ARRIVÉE DES HARKIS À ZONZA.

ARRIVÉE DES HARKIS À ZONZA. :

En 1971, la fermeture du hameau forestier des Escudiés à Arfons (Tarn) et de divers autres hameaux et camps sur le continent provoque à nouveau l’exil des dernières familles de harkis qui y séjournent encore.

Leur dernière destination sera la Corse.

 

L’arrivée dans le village :

C’est ainsi que par une belle et chaude journée du mois d’août 1971, les cars de la société Balesi, suivis de camions de déménagement traversent le village de Zonza et se dirigent vers le hameau forestier implanté dans le haut du village avec à bord de cette flottille d’autocars, 25 familles de harkis, fortes de plus de 250 personnes (on y comptera jusqu’à 29 familles).


Les maisons individuelles sont en parpaings et le « camp » est ceinturé de barbelés (pour les protéger de la divagation des animaux).


Ils sont accueillis par messieurs Muzy, maire de la commune et Marcellesi, délégué régional à l’action sociale, éducative et culturelle de la Préfecture de Corse.

La population largement informée de cette venue reste dans l’expectative devant cette arrivée massive.


Ce n’est pourtant pas un peuple inconnu que l’on installe à Zonza.

Des villageois de même génération ont côtoyé les harkis et leurs familles en Algérie pendant la guerre.

Ils avaient pu mesurer l’attachement de cette population à la France.


Mal préparés, mal organisés, arrivés relativement en masse au vu des effectifs de la population locale, leur intégration sera pour beaucoup difficile.

Malgré tout, la vie de cette communauté s’organise assez rapidement.

L’Office National des Forêts (ONF) fourni un emploi rémunéré à chaque ancien harki.

Ils sont utilisés à des travaux de reboisement et d’aménagement des forêts.

En période estivale ils sont affectés à la défense des forêts contre les incendies.

Leur engagement et leur efficacité sont remarquables et remarqués.

Peu à peu des relations cordiales se nouent avec les gens du village.

La vie au village :

 Les femmes descendent y faire leurs provisions, les épiceries prospèrent.

Les barbelés qui entourent le camp ont disparu.

Quelques hommes, de part leur métier et les relations qui s’y créent, s’intègrent à des groupes de chasseurs.

Le soir au café de France, il n’est pas rare de rencontrer des harkis assis à des tables de belotes.

Quasiment tous ces anciens combattants adhèrent à la Section des anciens combattants et victimes de guerre de Zonza, montrant ainsi que dans leur cœur, ils restent fidèles aux valeurs de la République.


Les élus et leurs adversaires courtisent ces nouvelles électrices et ces nouveaux électeurs qui peuvent faire basculer une élection.


L’école communale mixte joue pleinement son rôle.

De solides amitiés s’y nouent et perdurent encore aujourd’hui.

C’est elle qui permettra l’insertion des générations montantes.


Des jeunes issus de cette communauté courtisent des jeunes filles du village qui ne restent pas insensibles à leurs avances et qui partagent, encore aujourd’hui, une vie commune avec eux.

Des mariages inter communautés sont célébrés.

Des enfants naissent de ces unions heureuses.


Hélas le travail fait défaut aux jeunes générations.

Au fil des années, les familles quittent le hameau pour aller vivre à la ville.

Au cours des années 1984-1985, le bailleur social « Logirem » procède à la réhabilitation du hameau.

Onze villas sont rénovées et agrandies.

Les abords sont réaménagés.

Les harkis et leurs familles restés au village disposent enfin de logements décents.

Dans le courant des années 2000, les onze habitations sont mises en vente avec l’accord de la commune qui est propriétaire des terrains.

La priorité donnée aux occupants harkis et à leur descendance permet à certains d’entre eux de s’en rendre acquéreur.

Le reste des logements est acheté par des gens du village.


Aujourd’hui, il ne reste que quatre familles harkis résidant à Zonza.

 

Source : Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Avec l’aimable concours de Marius Giudicelli et la mairie de Zonza.

 

Photo : © Getty / Jean-Pierre TARTRAT 

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