1er MAI 1802 : NAPOLÉON CRÉE LES LYCÉES
1er MAI 1802 : NAPOLÉON CRÉE LES LYCÉES
Dès sa création par Napoléon, le lycée fut pensé pour bien former les jeunes.
Par un décret signé le 11 Floréal an X ( 1er mai 1802), Napoléon a créé l’une de nos plus solides institutions: le lycée.
Former l’élite de la Nation
Ces lycées répondent à de hautes ambitions.
“Ils sont un des rouages essentiels par lesquels l’État veut former ses élites, Ils permettent de former de façon sérieuse et complète les futurs fonctionnaires et les officiers. Bien sûr, ils sont payants. Mais, dès l’origine, les plus méritants des enfants d’officiers démunis peuvent bénéficier d’une bourse”.
Jacques-Olivier Boudon, professeur d’histoire à l’université Paris IV-Sorbonne.
Le lycée, entre tradition et modernité
Le Premier Consul, comme toujours, veut réunir en une seule force les traditions de l’Ancien Régime et les innovations de la Révolution.
“Il ne souhaite pas copier ce qu’avait établi la royauté, mais s’éloigner du modèle des écoles centrales, initiées par le Directoire. Les lycées proposent un enseignement large. En cela, ils s’apparentent aux collèges de jadis.”
Une structure hiérarchisée
Les lycées sont fondés sur la notion de progression.
“Chaque année, les enfants découvrent de nouvelles choses. Ce processus leur donnent le sentiment de s’améliorer. Les lycées conduisent les jeunes au baccalauréat. Cet examen , institué en 1808, permet d’accéder aux écoles spéciales, qui forment aux carrières militaires, du droit et de la médecine. ”
Concurrence entre l’Église et l’ État
Les collèges, autrefois, étaient contrôlés par les Congrégations.
Les lycées sont placés sous l’autorité de l’État.
” Les nouveaux établissements étaient des repères d’anticléricaux. Mais les petits séminaires attirent des enfants de familles catholiques souhaitant donner une très bonne formation à leurs enfants. Du coup, une concurrence est apparue au fil des années. Une fraction des élites a inscrit ses enfants dans les écoles catholiques. Pour protéger les lycées, Napoléon a limité l’accès des petits séminaires aux jeunes qui voulaient devenir prêtres.”
Que reste-t-il de tout cela?
Le modèle du lycée napoléonien a perduré jusqu’au début milieu du XXe siècle.
Par la suite, les réformes successives ont permis une véritable démocratisation de l’enseignement général.
“Du lycée de Napoléon, il ne reste pas grand-chose. Le nom de proviseur demeure – même si ses fonctions n’ont plus de rapports avec ce qu’elles étaient jadis. Ajoutons que le dispositif du baccalauréat reste fidèle à l’esprit des origines. Il n’est pas le dernier examen du lycée mais le premier examen de l’enseignement supérieur.”
Jacques-Olivier Boudon, professeur d’histoire à l’université Paris IV-Sorbonne.
Frédérick Casadesus.
Source : reforme.net
Photo : Durand, Jean-Eugène (1845-1926) Lycée Louis Le Grand.