RÉVEIL CORSE ET IRRÉDENTISME PRO-ITALIEN (1918-1945).

RÉVEIL CORSE ET IRRÉDENTISME PRO-ITALIEN (1918-1945).

Entre la fin du XIXe siècle et la première après-guerre, on assista à la redécouverte culturelle de l’identité corse, avec des magazines dont la première fut “A Tramuntana” (1896) fondée par Santu Casanova.

La revendication de la langue et de l’identité corse s’unissait à la reconnaissance de l’appartenance de la Corse à la sphère culturelle et linguistique italienne, selon l’antique adage corse :

“Da Capi Corsu à Bonifaziu, aria di Roma è mare di u Laziu”.

Le même Santu Casanova, initiateur du réveil  en 1896, quarante ans plus tard, aurait adhéré à l’irrédentisme pro-italien par un télégramme envoyé à Mussolini le 29 octobre 1936 :

"En ce jour, 29 octobre de l’année XV, où je quitte pour toujours ma Corse natale, et précisément quand je débarque à Livourne, patrie bien-aimée de Constance et Galicien et de tant de héros, Il me semble renaître et reprendre des forces comme ancêtre au contact avec la Terre qui fut le berceau de nos ancêtres et qui demeure pour nous la vraie patrie; donc, en ce jour de lumière et de beauté, je vous offre avec amour et respect, Duc immortel, mon salut fraternel. Veuillez l’apprécier comme l’hommage de notre Corse, sœur italienne très pure. À nous!"

Fascisme corsique.


1919, vit le journal  “A Muvra”, être fondé par Petru Rocca.

C’est du groupe animateur de la revue que prendra corps le Partitu Corsu d’Azione, fondé en 1922 sur l’exemple du coevo Partitu Autonomista Corsu.

Durant cette période, il y eut une floraison d’oeuvres poétiques et littéraires en langue corse, dont le premier roman en langue corse,“Terra Corsa”, écrit en 1924 par Marco Angeli.

En 1927, le parti se transforma en unPartitu Autonomista Corsu .

Il est dissous en 1939 en raison de sa collaboration avec le régime fasciste italien.

En même temps que la montée du fascisme en Italie, en effet, il avait développé un courant pro-italien explicitement irrédentiste.

En 1933, naquirent à Pavie les “Gruppi di Cultura Corsa” (GCC), fondés par l’étudiant corse Petru Giovacchini, déjà fondateur en 1927 du magazine corse pro-italien “Primavera”.

Les CCG ont ensuite été transformés en “Gruppi di Azione Irredentista Corsa”  (GAIC).

De nombreux patriotes et intellectuels corses (Petru Giovacchini, Marco Angeli, Bertino Poli, Domenico Carlotti, Petru Rocca, Pier Luigi Marchetti) ont choisi d’émigrer en Italie fasciste, où virent le jour des revues et des publications dédiées à la Corse :

 “Atlante Linguistico Etnografico Italiano della Corsica”

“Archivio Storico di Corsica”,

“Corsica Antica e Moderna”.

Gioacchino Volpe, l’un des plus grands historiens italiens du XXe siècle et fondateur de  “Archivio storico di Corsica”, publia en 1939 à Milan “Storia della Corsica italiana”, qui est encore aujourd’hui l’une des plus importantes œuvres historio-graphiques consacrées à l’île.

Du reste, dès 1923 déjà, le quotidien Livourne “Il Telegrafo” publiait une édition

L’occupation militaire italienne pendant la Seconde Guerre mondiale, en novembre 1942, dans le cadre de l’opération dite de l “Operazione Anton” , à laquelle l’occupation italo-allemande des territoires soumis au gouvernement de Vichy a donné lieu, fut acceptée pacifiquement par les Corses qui accueillirent les Italiens comme libérateurs.

 Les groupes d’action irrédentiste Corse l’appuyèrent ouvertement, en demandant l’union de la Corse au Royaume d’Italie. 

Après le 8 septembre 1943, les militaires italiens ont appuyé de manière déterminante la résistance corse.

Ils eurent 700 morts dans leurs rangs et contribuèrent ainsi à l’expulsion des troupes germaniques de l’île. 

Après la guerre, la France condamna à mort sept irrédentistes pro-italiens, dont Petru Giovacchini, qui échappa à l’exécution de la peine en se trouvant en Italie.

Petru Rocca fut condamné à 15 de travaux forcés. 

Simon Cristofini fut fusillé à Alger en 1944 et sa femme  Marta Renucci, première journaliste femme corse, fut condamnée à 15 ans de prison.

 

Luca Cancelliere.

 

Source : Vox Populi – rivista d'ispirazione giobertiana.

Article proposé par Massimo Cogliandro.

Retour à l'accueil