9 AOÛT 1794 : BONAPARTE EMPRISONNÉ À ANTIBES 

9 AOÛT 1794 : BONAPARTE EMPRISONNÉ À ANTIBES 

Alors qu'en Italie, l’Autriche cherche à forcer la neutralité de la République de Gênes en voulant intercepter le commerce de la France au port de Savone, le général Bonaparte reçoit dès janvier 1794 mission d’assurer la défense des côtes des Bouches-du-Rhône jusqu’à Menton.

 

Le 3 avril, débute, avec Bonaparte commandant l’artillerie de l’armée d’Italie, la campagne de Piémont, contre les Autrichiens.

Fin mai, les commissaires de la Convention Augustin Robespierre, Jean-François Ricord, et François Laporte ordonnent à Bonaparte de se rendre à Gènes et à Savone pour y reconnaitre les lieux :

- fortifications, artillerie, défenses, et prendre “des renseignements sur les pays qu’il importe de connaître au commencement d’une guerre dont il n’est pas possible de prévoir les effets.”

À Paris, le 26 juillet 1794 (8 thermidor An II), Robespierre réclame à la Convention la punition des traîtres et l'épuration des Comités.

Le 27, la Convention décrète son arrestation et celle de ses partisans (dont son frère Augustin, Couthon et Saint-Just). Ils sont incarcérés et guillotinés le 28 juillet.

Ce n’est que le 5 août qu’on apprend à Nice les événements de Paris.

Bonaparte, qui n’a jamais caché son amitié pour Augustin Robespierre, est au nombre des suspects.

Saliceti écrit au Comité de Salut Public pour l’accuser de faire partie des amis du tyran, et de "robespierrisme" :

“Bonaparte était leur homme, leur faiseur de plan auquel il nous fallait obéir…”

Dans la même lettre, il le soupçonne même d’avoir traité avec l’ennemi et été corrompu par les Autrichiens lors de sa mission à Gênes… 

Le 6 août, Saliceti, prend un arrêté pour suspendre Bonaparte de ses fonctions, et le mettre en état d’arrestation.

Le 9 août, le général Dumerbion, commandant l’armée d’Italie, ordonne de l’emprisonner au Fort-Carré d’Antibes.


"Au nom de la République française une et indivisible, il est ordonné au commandant de la gendarmerie de se transporter sans délai avec un détachement de ce corps, composé d’un officier et dix hommes, au logement du général de brigade Buonaparte, où il le mettra en état d’arrestation, mettra le scellé sur ses papiers et se conformera avec la plus scrupuleuse exactitude à ce qui est ordonné par les représentants du peuple, près cette armée et celle des Alpes, relativement à lui dans leur arrêt du 19 thermidor courant et dont copie collationnée lui a été remise.

Aussitôt son arrestation, il en rendra compte aux susdits représentants et au général en chef…"

Le 15 août, Bonaparte emprisonné fête ses 25 ans.

Son aide de camp, le lieutenant de cavalerie Jean-Andoche Junot, lui propose une évasion, qu’il refuse, expliquant que son innocence l’emporterait sur la calomnie.

L’enquête ne trouvant rien de compromettant dans ses papiers,  Saliceti prend le 20 août un arrêté de remise en liberté. 


"Après avoir scrupuleusement examiné les papiers du citoyen Buonaparte, suspendu provisoirement des fonctions de général d’artillerie de l’armée d’Italie, et mis en état d’arrestation après le supplice du conspirateur Robespierre, par forme de sûreté générale ;

- après avoir pris connaissance des ordres à lui donnés, le 25 messidor, par le représentant du peuple Ricord pour se rendre à Gênes, où il devait remplir une mission spéciale précisée par l’arrêté dudit jour, et reçu de lui un rapport par écrit du résultat de sa mission ;

- après avoir pris les renseignements les plus exacts sur la conduite antérieure dudit général et cherché la vérité dans plusieurs interrogatoires qui lui ont été faits par eux-mêmes, n’ayant rien trouvé de positif qui pût justifier les soupçons qu’ils avaient pu concevoir de sa conduite et de ses dispositions ;

- prenant en outre en considération l’utilité dont peuvent être à la République les connaissances militaires ou locales dudit Buonaparte, et voulant recevoir de lui tous les renseignements qu’il peut donner sur la situation antérieure de l’armée et ses dispositions ultérieures ; arrêtent que le citoyen Buonaparte sera mis provisoirement en liberté pour rester au quartier général, et qu’il sera nécessairement rendu compte au comité de Salut public de l’opinion que l’examen le plus approfondi a donnée aux représentants du peuple de la conduite dudit Buonaparte, pour, après la réponse du comité de Salut public, être statué définitivement.

Signé : Albitte, Saliceti.

Bonaparte reprend ses fonctions dans l’armée d’Italie, et contribue, le 21 septembre, à la victoire au combat de Dego.

À son issue, l’armée autrichienne se retire, le port de Savone n’et plus menacé…

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