ARRIVÉE DES TROUPES D'OCCUPATION ITALIENNES LE 11 NOVEMBRE 1942.

ARRIVÉE DES TROUPES D'OCCUPATION ITALIENNES LE 11 NOVEMBRE 1942.

 

Arrivée en Corse des troupes d'occupation italiennes le 11 novembre 1942 : elles traversent à Bastia le quartier Saint-Joseph pour gagner leur premier cantonnement au sud de la ville.

L'occupant italien se dit, à son arrivée en Corse le 11 novembre 1942, "en opérations" de protection, une fiction que soutient l'Etat français.

La représentation militaire allemande, qui se veut très discrète jusqu'à la chute de Mussolini en juillet 1943, laisse à l'Italie fasciste les pouvoirs de contrôle et de répression sur le territoire.

Ils sont assurés par 80 000 hommes pour une population de quelque 200 000 habitants.

L'occupation militaire italienne en Corse a duré dix mois, à la suite d'un rapide débarquement fait par Bonifacio, et surtout par Bastia.

L'île, que l'armistice de juin 1940 avait privé de moyens de défense, fut investie sans combats par 80 000 hommes de troupes, parmi lesquels des groupements de Chemises noires.

14.000 Allemands s’ajoute à ce nombre à partir de juin 1943.

Une telle densité d’occupants est exceptionnelle : pratiquement un pour deux habitants !

Aucun canton ne resta inoccupé.

Les Italiens disposaient d'armements lourds, de batteries côtières.

Par ailleurs, le blocus britannique perturbe considérablement les liaisons maritimes.

Certains navires, comme le Cap corse le 30 avril ou le général Bonaparte le 19 mai, sont envoyés par le fond par les Alliés.

La Corse souffre d’un terrible isolement géographique pendant une grande partie de l’année 1943.

La pénurie menace, d’autant que les troupes italiennes, mal approvisionnées, « vivent sur le pays ».

 

Malgré la répression, les Corses, en particulier les femmes de l’Île, dénoncent cette situation dramatique : c’est à Bastia qu’a lieu la plus importante des « manifestations de ménagères », le 22 mars 1943.

Le 10 novembre 1942, sur un ordre personnel de Mussolini envoyé en Sardaigne et à Livourne, l'amiral Türr doit faire passer 20 000 hommes à Bastia et Bonifacio.

Le débarquement italien (plan "Exigence C2") se fait le lendemain.

Le général Mondino, commandant le VIIe corps d'armée, s'installe à Bastia au consulat d'Italie.

Les troupes gagnent les autres villes. 

Elles comprennent deux divisions : Friuli et Cremona, réparties entre les régions de Bastia, de Corte et de Levie.

Le 12 novembre, le gouvernement de Vichy envoie ses instructions sur les relations entre pouvoirs locaux et troupes d'opérations.

Le préfet Balley les publie dès le lendemain.

Dans la période du 11 novembre 1942 au 19 janvier 1943, le VIIe corps d'armée italien se dit constitué de "troupes d'opérations".

Du 19 janvier 1943 à l'armistice de septembre, il prend l'appellation de "troupes d'Occupation".

Il est commandé par le général Carboni depuis le 29 décembre 1942.

Le général Magli, qui lui succède en mars 1943, se trouve en Corse pendant la période la plus dure de la répression.  

Le service politique de l'armée, commandé successivement par le général de carabiniers Mazzerelli et le colonel Quercia, est un organe de surveillance et de répression dont l'activité croît en 1943.

En janvier 1943, l'OVRA (Organe de vigilance et de répression de l'antifascisme) est le service de contre-espionnage dont les pratiques ont fait l'analogue italien de la Gestapo allemande. Il est assisté pour les arrestations par les carabiniers royaux.

Les incarcérations et interrogatoires ont lieu à Ajaccio, à la caserne Battesti, et à Bastia, à la caserne Marbeuf.

 

Sources :
- CHAUBIN Hélène, Corse des années de guerre 1939-1945, Editions Tirésias-AERI, Paris, 2005.

  • CHAUBIN Hélène, La Corse à l'épreuve de la guerre 1939-1943, Editions Vendémiaire, Paris, 2012.

Photo : © Collection Musée A. Bandera - Ajaccio Droits réservés.

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