A MÈRULA : LE DÉFENSEUR DES OISEAUX.
A MÈRULA : LE DÉFENSEUR DES OISEAUX.
Le merle noir (Tudus merula)
Les petits oiseaux voulaient un chef de la même espèce qu’eux pour les défendre contre les autres prédateurs pendant qu’ils picoraient.
Ils se réunirent sur plusieurs arbres pour élire leur protecteur.
L’altagna (l'aigle), oiseau majestueux et fort, devint le défenseur de tous les petits oiseaux de la terre.
Le défenseur des petits oiseaux était cruel envers ses sujets surtout lorsqu’il rentrait bredouille de ses chasses.
Pour se nourrir, il tuait l’un ou l’autre de ses sujets, parfois même plusieurs, alors qu’il était censé les protéger.
Les petits oiseaux déchurent l’altagna de sa fonction et demandèrent à u falcu ( l'épervier) d’assumer ce rôle.
Malheureusement, u falcu devenu chef, se conduisit comme son prédécesseur et fut à son tour déchu.
Les oiseaux ne savaient plus qui choisir comme chef et avaient rejeté toutes les candidatures des autres oiseaux de proie.
A mèrula (le merle ), se proposa comme chef au grand étonnement des oiseaux.
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− « Toi, tout petit, si petit, fragile, tu veux être notre chef et nous défendre contre l’altagna, u falcu ou u filanciu (le milan) !...
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En seras-tu vraiment capable ?
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− Je suis très rapide et mange des insectes qui semblent venir à moi.
Pendant que vous vous nourrissez ou même que vous vous reposez, je pourrais surveiller le ciel et vous avertir des dangers. »
Les oiseaux réfléchirent à la proposition d 'a mèrula et lui demandèrent ce qu’il voulait en échange.
− « Je ne veux aucune compensation.
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Tout ce je veux, c’est veiller sur vous. »
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Puisqu'a mèrula ne demandait vraiment aucune compensation, les oiseaux acceptèrent sa proposition.
− « Il faut que vous sachiez une chose sur moi.
Je ne chante normalement que deux fois, une fois pour annoncer le lever du jour et la seconde pour annoncer la tombée de la nuit.
Désormais, si vous m’entendez chanter à d’autres occasions, c’est qu’il y a danger. »
A mèrula devint le chef des petits oiseaux.
Au premier jour de sa fonction, il choisit un arbre sans feuillage et s’installa sur la branche la plus haute pour pouvoir profiter d’une vue dégagée.
L’altagna aperçut les oiseaux en train de picorer.
« Des proies faciles ! », se dit-il en se dirigeant vers eux.
A mèrula, que l’altagna n’avait pas vu, s’envola à sa rencontre.
− « Gare à toi, si tu fais l’idiot, je t’éventre par le milieu »,
cria a mèrula – qui volait caché juste au-dessous de l’altagna et impossible à repérer.
L’altagna, en entendant cette phrase surprenante, pivota sur lui-même cherchant à identifier son ennemi.
A mèrula suivit l’altagna dans son mouvement, se positionna bien sous lui et réitéra sa menace.
Contre cet ennemi invisible, l’altagna a préféré prendre la fuite.
Si un jour, voyageurs, vous tous qui circulez, vous voyez des oiseaux picorer tranquillement dans le maquis, cherchez a mèrula sur l’arbre sans feuillage le plus proche, sur l’arbre le mieux placé.
A mèrula, est en train d’y monter la garde contre les prédateurs qui volent à tire d’aile, convaincus de leurs pleins pouvoirs, et s’attaquent à plus petit qu’eux.
Texte proposé par Claude Franceschi.
Source photo : jardinage.lemonde.f