LE BERGER CORSE ET LE BONHEUR.

LE BERGER CORSE ET LE BONHEUR.

 

"Activité, prospérité matérielle...

Ces mots, après tout, sont-ils donc les facteurs nécessaires du bonheur humain ? 

Portent-ils en eux la vertu totale hors de laquelle il n'y a point de salut ? 

Où est-il écrit que les forêts doivent nécessairement être débitées en merrains, les terres eventrées en sillons, les merisiers sauvages greffés d'espèces marchandes 

S'il me plaît à moi, Corse, de me contenter de peu et de ne point contraindre les choses, ma façon de comprendre la nature n'est-elle pas faite de plus de respect et de plus de vérité que vos labeurs conventionnels 

Je repousse vos raisonnements arrangés, je déteste votre bourgeoise économie politique. 

J'aime mes chèvres pour bien des raisons que vous ne comprenez pas et parce que, leurs pattes de devant raidies sur les rochers dans l'attitude d'un bronze antique, elles regardent avec dédain passer le réformateur. 

Mon âme, pour la connaître, il faut, dans les cabanes des hauts plateaux, savoir supporter la fumée du brasier nocturne afin de jouir au réveil de la splendeur de l'aurore"

(Quantin (A.), La Corse. La nature, les hommes, le présent, l'avenir, Paris, Librairie académique Perrin, 1914.

 

Source : Briquet Jean-Louis. In: Politix. persee.fr

Photo : Éditeur L.Cardinali

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