POURQUOI LA VISITE EN CORSE DU PAPE FRANÇOIS.  LA CORSE ET LE VATICAN, DES SIÈCLES D’HISTOIRE COMMUNE.

POURQUOI LA VISITE EN CORSE DU PAPE FRANÇOIS.

LA CORSE ET LE VATICAN, DES SIÈCLES D’HISTOIRE COMMUNE.

L’introduction du christianisme sur l'île remonte à la fin du Ier, ou au début du IIe siècle. Mais il faut attendre la fin du Ve siècle pour que la Corse connaisse une implantation chrétienne significative.

Tenue sous l'autorité des Vandales d'environ 455 jusqu'au milieu du VIe siècle, l'île devient terre d'exil de nombreux évêques d'Afrique du Nord, qui appliquent une évangélisation systématique.

Sous l'impulsion du pape Grégoire le Grand, ou Grégoire Ier (540-604) le christianisme poursuit son enracinement, dès la fin du VIe siècle, avec la fondation des premiers établissements monastiques.

L'une de ces lettres, datée du 17 juin 601, invite le clergé et le peuple d'Ajaccio à élire un nouvel évêque, attestant ainsi officiellement de l'existence de l'évêché d'Ajaccio

Au milieu du VIIe siècle, les Lombards conquièrent l'Italie, jusqu'ici sous contrôle de l'Empire Byzantin. La Corse, par extension, se retrouve sous leur sphère d'influence. Soucieuse de préserver son indépendance, la papauté se met en quête d'un protecteur militaire, qu'elle trouve en la dynastie carolingienne.

En 754, Pépin le Bref, alors roi des Francs, signe avec le pape Etienne II (715-757) le traité de Quierzy. Celui-ci l'engage, contre reconnaissance de la dynastie carolingienne, à conquérir puis offrir à la papauté des territoires détenus par le roi de Lombardie. Parmi ces terres, notamment, la Corse.

Il est à noter que la papauté s'appuie alors dans ces demandes sur un faux document, rédigé à la demande du pape Etienne II, à savoir la prétendue donation de Constantin Ier.

En 774, Charlemagne, fils de Pépin et devenu roi des Lombards, confirme cette donation au pape Adrien Ier.

À la fin du XIe siècle, le pape Urbain II cède à Pise la souveraineté de la Corse, moyennant une redevance annuelle. Une décision sur laquelle le pape Innocent II revient par la suite en partie, accordant une partie des évêchés de l'île à la République de Gênes en 1133.

La festa de Noantri (en français « nous autres ») est une fête religieuse en l'honneur de Notre-Dame du Mont-Carmel, célébrée dans le quartier du Trastevere, à Rome. Les origines de la fête remontent à 1535 : Une légende rapporte qu'après une tempête, une statue de la Vierge Marie, sculptée dans du bois de cèdre, fut trouvée à l'embouchure du Tibre par des pêcheurs corses. La Vierge, appelée pour cette raison Madonna Fiumarola, fut donnée aux Carmélites à qui l'on doit le titre de Madonna del Carmine de la Basilique San Crisogono à Trastevere (Piazza Sonnino) ; elle devint ainsi la patronne des habitants locaux.

Cet édifice fut pendant des siècles l'église nationale des Corses à Rome. De nombreux Corses vivant dans le quartier romain du Trastevere ou membres de la garde pontificale furent inhumés dans la crypte de l’église. Le dernier comte de Corse, Giovan Paolo da Leca y est inhumé par exemple.

À la fin du XVe siècle est créée la Guardia Corsa papale. Réunissant quelque 600 soldats insulaires, cette milice est directement placée au service du pape, à Rome. Son objectif : assurer le maintien de l'ordre dans les Etats pontificaux. Une garde papale reconnue pour son efficacité, mais précipitamment dissoute, en 1664.

C'est le roi de France, Louis XIV qui se trouve à l'origine de cette décision. En cause, un incident survenu entre des soldats corses et des français chargés de la protection de l'ambassade de France, à Rome, deux ans plus tôt.Sous pression, le pape Alexandre VII consent à signer le traité de Pise, qui prévoit la dissolution de la Guardia Corsa.

Sous l’inspiration des ordres franciscains, vers la fin du Moyen Âge, les confréries instaurent le rituel de la Passion du Christ et la notion de pénitence. Elles sont en Corse au nombre de 300 quand la Révolution française les interdit en 1792. De nouveau autorisées sous l’Empire, la Première Guerre mondiale leur assène un nouveau coup : la Corse se mobilise fortement et 12 000 Corses meurent durant le conflit, entrainant la quasi-disparition des confréries. Dans les années 1970, le mouvement du riacquistu apporte la renaissance des confréries. Aujourd’hui, les confréries ont retrouvé leur place dans le quotidien de l’Île de Beauté. On dénombre 3 000 personnes réparties en près de 70 confréries.

Au XIXème siècle, ce sont cinq cardinaux corses qui sont créés : Joseph Fesch - oncle de Napoléon Bonaparte -, en 1803 ; Michele Viale-Prelà et Dumenicu Savelli, en 1853 ; Lucien-Louis Bonaparte - petit-neveu de l'empereur - en 1868 ; et enfin François Zigliara en 1879.

Il faut par la suite patienter 136 ans avant d'assister à la consécration d'un nouveau cardinal corse, en la personne de Monseigneur Dominique Mamberti. En novembre 2014, il est nommé préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique, soit la juridiction supérieure du Siège apostolique. Avant d'être créé cardinal, le 14 février 2015.

 

Huit ans plus tard, c'est au tour de l'archevêque d'Ajaccio, François Bustillo, d'obtenir cette haute dignité. Ce religieux franciscain reçoit la barrette pourpre des mains du pape François le 30 septembre 2023, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. 800 Corses, venus en délégation spéciale à Rome pour acclamer leur pasteur, dont la popularité ne s'est jamais démentie depuis sa nomination en mai 2021.

Selon certaines hypothèses, Formose, élu au pontificat en 891, aurait pu avoir des origines corses. Il serait ainsi né à "Vivario en 816 " et "dans le hameau de Perello ».

Sources : - Robert Colonna d'Istria, dans Histoire de la Corse : Des origines à nos jours. - Jaime mon patrimoine.

Source Photo : Korea.net.

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