Les jugements d'un préfet de Corse en 1923.
Les jugements d'un préfet de Corse en 1923.
"La situation du département est de tous points exceptionnelle et il serait vain de rechercher ici un ensemble de faits ou d'idées ou d'aperçus capables d'influencer de façon décisive des conclusions de caractère proprement continental.
Le Corse, résidant en Corse, se soucie avant tout des questions corses et des problèmes corses.
Sur ce plan bien défini, l'incidence des événements extérieurs à l'île est presque nulle.
Ils éveillent plus de curiosité que de véritable intérêt dans une population d'ailleurs fort intelligente mais indifférente aux problèmes lui apparaissant sans portée locale [...].
On ne connaît pas ici cette pénétration de sentiments, ce va-et-vient d'idées, qui sont d'un jeu si facile sur le continent [...].
C'est assez dire que ni l'occupation de la Ruhr, ni les graves problèmes que pose l'inapplication par l'Allemagne du traité de Versailles, ni les divisions ou la propagande des partis extrémistes n'ont en Corse une bien sérieuse répercussion [...].
L'activité politique a toujours été considérable dans ce département.
Mais elle y prend une forme spéciale.
Elle ne porte point sur le même ordre de faits, elle n'aboutit point aux mêmes préoccupations qu'ailleurs [...].
Les partis en Corse sont groupés non point autour d'un programme d'idées, mais autour d'un homme.
Il n'y a point ici de radicaux ni de conservateurs, d'extrémistes ni de socialistes qui se combattent.
Il y a les partisans de M. Landry.
Il y a les partisans de M. Gavini.
Ce n'est, si je puis dire, que pour «s'y reconnaître» et pour arriver à une classification un peu claire que les premiers ont été qualifiés de «Républicains socialistes» et les seconds de «Républicains de gauche».
En fait, chez les uns comme chez les autres, il y a un pareil mélange d'opinions..."
(Rapport du préfet au ministre de l'Intérieur, 2 avril 1923 - Archives nationales, FlcIII 1127)
Source : Briquet Jean-Louis. In: Politix,.persee.fr
Directeur de la sûreté générale
Né le 30 mars 1876 à Paris 8ème.
Père compositeur de musique.
Décédé le 5 décembre 1955 à Paris.
Licence ès lettres.
Service militaire d’octobre 1900 à octobre 1901.
Mobilisé du 28 octobre 1914 au 28 janvier 1919. Lieutenant.
Chef adjoint de cabinet du préfet de la Marne, Gilbert (2 novembre 1902).
Chef de cabinet du même, préfet des Basses-Pyrénées (16 septembre 1903).
Sous-préfet de Paimboeuf (1er décembre 1905).
Secrétaire général de l’Orne (14 décembre 1907 – non installé).
Secrétaire général du Pas-de-Calais (18 décembre 1907).
Sous-préfet de Bayeux (20 octobre 1911), d’Avranches (12 janvier 1914).
Secrétaire général du Loiret (15 juillet 1914).
Sous-préfet de Dreux (17 février 1918),
Sous-préfet de Briey (3 mai 1918 – maintenu aux armées),
Sous-préfet de Saintes (28 mars 1919).
Préfet de la Corse (17 mai 1921),
Préfet du Lot-et-Garonne (8 juillet 1924),
Préfet de la Gironde (16 novembre 1928).
Directeur de la sûreté générale ( 23 décembre 1930 )chargé également des fonctions de secrétaire général du ministère de l’Intérieur.
Administrateur de la banque d’Indochine (3 avril 1931), détaché en cette qualité (15 juillet 1931).
Directeur de la sûreté générale ( 18 juin1932 - installé le 1 juillet 1932 )
Administrateur de la Comédie française (3 février 1934 – nomination rapportée le 17 mars 1934).
Préfet de Seine-et-Oise (26 septembre 1936).
Cesse ses fonctions le même jour.
Retraité le 26 septembre 1936.
Source : Société française de l'histoire de la Police.