CODACCIONI Jean [François, Barthélémy] né le 28.08.1892 à Bonifacio.

Enregistré le 25 juin 1916 au camp de Wittenberg (centre d’information des prisonniers de guerre du camp).
Sergent, 22e RIC,1er bataillon, 1ère Cie

 

Fils d’un instituteur originaire de Sartène et d’une mère née Camugli, de vieille souche bonifacienne, il appartient à une fratrie de 9 enfants. 6 de ses 8 frères ont participé à la guerre.

Elevé à Sartène où son père a été muté, il déclare aux enquêteurs allemands avoir passé sa jeunesse en Italie (Rome, Milan, Naples), sans que l’on s’explique ce qui aurait pu l’y conduire, puis après ses vingt ans avoir séjourné à Toulon et Marseille.

Il se dit aussi « sans profession », omettant ainsi de signaler qu’il est engagé volontaire depuis ses 18 ans dans l’infanterie coloniale, et qu’il faisait campagne au Maroc à la déclaration de guerre.

Après avoir combattu en Belgique, puis lors de la bataille de la Marne, ce jeune vétéran a été nommé sergent le 21 septembre 1914.

Il est blessé d’une balle à la cuisse droite et fait prisonnier à Minaucourt, en Champagne, le 20 décembre 1914, lors de l’assaut pourtant couronné de succès sur la formidable position allemande dite du « calvaire de Beauséjour », promontoire bétonné et hérissé de mitrailleuses.

Il fait vraisemblablement partie du peloton de 117 hommes qui, le gros de l’attaque terminée, s’est précipité par excès de confiance trop profondément dans le réseau de tranchées allemand et a totalement disparu ce jour là, officiers en tête.

Son père, qui cherche à se renseigner, n’est avisé de sa capture qu’en mars 1915.

Jean François connaît au moins 5 camps différents : Giessen, Quedlinburg, Stendal, Wittenberg, et Gerdelegen.


Il est rapatrié le 16 janvier 1919, parmi les derniers des prisonniers français.

Après plus de quatre ans de captivité, ce vieux soldat est bien décidé à poursuivre sa carrière militaire et se réengage.

Il séjourne alors en Algérie, puis au Levant (Syrie).

Cependant son état de santé se dégrade.

Démobilisé pour raisons de santé en octobre 1921, la tuberculose l’emporte au domicile de ses parents, à Grossa, le 12 décembre 1921.

Il n’a pas trente ans.

Source :  CULLETTIVITÀ DI CORSICA  - isula.corsica/patrimoine

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