MARIE MATTEÏ DE MONTICELLO INSPIRATRICE DE THÉOPHILE GAUTIER.

MARIE MATTEÏ DE MONTICELLO INSPIRATRICE DE THÉOPHILE GAUTIER.

Née le 8 décembre 1817 à Perpignan.

Décédée à Nice le 15 février 1902.

A Monticello on l'appelait Mimina.

Elle est corse par sa mère et allemande par son père;

Elle est née à Perpignan et jeune fille s'appelait Louise-Pauline-Wilhelmine Herckenroth.

Simon Fabiani, colonel au service de Naples et écuyer de la reine d'Espagne en 1742, serait le grand père de Angela-Maria-Giusepina  Ipolita Felici et celle-ci serait la grand mère de Marie Matteï.

Angela-Maria-Giusepina Ipolita Felici  a dû naître vers 1752 à Monticello et adultes s'y marier  vers 1776.

C'est à Calvi qu'elle connut son mari, un allemand nommé Jean Guillaume Herckenroth, fils de Chrétien Herckenroth.

Il naquit à Cologne en Allemagne le 27 mars 1737, s'établit en France en 1760 puis en Corse en 1764 où il fut employé au service des hôpitaux militaires en qualité de pharmacien.

Il disparut à l'armée d'Italie le 3 pluviôse an VIII, c'est à dire le 23 janvier 1800.

Angela-Maria-Giusepina Felici, à la mort de son mari "Ipolitina" Herckenroth regagna la maison de Monticello où elle vécu en compagnie de ses deux fils et plus tard de ses petits enfants. 

Elle s'éteignit  le 20 mars 1845 et fut inhumée dans la chapelle funéraire .

De son mariage avec Jean Guillaume, elle eut trois fils : Alexandre, Dominique et Michel.

L'aîné Alexandre, c'est le "vieil oncle Alexandre" que Marie Matteï aima tant, c'est lui qui l'accueillait affectueusement à Monticello lorsqu'elle rentrait de voyage et qui l'accompagnait souvent à Paris.

Il serait né en 1778 et décédé en 1858.

Il fit d'abord carrière dans l'armée, fut nommé officier, et reçut la médaille de Sainte Hélène, passa par l'administration et devint directeur desPostes à Île Rousse de 1830 à 1854.

Il était chevalier de l'Ordre impérial de la Légion d'Honneur.

Il mourut célibataire le 3 octobre 1858 et fut enterré dans la chapelle funéraire de Monticello.

 

 

Du cadet Michel, Marie Matteï ne fait pas la moindre allusion.

Il naquit à Calvi en 1785.

Comme son frère aîné, il embrassa la carrière militaire, parvint au grade  de sous lieutenant sous l'Empire, et fut nommé chevalier de l'Ordre royal de la Légion d'Honneur.

Il mourut célibataire à Monticello le 20 décembre 1841 et fut également inhumé dans la chapelle familiale.

Quant à Dominique, le père de Marie Matteï, il fut baptisé le 16 octobre 1781 en l'église Santa Maria de Calvi.

Jeune, il entra dans les Douanes.

On le trouve en 1817 à Mont louis dans les Pyrénées Orientales où il exerce les fonctions d'inspecteur.

En 1818, il fut muté à Elle, puis à Perpignan où il resta jusqu'en 1821.

 

 

C'est vraisemblablement grâce à son oncle Alexandre, directeur des Postes à île Rousse, qu'elle rencontra son futur époux, Dominique Matteï; de cinq ans plus âgé que Marie.

Dominique Matteï naquit en 1813, loin de la Corse,  à Siparo dans l'Île de la Trinité.

Fils de Simon Matteï et de Marie-Thérèse Besson.

Le mariage eut lieu le 23 juin 1836, quelques mois seulement après celui de Mucius et Vittoria Malaspina.

Le lendemain de son mariage, elle alla habiter chez son mari, rue Paoli à Île Rousse.

 

Elle eut trois filles :

- Marie Cécile, née à Monticello le 27 avril 1837,

-Louise, née à Monticello le 17 juin 1838,

- Marie-Anne-Hippolyte, née à Île Rousse le 12 septembre 1839.

L'union ne fut ni heureuse, ni de longue durée, Marie Matteï ne semble avoir eu que du mépris pour celui qu'elle nomme son "terrible mari" ou ironiquement "cet intéressant jeune homme".

Quand plus tard elle aura connu Théophile Gautier, elle dira, sachant que c'était impossible, consentir à rejoindre le domicile conjugal à condition que son mari lui écrive des poésies.

La séparation a dû avoir lieu en 1846, puisqu'à cette date, Marie Matteï habitait la maison des Herckenroth à Monticello en compagnie de ses trois filles et de  son oncle Alexandre, et sans son mari.

Trois ans plus tard, le 29 janvier 1849, Marie Cécile sa fille aînée, celle qu'elle dit avoir le plus aimée, mourut à Monticello.

Les deux autres filles furent mises en pension dans un couvent à Bastia.

Désormais, elle ne les verra plus qu'au hasard de ses retour de voyages.

Une nouvelle vie commence pour elle, elle quitte Monticello en femme libre.

C'est à Londres qu'eut lieu la rencontre qui, dit-elle, "éveilla son âme" et qui changea la face de son destin.

 

 

A la fin du mois de mai 1849, Théophile Gautier, cédant à ce brusque désir de changement d'air qui le prenait parfois, quitta Paris en proie au choléra et où menaçait l'émeute, gagna Londres.

La capitale britannique ne lui était pas inconnue, puisqu'ils'y était déjà rendu en mars 1842 avec Carlotta Grisi pour monter "Giselle", et aussi en novembre 1843 pour la première de "La Péri".

C'est donc, au début de son séjour outre Manche qu'il rencontra celle qu'il allait aimer si passionnément, et Marie Matteï rappellera elle-même en 1852  de Lyon :

"Tu te souviendras qu'il y a trois ans à pareille époque nous nous sommes parlé pour la première fois à Londres, et le ciel de Lyon vaut celui de B. Street".

C'est précisément le 15 octobre 1849 qu'ils devinrent amants.

Elle dira n'avoir jamais connu l'amour avant Gautier, ce fut comme un éblouissement.

 

Source : books.google.fr

Lettres à Théophile Gautier et à Louis de Cormenin.

  • Eldon Kaye. Université de Carleton.Ottawa.
  • Librairie DrozGenève. 1972.

 

 

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