ANTONE MARCU ALFONSI DIT MUZARETTU.
ANTONE MARCU ALFONSI DIT MUZARETTU.
Antone Marcu ALFONSI, dit "Muzarettu" est né à Grossa (Sartène) le 15 novembre 1866.
Fils de Jean Dominique ALFONSI 1818-1904 et de Marie Rose MONDOLONI 1824.
Il est issue d'une fratrie de 8 enfants.
Si on le surnomme "Muzarettu", c'est parce qu'enfant, il aimait sauter par dessus les haies et les cours d'eau comme un "petit mulet". ( Il mesure 1m65.)
Il ne fréquente pas l'école et dès son plus jeune âge aide son père aux travaux des champs et garde le bétail.
A 16 ans, en signe de son émancipation, selon la coutume, son père lui offre son premier fusil.
Muzarettu est désormais un homme.
A 21 ans, le 10 mai 1887, il épouse dans son village Pauline Tomasi qui lui donnera 6 enfants
Un jour, Muzarettu, reproche à son neveu Toto Giannini, âgé de 20 ans, ses fréquentations avec le bandit Bartoli.
Giannini n'accepte pas les reproches de son vieil oncle et le gifle.
Muzarettu, s'en rentre aussitôt chez lui, prend son fusil et part à la recherche de son neveu bien décidé à laver l'affront qu'il vient de subir en public.
Il le trouve et sans un mot, lui tire deux balles en pleine poitrine.
Voici donc Muzarettu, contraint de prendre le maquis à l'âge de 66 ans.
Conseillé par ses proches, il finit par se rendre aux Gendarmes.
Il sera jugé et finalement acquitté.
Après avoir habité quelques temps le village d'Arbellara, il se réinstalle à Porto-Pollo.
En juin 1943, expulsé par les Italiens de son logement de Porto-Pollo, il en rend responsable le secrétaire de Mairie et l'abat.
4 mois plus tard, il commet son 3ème meurtre en tirant à bout portant sur Antoine Jean Pianelli venu pour faire vengeance.
De nouveau au maquis, en juin 1944, il est ceinturé par les gendarmes et emprisonné à Ajaccio.
Mais âgé (il a 78 ans) et souffrant probablement d'un cancer qui lui ronge le visage, il est conduit à l'hôpital Eugénie dont il s'évade le 02 novembre et rejoint le maquis dans les environs de Campomoro.
Il est de nouveau condamné par contumace au travaux forcés à perpétuité puis condamné à mort pour un double homicide le 07 juin 1945 mais cela n'a plus aucune importance car il est de nouveau libre dans son maquis qu'il parcourt inlassablement de Campomoro à Tizzano.
Le 22 août 1945, surpris par les gendarmes de Grossa qui lui intiment l'ordre de se rendre, il leur tire dessus, blesse l'un d'eux et disparaît.
Le 05 mai 1951, malgré le mal qui ronge son visage, il accepte d'être interviewé par Jean Bazal, l'unique journaliste qui l'ai jamais approché.
Muzarettu, laissé en paix par les gendarmes, mène désormais une vie tranquille mais misérable dormant tantôt dans une bergerie, tantôt dans une grotte.
Endurant des pénibles souffrances, la moitié du visage emportée par le cancer, ne pouvant presque plus se nourrir, il est recueilli par un moine du couvent de San-Damianu.
C'est dans ce couvent que fatigué, défiguré par la maladie, le vieux bandit finira ses jours et rendra le dernier soupir le 23 février 1952.
Après avoir reçu à Sartène les derniers sacrements de l'église, il sera enterré à Grossa au pied d'un énorme rocher.
Il était âgé de 86 ans.
Il sera resté au maquis de 1931 à 1951. Soit 20 ans.
Source : corsicamea. et généalogie de Maryse Occhiminuti-Gide.