Le 26 juillet 1807 Napoleon rend visite à Jen-Rémy  Moët, maire d'Epernay.

Le 26 juillet 1807 Napoleon rend visite à Jen-Rémy Moët, maire d'Epernay.

NAPOLEON, AMATEUR DE CHAMPAGNE, VISITE SON AMI JEAN-REMY MOËT.
 
Jean-Rémy Moët (1758-1841) avait pris en 1792 la succession de son père Claude-Louis-Nicolas (1719-1792).
Cette année-là, il rencontre Napoléon Bonaparte.
Les deux hommes se sont en effet connus à l’école militaire de Brienne, alors que le futur empereur n’était encore qu’un jeune soldat corse idéaliste….
Mais le lien entre les deux hommes semble même être allé plus loin que la simple relation protocolaire : l’Empereur n’oubliera pas son ami …
Il traverse sans encombre la tourmente révolutionnaire et accroît largement sous l'Empire et la Restauration l'importance de son négoce.
Les régimes politiques se succèdent mais son crédit reste intact.
 
Maire d'Épernay de 1802 à 1815 et de 1826 à 1830, il eut la charge de recevoir les hôtes de marque.
Désirant les héberger chez lui, il fit construire à cette intention en face de sa maison, sur les plans de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), le célèbre miniaturiste, deux bâtiments jumeaux surplombant un jardin à la française et une orangerie.
 
L'Impératrice Joséphine les inaugura le 16 octobre 1804.
 
Les visites de Napoléon
Venant de vaincre les Russes à Eylau et Friedland, Napoléon lui-même, qui honore Jean-Rémy Moët de son amitié, y vient le 26 juillet 1807, accompagné de Joachim Murat (1767-1815) ; il visite les caves de la maison, devenue cette même année Moët et Cie.
 
Napoléon s'arrête encore à Épernay à deux ou trois reprises, au cours de ses trajets entre Paris et les champs de bataille européens.
Le 17 mars 1814, alors qu'il regagne la capitale avant sa première abdication, il y repasse pour la dernière fois et remet à Jean-Rémy Moët sa propre Légion d'honneur, pour récompenser, lui dit-il, « vos loyaux services comme administrateur, et surtout le développement admirable que vous avez su donner, en France comme à l'étranger, au commerce de nos vins ».
 
 
Pendant les belles années des campagnes impériales, c'est à Épernay un incessant passage de rois, princes, maréchaux, commissaires, officiers de tous grades, qui viennent s'initier chez Jean-Rémy aux joies du vin de la province.
Il reçoit ainsi Joseph (1768-1844) et Jérôme Bonaparte (1784-1860), respectivement rois de Naples et de Westphalie, les rois de Bavière et de Saxe.
Le 24 juin 1811, le roi de Westphalie lui passe commande de 6.000 bouteilles, lui confiant qu'il en aurait pris davantage s'il ne craignait que les Russes ne viennent les boire, révélant ainsi à son hôte que la guerre de Russie venait d'être décidée par Napoléon.
Fidèle à l’Empereur en 1814, il fut cependant alarmé par le "retour de l’Aigle", mais reçut les Alliés en tant que maire, et sa noble conduite lui valut la protection de leurs princes, et, plus tard, la royale commande de Louis XVIII.
Il fuit révoqué en juillet 1830 mais rétabli à la mairie par Louis-Philippe.
En 1832, Jean-Rémy Moët se retire et laisse l’affaire, qui emploie deux cents ouvriers, à son fils Victor Moët-Romont (1797-1881) et à son gendre Pierre-Gabriel Chandon de Briailles (1778-1850) qui avait épousé sa fille Adélaïde (1795-1864) ( d’où la célèbre Maison Moët et Chandon et sa « Cuvée Impériale » !)
Peu de temps après, estimant avoir mérité sa retraite, il s’installe au château de Romont, près de Mailly, où il mourut en 1841.
On dit que c’est à propos du champagne, que l’Empereur aurait déclaré :
« En cas de victoire, je le mérite, en cas de défaite, j’en ai besoin »
 
Source : Dominique Tertrais sur Facebook.
 

 
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