Les postes de défense avancés

Une catégorie de fortifications est constituée par des constructions jouant le rôle de postes de défense avancés par rapport à des châteaux plus importants. Cette formule est mise en place dans des contextes topogra- phiques particuliers, notamment lorsqu’un relief proche ne permet pas la surveillance visuelle des environs immédiats de la fortification principale. Ainsi, le castrum de Verde, implanté sur la plate-forme d’une crête ro- cheuse surplombant deux vallées, jouit d’une large vision panoramique mais ne peut contrôler le versant est de la montagne, le village de Chiatra et le départ de l’un des chemins qui conduisent au château. Pour pallier cet inconvénient, une petite fortification, réduite à une simple enceinte d’une vingtaine de mètres de longueur, d’accès difficile, a été construite sur un pi- ton rocheux à environ 800 m de là, assurant la liaison visuelle entre le vil- lage et le castrum, un complément stratégique indispensable à la surveil- lance du territoire.

On trouve une situation identique à Bracaggio et à Brumica où des pe- tites tours isolées permettaient la surveillance d’une partie du terroir et d’une route masquée par le relief.

 

Le château qui voit le jour entre la première moitié du XIIe et le début du XIVe siècle a-t-il eu une influence sur l’organisation de l’habitat? Les premiers travaux sur ce thème réalisés en Corse avaient conclu, pour le XVe siècle, à une dissociation topographique entre l’habitat villageois, «creuset de la sociabilité et des solidarités rurales et la fortification, lieu d’enjeux guerriers»169. Peut-on considérer cette remarque comme valable pour les siècles antérieurs au XVe et surtout pour l’intégralité de l’espace insulaire? L’île a-t-elle échappé au regroupement de l’habitat sur des sites perchés au- tour de fortifications, si caractéristique du monde méditerranéen?

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