NOËL SCAGLIA DE CASABLANCA.

NOËL SCAGLIA DE CASABLANCA.

Noël Scaglia (1898/1945) mon grand père, comme beaucoup de cap-corsins était marin.

Il avait suivi les cours d’hydrographie de l’École de Bastia qui formait les officiers de marine.

D’abord capitaine au long cours, il a été ensuite Commandant du port de Casablanca.

Pendant la guerre, comme les ports français étaient impraticables, le port de Casablanca avait accueilli les plus grands navires de guerre comme le cuirassier Jean Bart, le porte-avions le Richelieu ...

J’ai toujours adoré entendre parler de ce grand-père que je n’ai pas connu, un homme généreux, accueillant, fêtard et surdoué en mathématiques.

Mais par dessus tout, l’histoire que je préférais est celle ci, entendue tant de fois sans jamais m’en lasser :

Un cargo grec, le Marekapotopapa ( ce nom me faisait rêver ), chargé d’huile de palme avait pris feu dans le port.

C’était extrêmement dangereux et une réunion de crise avait été organisée en urgence pour trouver une solution.

Les discussions n’en finissait plus, alors Noël est sorti, il a pris un remorqueur et il est allé couler le bateau en flammes à 30km du port dans des eaux peu profondes.

Il est revenu à la réunion, les discussions continuaient toujours.

« Vous parlez de quoi ? »

« Mais enfin Commandant, du Marekapotopapa !!! »

« C’est bon, c’est réglé, on le renflouera demain »

Les armateurs reconnaissant l’avait remercié d’une enveloppe conséquente ... qu’il s’empressa d’offrir aux pères franciscains de Notre-Dame de Casablanca.

Rita Scaglia.