HENRI FRENAY INHUMÉ À PORTO VECCHIO.
HENRI FRENAY.
Né le 19 novembre 1905 à Lyon
Fondateur du mouvement de résistance Combat.
Henri Frenay, fondateur du réseau de résistance Combat, ancien ministre du général de Gaulle, est mort le samedi 6 août 1988 à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Il a été inhumé dimanche, dans l'intimité, au cimetière de cette commune.
Qui pourrait oublier ce jeune et brillant saint-cyrien refusant la débâcle?
Peu après l'armistice, Henri Frenay parcourt la zone libre, à la recherche de sympathisants, militaires ou civils, disposés à reprendre le combat.
Ainsi nait le mouvement Combat, formé, au début, d'un petit nombre de patriotes, dont certains sont à Vichy même, dans les rouages du nouvel Etat.
Ils aménagent des caches d'armes et communiquent des renseignements à Londres.En 1941, des négociations avec Pucheu, ministre de l'intérieur, échouent.
Pucheu sera jugé et fusillé à Alger en 1943 pour avoir désigné aux Allemands les otages de Châteaubriant, tous passés par les armes en octobre 1941.
Dès lors Frenay sait que le maréchal Pétain n'est plus le maitre et que l'on ne peut rien attendre de ceux qui l'entourent.
Passant à Marseille, vers la même époque, il rencontre son "binôme" de promotion, Jean Chapelle, qui devait, vingt ans plus tard, finir comme dernier chef militaire français au BET (nord du Tchad).
A Marseille, Chapelle s'apprêtait à partir pour l'Afrique équatoriale française afin de rejoindre les Forces françaises libres.
Il lui présente l'une de ses jeunes amies, le docteur Chilina Ciosi, d'origine corse, qui habitait Paris et était médecin-conseil aux Assurances sociales.
Dans la nuit de la clandestinité allait naitre une idylle émouvante, qui dura un demi-siècle.
Pour des raisons de sécurité, le Dr Ciosi se fit nommer médecin-chef au service des osseux au sanatorium des Escaldes, près de Font-Romeu, siège des responsables du groupe de Dorres, organisé à l'origine par le professeur Camille Soula, de la faculté de médecine de Toulouse, dont la mission était d'assurer le passage de la frontière d'Espagne, située à quelques centaines de mètres, et de couvrir d'un réseau de renseignements la principauté d'Andorre, où tous les services spéciaux des belligérants se trouvaient présents.
A la Libération, Chilina Ciosi (1909-1997) allait devenir Mme Frenay.
Entre-temps, un petit garçon était né, dont le père est devenu ministre du général de Gaulle.
En effet, avant le débarquement de Normandie, Frenay se trouve à Alger et s'apprête à se faire parachuter à nouveau en France.
Mais le général décide de garder auprès de lui le fondateur de Combat.
Conscient des multiples problèmes qui vont se poser à la Libération, de Gaulle nomme Frenay en novembre 1943 commissaire aux prisonniers, déportés et réfugiés du Comité français de la Libération nationale d'Alger, puis au gouvernement provisoire de la République française, en 1944 et jusqu'au 21 octobre 1945.
Il s'attelle à la tâche immense d'assurer le retour en France de 1 300 000 prisonniers et déportés entre mars et juillet 1945.
Président de l'Union européenne des fédéralistes (U.E.F.), il ne partage pas les conceptions européennes de De Gaulle avec lequel il ne s'entend plus.
Il participe au congrès de La Haye en 1948.
Il démissionne de la présidence de l'U.E.F. après le rejet de la C.E.D. en 1954.
Il est candidat malheureux de la S.F.I.O aux élections législatives de 1958, souhaite l'élection de Defferre à la présidence et appelle à voter contre de Gaulle en 1965.
Il fut administrateur de sociétés d'édition.
Il publie en 1973 ses mémoires de la Résistance : La Nuit finira puis, en 1975, Volontaires de la Nuit.
Dans un ouvrage polémique qui fait grand bruit, L'Enigme Jean Moulin, il accuse ce dernier d'avoir été un agent crypto communiste et s'oppose violemment à Daniel Cordier qui pour défendre la mémoire de son ancien patron, s'en fait le biographe.
Il meurt le samedi 6 août 1988 à Porto-Vecchio et est inhumé au nouveau cimetière de Tenda.
Il fut souvent Décoré au long de sa vie militaire :
- Grand-croix de la Légion d'honneur, le 1er janvier 1988.
- Compagnon de la Libération, Henri Frenay reçoit la Croix de la Libération en 1943.
- Grand-croix de l'Ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance
- Médaille des évadés
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Croix du combattant volontaire
- Médaille commémorative de la seconde guerre mondiale avec agrafes « France » et « Libération ».
Ils ont donné son nom à une place à Paris .
Source : © Wikimédia et Le Monde