COMBAT DE SIDI BRAHIM : Rapport du Lieutenant Paul Azan.
COMBAT DE SIDI BRAHIM : Rapport du Lieutenant Paul Azan.
Archives du lieutenant Paul Azan (Original).
Questionnaire adressé au maire d'Aullène, canton de Serra (Corse), par le lieutenant Paul Azan, le 25 octobre 1903, et réponses de Natali certifiées par le maire, le 1er novembre 1903.
( Réponses précises qui concordent d'une façon parfaite avec les pièces dignes de foi.)
Question.
— Le jour du combat de Sidi-Brahim, quelle a été la conduite de Natali ? Comment se sont comportés le premier et le second pelotons de hussards, du côté de la montagne du Kerkour ?
Réponse.
— Le jour du combat, Natali est resté à la garde du camp avec une compagnie de chasseurs et six autres hussards.
D'après lui, l'escadron a chargé en même temps; il croit qu'on donna le nom de second peloton au reste de l'escadron qui se rallia aux chasseurs (1).
L"escadron àa bien chargé en deux pelotons selon Courby de Cognord, mais ces pelotons étaient à petite distance; du camp de Sidi-moussa-el-Anber, on ne pouvait les distinguer, et ils se sont bientôt mêlés.
On voit combien Natali a une idée exacte des phases du combat par l'explication qu'il donne du mot "second peloton".
Natali est revenu quelque temps après avec une colonne sur les lieux du combat. Les ossements des morts furent recueillis. La place qu'ils occupaient confirme son dire. Il y en avait sur le lfanc de la montagne; c'étaient les ossements des hussards qui avaient chargé. Les autres ossements étaient réunis autour de la colline.
Question.
— Comment les hussards ont-ils été attaqués ? Est-ce avant d'arriver au sommet, ou sur le versant, et que s'est-il passé à ce moment ?
Réponse.
— C'est sur le versant de la montagne faisant face au camp que l'attaque s'est produite; les Arabes du versant opposé sont intervenus, et les hussards décimés ont dû se replier vers les chasseurs.
Question. — Quel jour et à quelle heure les hussards Natali et Daveine sont-ils arrivés à pied ?
Réponse.
— Natali est arrivé à Djemmaa le 26 septembre, vers ou à une heure. Quelques heures plus tôt, avec les carabiniers. Natali n'a pas retenul'heure exacte. Daveine y est arrivé dans la nuit du 23 au 24 septembre.
Question.
— Qui Natali a-t-il vu en arrivant, et que lui a-t-on dit ? Dans quel état se trouvait-il ?
Réponse.
— Le médecin du fort est le seul qui soit venu à la ren- contre de Natali et des autres survivants. Natali était blessé, ainsi que la plupart de ses camarades.
Question.
— Un autre hussard, Daveine, a échappé au massacre; comment a-t-il fait ?
Réponse.
— Un autre hussard nommé Daveine a échappé au mas- sacre. Après la première attaque de l'escadron de hussards sur le flanc de la montagne, il a rallié le camp au lieu de rallier les chasseurs comme ses autres camarades, a raconté que l'escadron était détruit et a pénétré dans le camp; il est ensuite reparti.
Natali ignore si, De Grereaux, le capitaine commandant au camp lui a donné une commission quelconque pour les officiers de Djemmaa; il est rentré à Djemmaa dans la nuit du 24 septembre, à 11 heures du soir; des camarades ont raconté à Natali qu'il était devenu fou et que quelques jours après, et avait été renvoyé.
Question.
— Daveine a-t-il été attaqué en route ?
Réponse.
— Natali ignore si Daveine a été attaqué. Ce qui est certain, c'est qu'il est rentré à Djemmaa sans son cheval, qui lui aurait été tué en route.