Louis Peretti Della Rocca (1885-1949)
Louis Peretti Della Rocca (1885-1949)
Né à Sartène (Corse du Sud) en 1885, le fils du maire choisit la carrière d’avocat avant d’intégrer la « Préfectorale ».
Conseiller de préfecture puis sous-préfet de Corte pendant la Première guerre mondiale, il rejoint le continent à Gourdon (Lot) en 1919 puis les Côtes-du-Nord comme secrétaire général en 1922.
À partir de 1925, il fait un court passage dans les ministères à Paris : au sous-secrétariat d’État aux finances en 1926, et au ministère des Colonies en 1930 puis à celui du budget.
Il revient alors en province comme préfet dans l’Aube (1931), le Doubs (1934) et le Calvados en 1937.
Dans ce dernier poste, il est accompagné d’un autre Corse Fred Scamaroni nommé chef de cabinet.
Louis Peretti della Rocca quitte ses fonctions alors que la France est entrée en guerre, le 15 mai 1940 et rejoint le Puy-de-Dôme.
Nommé président du Conseil de justice politique par Philippe Pétain, Peretti agit ainsi en tant que conseil auprès du Maréchal lors du procès de Riom qui vaut, notamment, à Édouard Daladier et Léon Blum la prison à perpétuité.
En remerciement de ses bons et loyaux services, il est nommé préfet régional de Châlons-sur-Marne et préfet de la Marne le 1er juillet 1942 en remplacement de René Bousquet nommé à la préfecture de police de Paris.
Il ne semble pas pourtant donner autant de satisfaction que son prédécesseur comme le stipule cette note du 19 mai 1943 du ministère de l’Intérieur :
"Est avant tout un Corse et, honnête homme, dévoué à sa tâche, au Gouvernement, à ses collaborateurs, à ses administrés, à sa famille, à lui-même.
Ayant plus de bonne volonté que de volonté, de bonhomie que d’énergie, de bons sens que d’intelligence."
Suspendu de ses fonctions le 29 août 1944, la commission d’épuration retenant une « passivité bienveillante à l’égard de la résistance », elle le met à la retraite d’office sans autre condamnation.
Il a néanmoins fallu l’intervention du général de Gaulle pour que l’honorariat dont il bénéficiait lui soit retiré.
Source : © Françoise PASSERA, Ingénieure d’études - Université de Caen. calvados.gouv.fr/