MANUDA Jean, « 35 ans », de Bonifacio.

Enregistré le 2 février 1917 à Püchheim (église protestante du camp)
373e RI, 14e Cie, passé au 173e RI

 

Les enquêteurs avaient beau être linguistes, ils ont mal orthographié le nom de ce soldat qui s’appelle en fait Mamudda, Jean, né à Castelsardo en Sardaigne le 12 mars 1882.

Ce « fils d’étranger » suivant la terminologie légale de l’époque a été élevé à Bonifacio, où il semble être arrivé petit enfant. Il est resté illettré, et exerce la profession de charretier.

Mobilisé au 373e régiment d’infanterie, il fait partie de ces larges fractions de plusieurs centaines d’hommes de ce régiment de réserve passés dès les premiers jours de guerre au régiment d’active, le 173e, dont on peine à remplir les rangs avant même qu’il ne monte au front.

Preuve du caractère précipité de ce transfert, il n’a pas été enregistré, et Jean Mamudda est toujours théoriquement partie prenante du 373e, qui n’est pas encore parti pour les Vosges.

C’est bien loin de là, dans l’Argonne, à Malancourt, que Mamudda est capturé le 20 septembre 1914.

Comme Innocent (Pierre) Cesari, il fait partie des pertes de l’attaque infructueuse menée par un bataillon du 173e ce jour-là.

Peut-être du fait de la difficulté des autorités allemandes à correctement orthographier son nom, on en sait bien peu sur sa captivité.

Il apparaît sur une unique liste de prisonniers du camp de Grafenwöhr, mais c’est à Püchheim qu’il est enregistré.

Rapatrié d’Allemagne le 1er janvier 1919, il rentre à Bonifacio et peut faire la connaissance de son fils, né en 1915 alors qu’il était derrière les barbelés.

 

 

Source Direction du Patrimoine / Collectivité de Corse 

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