CONSÉQUENCES DE LA SUR-FRÉQUENTATION DES SITES NATURELS EN CORSE.

CONSÉQUENCES DE LA SUR-FRÉQUENTATION DES SITES NATURELS EN CORSE.

 

 "L’accès à Purcaraccia ne peut se faire que par un seul itinéraire, qui est dangereux.

Le passage des nombreux visiteurs de ces dernières années a entraîné une forte érosion qui rend cet accès encore plus difficile."

 Communauté de communes de l'Alta Rocca.

 

On se bouscule sur le GR20.

Sur les plages des Lavezzi, les serviettes sont collées les unes aux autres.

Dans la réserve de Scandola, le ballet des bateaux rompt le silence des calanques.

La carte postale n’a pas de quoi faire rêver un amateur de nature sauvage.

Et pourtant, c’est bien pour ses paysages préservés, ses montagnes et ses plages, ses mouflons et ses balbuzards, que quelque trois millions de personnes choisissent chaque année de passer leurs vacances en Corse.

Un paradoxe qui n’est pas propre à l’île : partout dans le monde, les sites naturels remarquables attirent les touristes, mais c’est le plus souvent la nature qui en paye lourdement le prix.

Plantes piétinées, animaux effrayés, abords des chemins souillés de déchets, mer polluée…

« Il faut avoir en tête la question de la saturation touristique. Le tourisme a une valeur économique extrêmement importante mais il faut que les mesures de protection de la nature soient à la hauteur. »

François Sargentini, président de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC)

Des mesures qui semblent d’ores et déjà nécessaires au vu des constats scientifiques.

En décembre dernier, une étude réalisée par le CNRS alertait sur la situation des balbuzards de la réserve de Scandola : alors qu’une cinquantaine d’oisillons était comptabilisée durant l’été dans les années 2000, ils sont désormais moins de dix à survivre chaque année.

«C’est au moment où les poussins sont prêts à l’envol, entre mi-juin et mi-juillet, qu’ils meurent» 

Olivier Duriez, chercheur à l’université de Montpellier et co-auteur de l’étude.

Pour comprendre ce phénomène, les chercheurs ont étudié le comportement des oiseaux sur trois ans : 

« Les mâles rapportent trois fois moins de poissons à leurs nids dans le secteur de Scandola que dans les secteurs moins dérangés du Cap Corse par exemple, car les bateaux créent des vagues qui les gênent pour pêcher et font descendre les poissons plus bas dans la colonne d’eau donc les rendent inaccessibles aux oiseaux.

Parallèlement, les femelles passent trois fois plus de temps dans des postures d’alarme, de cri ou d’envol.

Elles ne protègent alors plus leur progéniture du soleil ou des prédateurs ».

Olivier Duriez.

EN CHIFFRES

364 millions
La Méditerranée est la première destination touristique mondiale avec 364 millions de visiteurs chaque année

3 millions
de touristes visitent la Corse chaque année.

72 % entre mai et septembre, avec des pointes saisonnières de 409 000 touristes présents simultanément (source ATC)

24%
Le tourisme représente un quart du PIB de la Corse (hors transport) (source ATC)

1/10
10 % des emplois en Corse sont liés au tourisme, et 17 % au pic de la saison, soit 20 000 emplois (source ATC)

Source : Corse Matin. Par Audrey Chauvet. 26 mai 2019.

Photo : Communauté de communes de l'Alta Rocca.

Merci à José Viti.

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