LES PAROLES D'ARCHIVE DES PRÉSIDENTS DE LA Ve RÉPUBLIQUE SUR LE NUCLÉAIRE :
LES PAROLES D'ARCHIVE DES PRÉSIDENTS DE LA Ve RÉPUBLIQUE SUR LE NUCLÉAIRE :
Le nucléaire est l’un des sujets qui revient évidemment dans les programmes et les discours de nos dirigeants.
Le premier président de la cinquième République, Charles de Gaulle, parlait du nucléaire avant tout comme une arme, mais voyait venir le volet énergie :
"Cette puissance nucléaire comme on dit, est liée directement à l'énergie atomique elle-même, qui est comme vous le savez tous, le fond de l'activité de demain."
En octobre 1945, le Général de Gaulle crée le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour lancer la recherche et l’industrialisation de l’énergie nucléaire en France. … Ils portent alors la puissance totale installée du parc nucléaire français à 2 084 MW.
Au centre atomique de Marcoule (Gard) a lieu en 1956 dans le réacteur expérimental G1 la première production française et européenne d'électricité d'origine nucléaire.
An 1963, mise en service de la première centrale nucléaire à Chinon.
En 1970, le président Georges Pompidou décide de passer au tout nucléaire.
Octobre 1973 Premier choc pétrolier : début de la montée du chômage.
Le plan Messmer, en 1974 met en place une industrie nucléaire civile pour ne pas dépendre du pétrole.
Valéry Giscard d’Estaing est Président à l’époque.
La guerre du Kippour a fait basculer les choses, le pays ne peut plus dépendre de l’étranger.
"La politique nucléaire est à la rencontre des deux besoins d'indépendance française, indépendance de la défense, indépendance de notre approvisionnement en énergie, on ne peut pas écarter le nucléaire. D'ailleurs les partis politiques le sentent, alors parfois ils se font plus discrets ou plus prudents pour des raisons électorales. Mais, quand ils sont obligés de prendre une position, ils prennent une position en faveur du nucléaire. »
En 1977, mise en service de Fessenheim, première centrale à produire à partir de l’uranium enrichi.
Il parle de « prudence » car le nucléaire est déjà contesté, d’ailleurs Giscard se fait huer en 1980 dans la Manche.
Mais en 1981, Mitterrand est candidat et veut se démarquer de son adversaire
"J'entends terminer les centrales en construction et je n'entends pas mettre en oeuvre celles qui ne le sont pas. »
Voilà une promesse de campagne coup de frein dans le nucléaire. Sauf que, une fois aux manettes à l’Elysée, le discours change un peu :
"Le plan que j'ai développé comme candidat et que j'entends mettre en oeuvre comme président vise d'une part à maintenir un volant important du nucléaire. L'élément du nucléaire est primordial. »
Quand Jacques Chirac, lui, déclarait lors de ses vœux aux forces vives de la nation en 2006, vouloir que le pays préserve son avance sur le nucléaire.
Le nucléaire indispensable aussi pour Nicolas Sarkozy, il en parlait en 2011 alors que son quinquennat prenait fin :
"Ceux qui promettent le remplacement de l'énergie nucléaire par des énergies renouvelables, mentent. »
C’est son rival en 2012 François Hollande qui remporte l’élection, avec cette promesse de campagne :
"Réduire la part du nucléaire est une nécessité.
Je propose qu'à l'horizon 2025 nous ayons diminué de 75% à un peu plus de 50% la part du nucléaire. »
Une réduction de 25% de nucléaire pour produire notre énergie. Mais attention sujet sensible, il reste prudent, puisque c'est un enjeu électoral fort.
Une fois à l’Elysée, il annonce la fermeture de celle qui est au centre de toute l’attention depuis plusieurs années.
"La centrale de Fessenheim sera fermée fin 2016. »
Sauf qu’EDF fait de la résistance. Il faut donc attendre encore, cette année 2020.
Que dit Emmanuel Macron sur le nucléaire ?
"Le nucléaire nous permet aujourd'hui de bénéficier d'une énergie décarbonée et à bas coût, c'est une réalité, je n'ai pas été élu pour ma part sur un programme de sortie du nucléaire mais sur une réduction à 50% de la part du nucléaire dans notre mix électrique. »
Le 10 février 2022, à Belfort, sur le site de fabrication des emblématiques turbines nucléaires Arabelle, Emmanuel Macron dévoile son plan de relance du nucléaire, avec le lancement d’un programme de construction de six réacteurs EPR, et d’une option sur huit autres pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
« Pour augmenter la production électrique, il nous faut, à côté des énergies renouvelables, reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France ».
Il a annoncé avoir demandé à EDF d'étudier la prolongation de « tous les réacteurs qui peuvent l'être » au-delà de 50 ans.
Avec ce nouveau plan nucléaire, le président de la République vise la disparition totale de l’utilisation du gaz, du pétrole et du charbon à l'échéance de 2050 :
« Il n'y a pas de transition énergétique et climatique si il n'y a pas de décarbonation de l'énergie produite, en particulier notre électricité."
Le président de la République a affiché son objectif :
« Faire en trente ans de la France le premier grand pays du monde à sortir de la dépendance aux énergies fossiles et renforcer notre indépendance énergétique et industrielle dans l'exemplarité climatique » et de « baisser de 40% notre consommation d'énergie en 30 ans. Nous devons y arriver sans pratiquer l'austérité énergétique (...) : nous y arriverons par l'innovation, par des investissements. »
Emmanuel Macron est né en 1977, comme Fessenheim !
Augustin Chiodetti.
Sources : INA et Camille Crosnier dans Radio France.
Photo : Le président Charles de Gaulle en visite dans le centre de production de plutonium de Marcoule (Gard), en 1958.
AFP.
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