LE SITE NATURA 2000 DE PINARELLU.
LE SITE NATURA 2000 DE PINARELLU.
La zone Natura 2000 de Pinarellu se découpe comme suit :
- La dune de Villata, orientée nord-sud, occupe le fond d’un petit golfe et est délimitée au sud par la colline de Punta di Pilatogu, culminant à 48 m et au nord par la colline de Capu di Fora culminant à 58 m.
Cette dune, haute de 10 m, a forte pente antérieure, est fixée sur sa plus grande étendue.
Elle est occupée par de nombreux genévriers et une pinède.
Ce site ne présente pas de véritable dune bordière mobile ou embryonnaire.
- La dune de Pinarellu occupe le fond du golfe du même nom, entre les collines de Pinarellu au nord et de Campo di Fora au sud.
Elle est limitée à l’ouest par la route départementale D468.
Sa partie antérieure présente une ligne dunaire active a Oyats très perturbée.
La plage de sable fin est bordée par une dune littorale à genévriers tandis que l’arrière dune est occupée par une pinède.
Quatre étangs s’étendent à l’arrière des espaces dunaires et sont reliés à la mer par des graux.
Au nord du site, les étangs de Pinarellu s’étendent sur 5 hectares et sont séparés par un chemin sur lequel se trouve la chapelle Sainte Barbe.
- L’étang Pinarellu Nord, d’une profondeur d’un mètre environ, communique avec la mer pratiquement toute l’année et ne reçoit pas de ruisseau.
Du fait de sa forte salinité, il se caractérise par une végétation de prés salés.
- L’étang de Pinarellu Sud est un étang d’eau douce.
Il n’a en effet aucune communication directe avec la mer, mais il reçoit deux importants ruisseaux temporaires de Poggioli et de Ficaja.
- L’étang de Padulatu, au sud la plage de Pinarellu, est le plus grand étang de la zone.
Il a été divisé en deux parties par l’action de l’homme : l’étang de Padulatu ouest et le marais de Padulatu.
Le premier est un plan d’eau, alimenté au sud-ouest par le ruisseau California, pouvant communiquer avec la mer et qui occupe une dépression de 21 ha.
Le second occupe une petite dépression à l’ouest de la route, ne reçoit aucun ruisseau, communique avec la mer de façon très irrégulière et a été en partie comble par le dépôt des posidonies récoltées sur la plage.
- L’étang de Padulu Tortu, au sud du site, est alimenté par l’eau de ruissellement d’un bassin versant de 110 ha.
Cet étang de 14 hectares communique de manière irrégulière avec la mer grâce à un grau, lorsque celui-ci est ouvert.
Source : Lorenzoni & Paradis, 2000.
Les habitats et les espèces patrimoniales concernés
1. Sur l’ensemble du site :
Il faut relever l’existence de 13 habitats naturels d’intérêt patrimonial, dont certains sont prioritaires, c’est-à-dire en danger de disparition sur le territoire européen.
Parmi eux, on note la présence de Lagunes côtières.
Cet habitat correspond à toutes les étendues littorales d’eau saumâtre, aussi bien les petits marais côtiers que les grands étangs lagunaires, ce qui inclue l’ensemble des étangs présents sur le site FR 9400606.
La présence d’une ceinture de tamaris (espèce végétale protégée) et de roselières denses autour des plans d’eau libre favorise la nidification de nombreuses espèces d’oiseaux dont certaines sont protégées.
D’autres espèces importantes y sont présentes comme la Cistude d’Europe.
Concernant les oiseaux, la quasi-totalité de l’avifaune de Corse liée au milieu humide est présente sur le site (étangs de Padulatu et Padulu Tortu pour l’essentiel).
Compte-tenu de la surface relativement restreinte des milieux humides comparés à d’autres grandes zones, la composition avifaunistique est tout à fait exceptionnelle.
Toutefois, la nidification de certaines espèces reste occasionnelle : Martin pêcheur, Echasse blanche...
C’est donc toute une trame verte et bleue, une continuité écologique, qui doit être protégée du fait de la présence d’un habitat prioritaire, de la flore et de la faune des étangs, et surtout du fait des aménagements urbains qui fragmentent le milieu.
L’étang de Pinarellu nord
L’étang communique avec la mer par un grau.
De ce fait, les eaux sont salées : 31 a 34 g/l lors des mesures en juillet 2009.
Le sédiment sableux est particulièrement enrichi en matière organique (en particulier débris de posidonies a proximité de la communication avec la mer).
La flore est composée d'herbiers a Ruppia spiralis associes a l'algue Cladophora.
La faune est composée essentiellement de crustacés (Gammarus) et de poissons (mulets et aphanius).
La faune benthique est marquée par l'abondance de larves de chironomides (indicateurs de la richesse en matière organique).
Parmi les mollusques lamellibranches, la présence de cardium (Cerastoderma glaucum), de scrobiculaires (Scrobicularia plana) et de lucine (Abra ovata) a été constatée.
Les Hydrobia, mollusques gastéropodes, sont présents en grand nombre dans les herbiers.
Les analyses chimiques révèlent une bonne, voire très bonne qualité de l'eau pour les paramètres mesurés.
Ainsi, il apparait que l'étang de Pinarellu nord présente un bon état.
La faune et la flore y sont variées en termes de nombre d'espèces recensées.
3. L’étang de Padulatu
Cet étang est caractérisé par l’absence de communication avec la mer.
De manière logique, l’eau est donc très peu salée et le milieu assez différent de Pinarellu.
Le fond de cet étang est tapissé d’un herbier à Chara associé à des diatomées qui peut constituer une ressource trophique intéressante pour les oiseaux d’eau.
On y retrouve également un herbier à Potamogeton pectinatus et à Naias major.
Les espèces de mollusques lamellibranches présentes sont les mêmes que dans l’étang de Pinarellu : cardium, scrobiculaires et lucine.
Les Gambusies sont les seuls poissons qui ont été observés.
Les insectes sont représentés par une importante présence de chinoromidés et quelques larves d’odonates.
Les analyses chimiques relèvent un milieu de bonne qualité pour les paramètres étudiés.
Globalement, Padulatu est donc une zone humide bien préservée, ce que l’on peut en partie attribuer au développement de la roselière à Cladium mariscus et phragmites.
4. L’étang de Padulu Tortu
Cet étang est relié de manière temporaire à la mer par un grau.
La salinité y est donc plus forte qu'à Padulatu mais plus faible qu’à Pinarellu.
Le fond est composé de sable enrichis en vase organique et en débris végétaux.
Comme à Padulatu, on y trouve un herbier à Potamogeton pectinatus et à Naïas major.
Les espèces de mollusques lamellibranches présentes sont les mêmes que dans les deux autres étangs : cardium, scrobiculaires et lucine.
La faune aquatique confirme le caractère limnique de cet étang: larve d'insectes odonates, trichoptères, mais témoigne d'une légère influence des eaux marines.
Ces observations indiquent une réelle richesse biologique, en particulier trophique, de ce plan d'eau.
L’étang abrite un cortège d’espèces nicheuses très varié et variable, selon les niveaux d’eau ; ainsi l’Echasse blanche, la Nette rousse, le Tadorne de Belon y ont une niche.
Très régulièrement plus de 10 couples de Canards colverts, des Foulques et une belle population de Grebes castagneux y nichent aussi.
Le complexe des étangs est aussi de première importance pour l’alimentation des Aigrettes garzettes dont une colonie de reproduction a été découverte en 2010.
Les résultats des analyses d'eau montrent un milieu d'un peu moins bonne qualité que les deux autres étangs.
On peut supposer que la communication irrégulière avec la mer (inexistante en été) favorise ces phénomènes d'eutrophisation.
De même, les campings sur les bords de l'étang ont pu avoir des effets importants en favorisant l'eutrophisation.
Globalement, l'étang de Padulu Tortu est un milieu riche mais c'est aussi le plus menacé.
DOCUMENT D'OBJECTIFS Natura 2000
Zone spéciale de conservation n°FR9400606 Commune de Zonza
Source : Corse Natura 2000.