GEORGES ROUX DE CORSE.

GEORGES ROUX DE CORSE.

 

    Georges Roux de Corse est né à Tino en 1703 et mort à Brue-Auriac le 12 mars 1792. Négociant.

Son père, Jean-François Roux, s'établit dans l'île de Tinos, une des Cyclades, qui est, à cette époque, sous la domination de la République de Venise.

Là, il épouse Anne Marie Franceschi, d'origine corse.

D’abord marin puis armateur, il vient s’installer à La Ciotat, obtient la nationalité française en 1714 et s’établit à Marseille en 1725 d'où il dirige un commerce avec les Antilles, notamment la Martinique.

En 1730, il contribua à introduire en France le café, dont la culture débutait alors aux îles, et à faire de Marseille la place de redistribution de cette marchandise dans tous le bassin méditerranéen.

Les deux fils séjournent fréquemment en Martinique, développent l'entreprise et acquièrent chacun une fortune considérable.

Avec ses fils Jean-André et Georges, il fonde la société Jean François et fils qui va armer de nombreux navires et développer le commerce avec la Martinique.

Il laissera un héritage conséquent à ses fils à sa mort en 1738.

Georges va s’installer en 1740 dans l’hôtel de luxe de la rue Noailles légué par son père où il va organiser des fêtes somptueuses.

Avec son frère, Georges Roux va mener d’importantes opérations commerciales en Méditerranée, mais aussi et surtout en Martinique.

 

Ses affaires l'amenèrent à armer de nombreux navires et, pendant la guerre de Succession d'Autriche (1741-1748) et la guerre de Sept Ans (1756-1763), il fit la pratique de la guerre de course par ses capitaines.

Une tradition affirme qu'il alla jusqu'à déclarer la guerre au roi d'Angleterre.

Sa fortune lui permit d'acheter en 1746 la terre de Brue-Auriac. sur laquelle il édifia une petite ville; il y établit une manufacture de soie, fit cultiver les terres et exploiter les forêts environnantes.

Brue-Auriac. devint un centre de peuplement où affluaient les colons.

Son frère Jean-André, qui meurt sans enfant en 1751, va lui léguer ses biens, notamment un hôtel particulier construit en 1745, l’Hôtel Roux de Corse.

De cette prospérité il nous reste aujourd'hui l'hôtel de la rue Montgrand, construit par son frère André vers 1740, où lui-même donna des fêtes magnifiques, qui fut le siège de la préfecture des Bouches-du-Rhône de 1805 à 1860 et qui est depuis 1890 le lycée Montgrand récemment restauré.

Le 21 novembre 1763, la Compagnie des Indes accorde une permission en faveur de Georges Roux pour « aller faire la traite des Nègres depuis la rivière de Gambie jusqu’au cap de Bonne-Espérance ».

 

    Premiers échevin de Marseille en 1744 et de nouveau en 1765, il s'efforça d'assainir les finances de la ville.

    Chevalier de Saint-Michel en 1749, anobli en 1750 avec le titre de marquis de Brue, conseiller d'Etat en 1765, il était au faite de prospérité et des honneurs lorsque la perte, coup sur coup, de trois de ses navires, marqua le commencement de sa décadence.

Les courtiers de commerce dont il avait cherché à amoindrir l'influence, se retournèrent contre lui, firent saisir ses bien, y compris les terres de Brue, mais furent, à leur tour, entraînés dans la faillite en 1774.

    Georges Roux mourut ruiné, à Brue-Auriac, au début de la Révolution.

Sa fortune, son faste, sa générosité avaient fait de lui un moment le personnage phare de Marseille.

 

A

 

ROUX DE CORSE

 

NÉGOCIANT ET ARMATEUR MARSEILLAIS I

 

IL DEVINT PUISSANT ET RICHE

 

EN TRAVAILLANT A LA PROSPÉRITÉ DE L'ÉTAT

 

ET DE SA VILLE NATALE

 

ET MOURUT PAUVRE ET DÉLAISSÉ

 

POUR N'AVOIR PAS VOULU MANQUER AUX LOIS

 

DE L'HONNÊTETÉ COMMERCIALE.

 

 

Sources : Charles Carrière et Michel Goury, Georges Roux de Corse, l’étrange destin d’un armateur marseillais, Marseille, Jeanne Lafitte, 1990.La Chambre de Commerce

Et Félix Reynaud, Académie de Marseille.

Photo : Éditions Jeanne Laffitte.

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