LA FIANCÉE DU NIOLO.
- Eju filava a mio' rocca
- Quandu hu intesu un gran rummore ;
- Era un colpu di fucile
- Chi m'intrunò'ndru cuore
- Parse ch' unu mi dicissi :
- - Cori, u to fratellu more !
- Corsu'ndra cammara suprana
- E spalancai-ju la porta.
- - « Ho livato 'ndru cuore ! »
- Disse, ed eju cascai-ju morta.
- Se allora nun morsu anche eju
- Una cosa mi cunforta :
- Bogliu vestè li calzoni,
- Bogliu cumprà la tarzzetta,
- Pè mostrà a to camiscia,
- Tandu, nimmu nun aspetta
- A tagliasi la so varba
- Dopu fatta la vindetta.
- A fane a to vindetta
- Quel' voli chi ci sia ?
- Mammata vicinu à mori ?
- U a to surella Maria ?
- Si Lariu nun era mortu
- Senza strage nun finia.
- D'una razza cusì grande
- Nun lasci che une surella
- Senza cugini carnali
- Povera, orfana, zitella.
- Ma per far a to vindetta,
- Sta siguru, vaste anche ella ».
« Lamentation funèbre du Niolo
- Je filais mon fuseau
- Quand j'entendis un grand bruit;
- C'était un coup de fusil
- Qui me tonna dans le cœur;
- Il me sembla que quelqu'un me dit:
- -« Cours, ton frère meurt ! »
- Je courus dans la chambre, en haut,
- Et je poussai précipitamment la porte.
- -« Je suis frappé au cœur ! »
- Il dit, et je tombai (comme) morte.
- De n'être pas morte alors, moi aussi,
- C'est pour moi quelque consolation: (Je puis me venger.)
- Je veux mettre des chausses (d'homme),
- Je veux acheter un pistolet,
- Pour montrer ta chemise (sanglante).
- Aussi bien, personne n'attend
- Pour se faire couper la barbe
- Que la vengeance soit accomplie.
- Pour te venger
- Qui veux-tu que ce soit ?
- Notre vieille mère, près de mourir ?
- Ou ta sœur Marie ?
- Si Lario n'était pas mort,
- Sans carnage l'affaire ne finissait pas.
- D'une race si grande
- Tu ne laisses qu'une sœur,
- Sans cousins-germains,
- Pauvre, orpheline, sans mari…
- Mais pour te venger,
- Sois tranquille, elle suffit. »
- Source : wikipédia.
- Photo : © Elisa Di Gio