiers Junkers Ju 88 bombardèrent les navires cargo ancrés au port .
L'attaque causa de grosses pertes pour les Alliés qui n'avaient pas subi une attaque aérienne surprise aussi efficace dans un port depuis l'attaque japonaise de Pearl Harbor.
Au total 17 navires coulèrent et 8 navires furent gravement endommagés.
Parmi eux, le navire SS John Harvey. Ce navire transportait une grande quantité de bombes avec du gaz moutarde qui contaminèrent l'eau du port.
Probablement seulement 2 avions allemands furent abattus, un tomba dans les eaux du vieux port.
Le signal de fin d'alerte fut donné à 23 heures.
Au total, 628 victimes militaires ont été hospitalisées pour des symptômes de gaz moutarde et, à la fin du mois, 83 d'entre elles étaient décédées.
Concernant les blessures des victimes, une enquête a été confiée à un jeune lieutenant-colonel de l'armée américaine Stewart F. Alexander qui comprend que le mal dont souffre les 600 marins rescapés a été provoqué par le gaz moutarde.
Il constate un taux de globules blancs très faible, et suggère que, si le gaz moutarde peut détruire ces cellules, il pourrait être utilisé contre des cellules cancéreuses, ce qui marque les débuts de la chimiothérapie.
Un dérivé du gaz moutarde va être utilisé contre la maladie de Hodgkin.
Sources : IRSEM, Wikipédia et Athena-magazine.