ZONZA-SAINTE LUCIE DE PORTO VECCHIO ET LE CHEMIN DE SAINT MARTIN.

ZONZA-SAINTE LUCIE DE PORTO VECCHIO ET LE CHEMIN DE SAINT MARTIN.

Ce 6 mai 2021, la commission extra municipale du Patrimoine de Zonza-Sainte Lucie de Porto Vecchio s'est réunie pour la première fois.

Étaient présents : Vincent Lucchinacci adjoint au maire, Emmanuelle Agostini, Mrs Ferre, Jérôme Franchi, Jean Jo Corona, Christian Caffo, Paul Ebrard, Christian Andreani, Augustin Chiodetti.

Christian Andreani, président du Centru culturale San Martinu-Corsica, qui a reçu l’habilitation du conseil de l'Europe pour développer le Chemin de Saint Martin en Corse, nous a proposé d'inclure la commune dans le projet.

Itinéraire de ce  chemin de Saint Martin qui ira de Patrimoniu à Bonifacio.

 

Christian Andreani nous a exposé l'historique et les retombées de projet :

 Le 3 juin 2017 a été inauguré  à Pigno la deuxième borne de la Via San Martinu.

La première borne est située devant l’église San Martinu de Patrimoniu qui est un monument emblématique du patrimoine martinien, connu dans toute l’Europe. Par cette pose, nous ouvrons symboliquement, entre Patrimoniu et le Pigno, le premier tronçon corse de l’itinéraire culturel européen.

U Centru culturale San Martinu-Corsica a reçu l’habilitation du Conseil de l’Europe jusqu’en 2020 pour l’itinéraire culturel, a Via Sancti Martini. Nous faisons partie du réseau des douze pays de l’itinéraire. 
  

​​​​​​​- Non ! On n’en est pas sûr que San Martinu soit venu en Corse. 

 Néanmoins, ce personnage impacte fortement la toponymie corse.

Au Moyen-âge, soixante Pieve s’appelaient San Martinu. C’est énorme ! C’est le vocable le plus important après Saint Jean-Baptiste et Santa Maria. Sans compter des centaines de lieux, des traditions, du patrimoine immatériel…

L’histoire de l’art est hors champ parce que notre île a échappé aux guerres de religion et à la Révolution française, ce qui nous a permis de conserver quelques trésors, des œuvres qui ont disparu ailleurs. Si on veut voir des choses très curieuses sur le patrimoine martinien, c’est en Corse qu’il faut venir ! 
  
- Les deux premières bornes tracent le premier tronçon qui se poursuivra, ensuite, jusqu’à Centuri au Nord, et jusqu’à l’Extrême-Sud.

Le but est de relier tout le territoire de la pointe Nord à la pointe Sud et d’impacter notamment les zones rurales et de l’intérieur.

San Martinu est présent sur 110 communes corses.

La plupart des territoires, qui portent l’empreinte de San Martinu, avaient une production agraire importante. 

- L’itinéraire se veut une structuration du tourisme de l’intérieur et de la ruralité.

Avec un personnage comme San Martinu, on ne peut pas faire fi du monde rural qui est la richesse de la Corse.

Il n’y a pas que la beauté des paysages, il y a aussi le travail des hommes.

Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de ruralité, mais il faut mettre des effets derrière les mots. Nos territoires ont besoin de réalisations concrètes.

Comment peut-on vouloir redynamiser l’intérieur sans retrouver les chemins, tracer des routes, inventer de nouveaux flux ?

Les gens ne viendront pas comme ça ! Il faut capter les flux à l’extérieur, mais pas forcément dans les foires ou les salons où la Corse est à peine visible dans l’abondance de l’offre marchande touristique. Il faut créer une nouvelle vision de la Corse, mais cela nécessite un immense travail ! 
  
- A Via San Martinu participe de cette nouvelle vision. 
Elle nous permet d’avoir un écho favorable auprès du Conseil de l’Europe grâce au travail déjà fait, et des liens privilégiés avec de grandes régions de France comme la Touraine, capitale mondiale de la gastronomie, qui a ouvert 300 kilomètres d’itinéraire vert.

Les itinéraires du Conseil de l’Europe sont, par les milliers de personnes qu’ils drainent, des catalyseurs du développement, ils ont permis de revaloriser le monde rural, en Espagne notamment.

Mais cette clientèle ne vient pas en Corse, aujourd’hui. Les collectivités font beaucoup d’efforts pour développer une offre culturelle et restaurer des monuments qui n’attirent les touristes que de façon résiduelle, pendant les deux mois d’été.

En décembre, Saint Michel de Murato est toujours là, pourquoi les touristes ne viennent-ils pas ?

La richesse de notre patrimoine, parfois même son caractère unique, peut engendrer de nouveaux flux. Mais, il faut, pour cela, travailler l’attractivité des territoires, aller chercher des publics dédiés et inventer une nouvelle ambiance touristique, comme nous nous efforçons de le faire, depuis dix ans, avec le festival d’automne de la ruralité. 

CHRISTIAN ANDREANI.

Propos recueillis par Nicole Mari. Corse Net Infos.
  

 

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