LES MARÉCHAUX DE L'EMPIRE : LEURS SURNOMS.


                         LES MARÉCHAUX DE L'EMPIRE :  A CHACUN, SON OU SES SURNOMS !
                                 
Augereau,  "Le fier brigand" :  En raison de sa cupidité, de sa frénésie à amasser de l'argent et de sa réputation de pillard. Il pratiquait le brigandage et était réputé pour ses prises de guerre. Il n'arrêta pas de se comporter en déprédateur intrépide malgré les avertissements de l'Empereur.


Bernadotte, "Le Sergent Belle-jambe" : Surnom donné en 1790 par ses soldats alors qu'il n'est que sous-officier et cela en raison de son physique avantageux : grand jeune homme assez maigre, à l'épaisse chevelure noire frisée, au regard vif et doté d'un nez en bec d'aigle. On dit également qu'il avait du succès auprès de la gente féminine et qu'il avait de la prestance lors des défilés militaires. On prétend également que ce surnom attestait de ses qualités de danseurs.


Lannes,  "Le Gascon" :  surnom donné par l'Empereur vu la ville d'origine du maréchal, Pau.


Berthier : "Berbav" : Il prit ce surnom suite à son mariage avec Marie-Élisabeth en Bavière. Il s'agit de la contraction de Berthier et Bavaroise.


Brune, "Le Sauveur de la République batave" : Grâce à son action décisive en 1799 en Hollande lors du Directoire. En janvier 1799, Brune est envoyé défendre les côtes de la République batave à la tête de l'armée de Hollande. Le 19 septembre 1799, à la tête des forces françaises en Batavie (soit environ 23 000 hommes), il repousse une armée russo-britannique débarquée au Helder lors de la bataille de Bergen, lui infligeant des pertes de 4 500 hommes et vingt canons. Il renouvelle ce succès à Castricum le 6 octobre 1799. Il force Frederick, duc d'York et Albany, général en chef de l'armée alliée, à la capitulation et lui fait signer la convention d'Alkmaar.


Davout,  lui eut deux surnoms "Le Maréchal de fer" : Le maréchal était craint et respecté pour sa sévérité et sa droiture exemplaire. "Le maréchal est un homme de guerre froid et circonspect, à l'esprit sage et éclairé, au jugement droit, une de ses qualités essentielles est sa tendance naturelle à ne rien livrer au hasard, à longuement réfléchir avant d'agir". ( Napoléon) et "La Bête de Hambourg" : En 1813, lors de la campagne d'Allemagne, Louis-Nicolas Davout tient victorieusement le siège de Hambourg face à 80 000 coalisés Prussiens, Russes et Suédois. Sa résistance lui vaudra ce surnom.


Ney, "Le Juste" : Surnommé ainsi par ses soldats vu son respect de la troupe.


Gouvion St Cyr fut affublé multiples surnoms : "L'homme de glace", "Le mauvais coucheur", "Le hibou" : nommé par ses soldats pour son austérité et sa distance par rapport à ses soldats... Mais aussi "Le Spartiate de l'Armée du Rhin" :  à cause de son manque d'amabilité ou bien encore "Le général dix mille hommes" : ce surnom serait dû à une réplique élogieuse de Moreau commentant l'arrivée du maréchal. 


Jourdan, "Le Vainqueur de Fleurus" : il est vainqueur à la bataille de Fleurus, le 26 juin 1794, événement qui sauve la France d'une invasion et qui lui vaut une popularité immédiate mais aussi "Le Père-conscrit" : il est à la base de la loi Debrel-Jourdan, du nom des députés qui l'ont proposée : Pierre Delbrel, Jean-Baptiste Jourdan - instituant la « conscription universelle et obligatoire » de tous les Français âgés de 20 à 25 ans, c'est-à-dire le service militaire obligatoire.


Kellerman, "Le Vainqueur de Valmy" ou "Le Héros de Valmy" : en 1792, il prend le commandement de l'armée de la Moselle avec laquelle il remporte la bataille de Valmy. Il s'agit de la première victoire décisive de l'armée française pendant les guerres de la Révolution ayant suivi le renversement de la monarchie des Bourbons. Elle eut lieu le 20 septembre 1792 lorsqu'une armée prussienne commandée par le duc de Brunswick essaya de marcher sur Paris. Les généraux François-Christophe Kellermann et Charles-François Dumouriez réussirent à arrêter l'avancée prussienne et sauver la France révolutionnaire. Il devint "Le Nestor des armées" car doyen des maréchaux. Ce surnom fait référence à l'âge de Kellerman et au Nestor antique, le plus âgé et le plus sage des héros de la guerre de Troie. 


Lannes, "Le Roland de l'armée d'Italie" : grâce à son courage et sa bravoure dans les plaines italiennes lors de la première campagne d'Italie mais aussi "l'Ajax français" : pour exprimer son courage, on l'associe à Ajax, héros homérique, roi de Salamine, fils de Télamon et demi-frère de Teucer. Ajax compta parmi les prétendants d'Hélène et dans l'Iliade, il est décrit comme le plus vaillant des Grecs après Achille. Il fur également désigné comme "l'Achille de la Grande Armée"  ou "le Brave des Braves", surnom qui sera ensuite donné à Ney, Lannes était un exemple de bravoure comme disait Napoléon de lui à Sainte-Hélène : « Lannes, le plus brave de tous les hommes [...] était assurément un des hommes au monde sur lesquels je pouvais le plus compter [...] L'esprit de Lannes avait grandi au niveau de son courage, il était devenu un géant .».


Macdonald, "L'Alceste Soldat" : pour ses hautes qualités morales.


Marmont, "Marmont Ier" ou "Le Roi Marmont" : hautain et infatué de lui-même, Napoléon Ier le surnomma ainsi ou "Monsieur de Culfier" car ayant une très haute estime de lui-même, il recherchait toujours le luxe. 


Masséna, "L'enfant chéri de la victoire" : Masséna jouit de l'estime de Napoléon qui le considère comme son meilleur subordonné, allant jusqu'à le surnommer « l'enfant chéri de la victoire » à la suite de son brillant comportement à la bataille de Rivoli. Son mauvais comportement le fera appelé par la suite « l'enfant pourri de la victoire ».


Moncey, "Fabius" : ce surnom serait dû à sa rigidité selon certains, mais d'autres prétendent que ce serait sa prudence liée à ses résultats sur le terrain qui valurent ce surnom au maréchal. Il aurait très vraisemblablement gagné ce sobriquet lors de la campagne d'Italie où, tandis que Bonaparte, tel Hannibal, fondait avec fougue sur l'ennemi, le prudent Moncey se révélait moins brillant mais tout aussi efficace. Il fut appelé également "Le modèle de toutes les vertus" : cela s'explique par son comportement exemplaire de sage guerrier.


Murat, "Le Roi Franconi" : car il portait toujours des uniformes extravagants en référence au nom du cirque le plus célèbre de l'époque.


Ney, "L'Infatigable" : surnom donnée en 1794 pour son énergie et sa ténacité, "Le Brave des Braves" : surnom donné après 1806 pour sa bravoure. et les sobriquets que lui valut sa chevelure rousse "Le Rougeaud", "Michel le Rouge", "le Lion Rouget", et enfin "Le Héros de la Retraite" : pour son comportement lors de la terrible retraite de 1812 en Russie.


Oudinot, "Le Bayard moderne" ou "Le Bayard de l'armée française": faisant allusion au chevalier Pierre Terrail de Bayard célèbre grâce à sa bravoure et ses faits d'armes lors de toutes les guerres d'Italie qui seront menées par Charles VIII, Louis XII et François Ier. En raison de son courage légendaire, il est surnommé le chevalier sans peur et sans reproche.  Suite à la victoire de Friedland suivie de la paix de Tilsitt, signée le 25 juin, l'Empereur présente Oudinot comme le « Bayard de l'armée française » au tsar Alexandre lors de l'entrevue. Il fut aussi "Le Maréchal aux trente-cinq blessures"  car  il est le maréchal ayant eu le plus de blessures soit 35 au total.


Poniatowski, "Le Bayard polonais" : pour les mêmes raisons qu'Oudinot.


Sérurier, "La Vierge d'Italie" : pour son intégrité lors de la première campagne d'Italie, car très vertueux.


Soult,  "Le premier manœuvrier de l'Europe" : lors de la bataille d'Austerlitz, il mène l'attaque décisive sur le centre allié en s'emparant du plateau de Pratzen, ce qui le fera surnommer ainsi par Napoléon. "Le Roi Nicolas" : sur base de ses actions en Andalousie et au Portugal, il espérait un trône dans la Péninsule qui ne lui sera jamais donné.


Suchet, "Le maréchal de la guerre d'Espagne" : Suchet resta invaincu sur les champs de bataille de la péninsule. "El Hombre justo" : il se consacre avec discernement au gouvernement de l'Aragon et condamne les abus de ses troupes tout en luttant contre la guerilla, ce qui le fera surnommer « l'homme juste ».


Victor, "Le beau soleil" : par dérision par rapport à son titre de duc de Bellune...


Les maréchaux Bessières, Grouchy, Lefebvre (mais son épouse elle en avait un, Mme sans-gène, Mortier et Pérignon n'ont pas de surnoms connus.


(source : anecdotes napoléoniennes) 
 

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