ZIA NINUZZA.
ZIA NINUZZA.
Dans mon quartier vivait une "vieille femme".
Quand le temps le lui permettait, elle s'asseyait dehors, son chat à ses pieds dormant à poings fermés.
Elle portait de longs vêtements et un mouchoir recouvrait ses cheveux blancs et fins.
Elle récitait son chapelet, mais l'interrompait pour adresser un mot affectueux à tous les passants.
Elle me demandait souvent de lui enfiler son aiguille.
Pour me récompenser,
elle m'offrait des noix ou des amandes.
Les yeux mi-clos, elle n'avait plus de dents, et ses mains étaient blanches et belles, un jour elles ont dû être splendides et lumineuses.
Elle ne mangeait que des légumes et quand mon père revenait de la campagne, ma mère me disait avec un ton doux et un sourire sur les lèvres:
Apportes à zia Ninuzza ce panier de légumes et ce bouquet de fenouil !
- Dès qu'elle me voyait entrer, elle me saluait d'une voix douce:
-Que le seigneur te bénisse à toi et à toute la famille!
Ce sera toujours pour moi un souvenir tendre et merveilleux, un souvenir qui "a bon goût".
Photo :Franco Cerniglia.