VALÉRY GISCARD D'ESTAING : RETOUR SUR DES ANNÉES D'ÉCHANGES TUMULTUEUX.
L’ancien président Valéry Giscard d'Estaing est décédé à l'âge de 94 ans.
Ce 2 décembre, des suites de la Covid-19, selon sa famille.
Il était hospitalisé depuis la mi-novembre dans le service de cardiologie du CHU Trousseau de Tours.
Élu président de la République en 1974 – il avait alors 48 ans –, Valéry Giscard d'Estaing a entretenu des relations tumultueuses avec la Corse au-delà même de la fin de son mandat en 1981.
Sept années à la présidence de l'Etat marquées notamment par la montée des mouvements autonomistes insulaires, avec la création du FLNC en 1976, et l'escalade de violences sur l'île.
Un groupe de militants autonomistes corses de l'ARC, dirigés par Edmond Simeoni, le 21 août 1975 à Aléria • © AFP
1975 : les événements d'Aléria et les émeutes.
En 1975, un an après sa prise de fonction à la tête de l'Etat, "VGE" entame un premier dialogue avec les représentants de l'île de beauté.
Le haut-fonctionnaire Libert Bou est mandaté président de la mission interministérielle pour l’aménagement et l’équipement de la Corse, et se voit confier la charge d'élaborer une charte de développement économique de la région.
C'est dans ce cadre que sont reçus, le 18 janvier 1975, les représentants de l'Action régionale Corse (ARC) à Rungis.
Parmi eux, notamment, les frères Simeoni, Michel Castellani, Paul-Marc Seta, Nicolas Secondi, Christian Mondoloni, et Jean-Pascal Pierre.
Si les insulaires se présentent avec des questions aussi bien de problèmes démographiques, fiscaux, commerciaux, politiques ou encore économiques, seul ce dernier point sera réellement abordé.
Même 200.000 Corses autonomistes ne suffiraient pas à faire modifier la Constitution.
Une autonomie de la Corse dans le cadre français est proposée, incitant la réponse de Libert Bou, catégorique :
"même 200.000 Corses autonomistes ne suffiraient pas à faire modifier la Constitution" [pour un peu plus de 250.000 habitants insulaires alors, ndlr].
Une petite phrase qui reste encore en travers des élus insulaires aujourd'hui :
- Gilles Simeoni, président du conseil de l'exécutif, regrettait ainsi en 2018 que plus de 50 ans après, la Constitution n'ait effectivement toujours pas évolué en ce sens.
Le 15 mai 1975, Valéry Giscard d'Estaing promulgue la loi portant sur la réorganisation de la Corse :
- le territoire est divisé en deux départements, Haute-Corse et Corse-du-Sud.
Une manière pour le président de résoudre ce qu'il considère comme une "sous-administration" sur l'île.
"Le fonctionnement de la justice, des services de sécurité, de l'agriculture, de l'équipement était tout à fait insuffisant, et les responsabilités des directions départementales de certains services étaient pratiquement abandonnées aux élus, professionnels ou politiques.
C'est pourquoi j'ai proposé la création de deux départements, alors qu'il n'y en avait qu'un auparavant, de façon à avoir deux préfets, deux administrations territoriales, une pour le Sud, une pour le Nord", détaille-t-il en 1998 à l'Express.
Les 21 et 22 août 1975 marquent les "évènements d'Aléria".
La cave viticole d'un pied-noir est occupée par plusieurs militants de l'ARC.
À leur tête, Edmond Simeoni.
Une occupation qui remonte jusqu'au sommet de l'Etat.
"Je me souviens que le Premier ministre [Jacques Chirac, ndlr] est venu me voir à l'Elysée, explique-t-il en 1998 l'Express.
Il voulait absolument que l'on réunisse d'urgence le conseil général de l'île.
Sinon, disait-il, tout allait exploser.
Je lui ai répondu qu'il n'en était pas question."
Le président demande à la place au ministre de l'Intérieur, Michel Poniatowski, de rassembler "toutes les forces de sécurités disponibles", et de les transporter par avion en Corse :
1.200 gendarmes, CRS, blindés et hélicoptères sont ainsi déployés pour assiéger la ferme Depeille.
Treize ans après leur tenue, Valéry Giscard d'Estaing qualifiera les événements d'Aléria comme relevant plus "de l'ordre du fait divers mal géré que de celui de la guerre civile ou de la fièvre insurrectionnelle".
"Au moment d'Aléria, des maladresses ont sans doute été commises que l'on aurait pu éviter, et certains Corses ont eu le sentiment d'avoir été sanctionnés au-delà de leurs actes ou, en tout cas, au-delà de leurs intentions, admettra-t-il.
Mais les Corses sont des Français, comme vous, comme moi !"
Fin août 1975, Valéry Giscard d'Estaing nomme Jean-Etienne Riolacci au poste de Préfet de Corse.
Le premier depuis le rattachement de l'île à la France.
Un rôle que ce dernier occupera jusqu'en 1977, avant de rejoindre l'Elysée en tant que conseiller politique spécial du président.
1976 : la naissance du FLNC et la bi-départementalisation de la Corse.
L'année 1976 s'accompagne d'une intensification de la violence clandestine.
Le 5 mai naît le FLNC, ou Front de libération nationale corse, mouvement nationaliste radical militant pour l'indépendance de l'île.
L'annonce est faite au sein du couvent Saint-Antoine de Casabianca, en Castagniccia.
C'est là, 221 ans plus tôt, que Pascal Paoli avait déclaré l'indépendance de la Corse, en 1755.
Le soir même a lieu une première "nuit bleue", avec une vingtaine d'attentats perpétrés par le mouvement dans toute la Corse.
S'en suit une seconde quelques semaines plus tard à Paris, le 31 mai, avec 22 attaques dénombrées
.Dans le même temps se forme un groupement anti-indépendantiste :
FRANCIA (Front d'action nouvelle contre l'indépendance et l'autonomie), qui revendique plusieurs attaques perpétrées contre des locaux du FLNC.
En parallèle, la loi du 15 mai 1975, qui met en place la bi-departementalisation en Corse, est adoptée, à la faveur notamment du Préfet de Corse.
Une politique de continuité territoriale est également mise en œuvre par la présidence.
Trois militants masqués du Front de Libération Nationale de la Corse (FLNC), lors d'une conférence de presse clandestine dans la nuit du 16 août 1977 dans le maquis, près de Bastia.
1978 : le premier voyage officiel du président en Corse.
Valérie Giscard d'Estaing effectue son premier voyage officiel en Corse en juin 1978.
Une visite de trois jours dans un climat tendu, après l'arrestation, notamment, de 27 membres présumés du FLNC lors d'une vaste opération de police en Corse et sur le continent en mai.
Le président, conforté par une victoire de la majorité présidentielle – menée par Raymond Barre - aux élections législatives de mars 1978, rejette une nouvelle fois toute perspective d'autonomie Corse, au nom du respect du suffrage universel.
"Lorsque le suffrage s'exprime démocratiquement, au terme d'une consultation libre et intense, il est la seule expression légitime de leur aspiration.
Sur ce point, à mes yeux les choses sont claires.
On ne récuse pas le suffrage universel, on ne joue pas à cache-cache avec la libre expression de la volonté des citoyens" déclare-t-il ainsi à Bastia, le 9 juin 1978.
Valéry Giscard d'Estaing à la sortie de la Mairie de Sartène le 7 juin 1978, France. (Photo by Alain MINGAM/Gamma-Rapho via Getty Images)
On ne récuse pas le suffrage universel, on ne joue pas à cache-cache avec la libre expression de la volonté des citoyens.
Le voyage officiel du président sur l'île de beauté est aussi l'occasion pour lui d'aller à la rencontre de Dominique Bucchini, maire de Sartène (1977-2001) - également futur député européen (1981-1984) et Président de l'Assemblée de Corse (2010-2015) -.
L'insulaire est pourtant adhérent au Parti communiste français depuis 1972 quand "Giscard" est une figure du Parti Républicain.
Mais dans une période où les rapports entre la droite et la gauche politique sont pour le moins tourmentés, cette rencontre est pour le président un symbole de sa volonté de "décrispation".
Un élément qui fait alors partie intégrante de la politique nationale de Valéry Giscard d'Estaing.
Dominique Bucchini ressort ravi de cet échange.
Au siège du Parti communiste français à Paris, en revanche, on grince des dents.
En décembre, le FLNC multiplie ses attaques, avec des moyens matériels plus importants. Cible principale du mouvement, les casernes de police.
La gendarmerie de Borgo se retrouve ainsi criblée de tirs de mitrailleuses lourdes.
Le mouvement appelle pour la première fois au traitement de ses prisonniers comme des prisonniers politiques.
La façade de l'agence de voyages Havas, avenue de l'Opéra, dévastée durant la nuit du 31 mai 1979 par l'un des 25 attentats perpétrés à Paris. Ces attentats ont été revendiqués par le FLNC. / © AFP
1979 : les premiers procès des militants FLNC.
Les attentats et émeutes se font de plus en plus nombreux sur l'île.
Entre janvier et mars, plus de 115 attaques à la bombe sont recensées.
Plusieurs banques font les frais de ces dernières : - dix banques insulaires sont la cible d'attentat à la voiture piégée, le 10 mars.
Un mois plus tard, trois banques à Paris se trouvent à leur tour endommagées par des explosions revendiquées par le FLNC.
Les actions et attaques du mouvement, jusqu'alors concentrées en Corse, sont en partie délocalisées sur le continent : - en mai, une trentaine de banques parisiennes sont touchées par un attentat du FLNC.
Les attentats et émeutes se font de plus en plus nombreux sur l'île.
Entre janvier et mars, plus de 115 attaques à la bombe sont recensées.
Plusieurs banques font les frais de ces dernières : dix banques insulaires sont la cible d'attentat à la voiture piégée, le 10 mars.
Un mois plus tard, trois banques à Paris se trouvent à leur tour endommagées par des explosions revendiquées par le FLNC.
Les actions et attaques du mouvement, jusqu'alors concentrées en Corse, sont en partie délocalisées sur le continent : - en mai, une trentaine de banques parisiennes sont touchées par un attentat du FLNC.
Avec le mois de juin s'ouvrent les premiers procès de militants du front de libération nationale Corse.
Pour la première fois, le FLNC apparaît comme une organisation politique à part entière, ancrée dans le peuple corse.
Le 15 juin, jour d'ouverture du premier procès, le militant Jean-Paul Roesch, parmi les 21 jugés, affirme dans une longue déclaration face à la cour de sûreté de l'Etat [dissoute en 1981 par François Mitterrand, ndlr] :
"Si nous consentons à comparaître aujourd’hui devant vous, ne cherchez dans cet assentiment aucune velléité de mendier votre clémence, aucune intention visant à atténuer la portée de nos actes, qui comme vous le verrez, traduisent dans le concret les aspirations légitimes du Peuple Corse dans sa volonté manifeste de se reconstituer nation souveraine."
Vous prétendez juger au nom du Peuple français, selon vos immortels principes de 1789, de soi-disant citoyens français de Corse, pour atteinte à l’intégrité du territoire. Nous vous dénions ce droit !
"Il est indéniable que votre justice n’est pas la nôtre, flagrant qu’elle n’est pas celle de notre peuple.
Elle est pour nous la loi pernicieuse du Conquérant qui porte avec elle les gibets où vous avez pendu nos ancêtres.
Vous prétendez juger au nom du Peuple français, selon vos immortels principes de 1789, de soi-disant citoyens français de Corse, pour atteinte à l’intégrité du territoire. Nous vous dénions ce droit ! "
Une attaque directe à la justice et au gouvernement français, qui restera sans réponse des ministres comme du président.
Mais la fin des années 70 et le début des années 80 marque un véritable tournant politique pour le mouvement, bien décidé à "porter le problème corse aux Français".
1980 : la prise d'otage meurtrière de Bastelica-Fesch.
Le 6 janvier 1980, un commando de trois hommes armés appartenant au mouvement anti-indépendance FRANCIA tentent d'assassiner Marcel Lorenzoni, figure du FLNC, et parmi les occupants notamment de la cave d'Aléria, en 1975.
Ce dernier, prévenu la veille de l'attaque imminente, parvient à surprendre ses attaquants.
Une trentaine d'hommes interceptent le véhicule des militants FRANCIA et les retiennent en otage dans le village de Bastelica.
Objectif pour ces membres du FLNC : - médiatiser l'affaire, et dénoncer ainsi au passage les pratiques "babouzardes" en Corse.
L'affaire, remontée jusqu'au chef de l'Etat, va prendre une toute autre ampleur : - les forces de l'ordre sont déployées sur place et encerclent le village, lourdement armées, forçant les ravisseurs à prendre la fuite avec leurs otages.
Ils se réfugient finalement à l'hôtel Fesch, à Ajaccio, le 8 janvier.
Marcel Lorenzoni et ses comparses espèrent y trouver des journalistes pour faire passer leur message. Sans succès.
Le préfet de Corse-du-Sud, Claude Vieillecazes, refuse toute négociation "avec des criminels de droit communs".
Le dispositif de police est renforcé autour de l'établissement, et dans la nuit du 9 au 10 janvier, la prise d'otage tourne au drame.
Un policier est tué, de même qu'une femme et un jeune homme n'appartenant pas au mouvement nationaliste.
Les militants retranchés se rendent finalement le 11 janvier.
Huit seront condamnés à des peines allant jusqu'à quatre ans d'emprisonnement.
L'affaire entraîne un soutien massif de la population envers les militants, et de violentes critiques envers la prise en charge des événements par le gouvernement de Giscard d'Estaing.
17 avril 1981 - Une explosion fait un mort et huit blessés à l'aéroport d'Ajaccio, en Corse. L'attentat a lieu quelques minutes seulement avant l'arrivée du Président, en voyage électoral sur l'île, qui le qualifiera de "lâche". Le SAC (Service d'Action Civique)-une sorte de service d'ordre parallèle musclé créé en 1960 sous les ordres du Général de Gaulle- sera notamment incriminé. © BORREL SIPA
1981 : l'attentat de l'aéroport d'Ajaccio et la défaite à la présidentielle
Grand favori des sondages pour sa réélection en 1980 face à un François Mitterrand ou encore Michel Rocard, Valéry Giscard d'Estaing tarde à annoncer officiellement sa candidature, le 2 mars 1981.
Débute alors pour le président un tour de France de meeting politique.
Pour sa 20e étape, le président choisit la Corse, avec un premier arrêt à Bastia.
Il y est accueilli par une foule d'habitants enthousiaste, et tient alors un discours dans lequel il fixe ses objectifs pour le pays dans les années à venir, dont notamment la paix.
Une paix extérieure, mais également intérieure, tandis que l'île de beauté reste le théâtre de violences récurrentes.
"Ce problème concerne toute la communauté nationale, affirme alors aux Bastiais Valéry Giscard d'Estaing. Chacun a le droit de s'exprimer. Chacun a le droit de se présenter. Chacun a même le droit d'être battu. Mais il n'est pas digne dans une société démocratique moderne de laisser s'insinuer durablement dans les mœurs et dans les esprits la violence civile, nocturne, lâche et anonyme."
Il n'est pas digne dans une société démocratique moderne de laisser s'insinuer durablement dans les mœurs et dans les esprits la violence civile, nocturne, lâche et anonyme.
Le chef d'Etat poursuit :
"Je souhaite que cette violence-là, qui n'est pas celle de l'honneur de la Corse, disparaisse de la vie quotidienne de votre île. L'Etat continuera de défendre sans défaillance mais dans le cadre des justes lois la sécurité des citoyens."
Une lutte qui ne doit pas être entreprise par l'Etat seul, conclut-il, mais également par "la population corse elle-même qui rejette hors de son sein ces tentations et ces démons qui ne sont pas dignes de ce qu'est la Corse."
Des pompiers interviennent dans l'aéroport d'Ajaccio le 16 avril 1981 suite à une explosion dans l'aérogare, deux minutes après l'atterrissage de l'avion du président Valéry Giscard d'Estaing. / © AFP
L'intervention est chaudement applaudie par une foule de partisans venus le soutenir. Le président retourne à l'aéroport, pour rejoindre, cette fois, la ville d'Ajaccio.
Mais à 17h20, quelques minutes seulement avant son arrivée, un employé de l'aéroport Napoléon Bonaparte reçoit un coup de téléphone anonyme.
Un attentat, qui coïnciderait avec l'heure d'arrivée du président, serait sur le point de se produire.
À 17h23 deux bombes à charges importantes explosent dans l'aéroport Napoléon Bonaparte, sans laisser le temps aux personnels de faire évacuer les lieux.
L'une était placée dans la consigne de l'aérogare, l'autre dans les toilettes.
Le président en réchappe à quelques minutes près : son avion vient tout juste d'atterrir.
Des pompiers interviennent dans l'aéroport d'Ajaccio le 16 avril 1981 suite à une explosion dans l'aérogare, deux minutes après l'atterrissage de l'avion du président Valéry Giscard d'Estaing. / © AFP
Les explosions font un mort et huit blessés.
Un lourd bilan, mais presque un miracle, alors que les lieux débordaient de monde attendant l'arrivée du président.
Face à ses sympathisants, Valéry Giscard d'Estaing qualifie cet attentat de "lâche" :
"Voilà une attitude qui est indigne de la Corse", ajoutant qu'il n'a "naturellement pas l'intention de modifier d'une minute ou d'un mètre" le programme de son déplacement.
Le président qui insiste également :
"Ceux qui veulent pour la Corse un statut différent de celui des autres régions françaises, comme le proposent certains candidats, je leur demande de ne pas voter pour moi".
Une enquête est déclenchée immédiatement à la suite de cet attentat.
Cinq personnes sont interpellées dès le lendemain, le 17 avril 1981.
Pour Christian Bonnet, alors ministre de l'intérieur, les auteurs de cette attaque tentent "par la plus lâche des violences, d'imposer à la population corse maintes fois et librement exprimée par le suffrage, la rupture avec la République française."
"La République ne tombera pas dans le piège du terrorisme et ne répondre pas à la violence aveugle par la violence aveugle. Mais elle appliquera en Corse les lois valables pour l'ensemble du territoire national."
Christian Bonnet.
La passation de pouvoir entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, le 21 mai 1981. / © AFP
Valéry Giscard d'Estaing échoue finalement à être réélu le 10 mai 1981. Après deux tentatives malheureuses en 1965 face au Général de Gaulle, et en 1974 face à Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand accède au pouvoir avec 51,8% des suffrages.
En Corse, le président sortant remporte cependant la majorité contre François Mitterrand, avec 50,5% des suffrages en Haute-Corse, et 54,1% en Corse-du-Sud. Nouvelle preuve, s'il en fallait, de la complexité des relations entre celui qui aura mis en place la bi-départementalisation de l'île, et ses habitants.
Des années après la fin de son mandat, dans un entretien accordé à l'Express en 1998, l'ancien président de la République affirmera que :
"la situation en Corse a été un sujet de préoccupation et d'attention constantes pendant tout mon septennat.
J'ai toujours pensé qu'il fallait avoir de l'estime et de l'affection pour les Corses, car on donne trop souvent de cette île une image simplifiée et caricaturale qui blesse inutilement la sensibilité de ses habitants.
Ils ont deux qualités, rares à notre époque:
la fierté et le courage."
Axelle Bouschon - Publié le 2 décembre 2020. Source : france3-Corse / ViaStella.