LA GÉNÉRALE COLETTE GIACOMETTI.

La colonelle Giacometti, 53 ans, 28 ans dans l'armée, vient d'être 

nommé générale de brigade aérienne.

Son prénom, Colette.

Elle est la première femme générale des armées françaises d'active.

Elle était jusque-là chargée du recrutement au sein du Commandement des écoles de l'armée de l'air sur la base aérienne 705 de Tours.

Mariée, mère de deux enfants, la générale Giacometti est entrée dans l'armée de l'air en 1970.

Elle fut la première femme à réussir le concours d'entrée à l'Ecole supérieure de guerre aérienne, mais aussi la première femme chef de corps, commandant de l'Ecole des pupilles de l'air à Grenoble, seul lycée militaire de l'armée de l'air.

«J'espère que ma nomination va donner l'envie à d'autres femmes de faire ce que j'ai fait», a-t-elle déclaré. 

 

Source Libération.

Source photo : Base aérienne 106 Bordeaux

J'étais un colonel heureux.

Je suis aujourd'hui un général heureux.

J'ai des responsabilités concrètes.

J'ai le sens pratique.

C'est ce que j'aime, plus que la conquête de pouvoirs.

Une femme chef d'état-major de l'armée de l'air?

La tradition veut que ce soit un pilote, si possible de chasse, au passé aéronautique reconnu.

Aucune d'entre nous ne satisfait à ces critères.

Et puis, culturellement, on y voit plus un homme qu'une femme...

Je suis contre l'obligation de parité.

Pourquoi imposer ce qui se fera de toute façon, naturellement?

On doit choisir les personnes les plus compétentes.


Dans l'armée, on parle plus de «commandement» que de «pouvoir».

Mon poste a été créé à mon arrivée.

Il correspond à une direction des ressources humaines dans une entreprise.

Je ne veux pas exercer mon commandement comme un homme.

J'entends conserver ma qualité de femme.

Nous ne sommes pas tous sortis du même moule!

Pour ma part, j'aime convaincre par le dialogue.

C'est ma personnalité.

Si je n'y parviens pas, j'impose.

Mais ce n'est pas ce que je préfère.

Aucun être humain n'exerce le pouvoir de la même manière.

La distinction passe-t-elle par la dichotomie homme-femme?

J'en doute.

En fait, chacun exerce le pouvoir selon sa personnalité.

A moi, on ne me demande pas de singer les hommes.

Ce qu'ont peut-être tendance à faire les plus jeunes.


L'histoire est en train de s'accélérer.

Les femmes n'ont pas été imposées par des quotas.

Elles ont été choisies ou élues ou distinguées librement par leurs pairs.


Il y a des évolutions qui valent des révolutions:                           donner une chance égale à celles qui remplissent les mêmes conditions que leurs collègues masculins.

L'armée de l'air l'a fait.

De façon harmonieuse et bien comprise.

Même dans les derniers bastions. Former un pilote de chasse coûte très cher.

Aux femmes de choisir entre maternité et disponibilité.

Quant aux femmes fusiliers commandos, on leur a dit:

«Au combat au couteau, au corps-à-corps, les femmes perdent.»

Mais si elles en ont les aptitudes physiques, où est le problème?


Pourquoi demander aux femmes de faire, ou d'être,
ou d'avoir plus que les hommes pour accéder au même pouvoir?

C'est inacceptable.

Il y a des aptitudes et des compétences.

Point.

Ce sont les seuls critères à prendre en compte.

En aucun cas la distinction homme-femme. 

 

Source : L'Express. Par Babey Pierre

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