TIBURCE DE MORATI.
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TIBURCE DE MORATI.
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Naissance: 1775 à Murato (Corse) - Décès: 1859
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Maire de Murato.
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Membre du Conseil Général du Département du Golu.
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Conseiller à la sous-préfecture d’ Ajaccio.
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Sous-préfet de Bastia.
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En 1804, délégué, pour le Département du Golu, pour assister au sacre de Napoléon 1er, à Paris.
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Sous-préfet d'Ajaccio en 1830.
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La contestation du nouveau régime orléaniste s’incarne en Corse dans les luttes de familles entre nouveaux et anciens fonctionnaires.
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En 1832, le sous-préfet Tiburce Morati fait l’objet d’attaques venues de son prédécesseur, le vicomte légitimiste de Petriconi.
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En 1834, il demande à Jourdan d’appuyer sa candidature à la légion d’Honneur qui serait « accueillie avec plaisir par l’élite de ses concitoyens et produirait partout un bon effet ».
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Morati rappelle les états de service de sa carrière publique depuis l’an VI, modèle de cursus honorum de grand notable corse.
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Lors du soulèvement de la Corse contre le gouvernement du Directoire en l’an VI, l’influence de ce grand propriétaire doté de 5 000 francs de rente, maire de Murato et de sa famille permettent à son village de rester fidèle à la République, même avant l’arrivée du continent des renforts pour mater la révolte du Nebbio.
Il gagne la confiance des généraux en recrutant pour eux en langue corse pour leur colonne 1 200 patriotes.
Les généraux Vaubois et Fischer attestent « les vertus de ce bon républicain, [...] ses grands services dans une circonstance où la Corse a manqué de retomber à la puissance des brigands et des révoltés ».
(Lettre du général Fischer aux autorités civiles et militaires, 15 Thermidor de l’an VII.)
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D’opinion « toujours française, quel que soit le gouvernement en place, plus française que bonapartiste »;
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Confirmé à la mairie en l’an VIII, l’année suivante conseiller général du Golo grâce à son action contre l’épizootie puis en 1806 conseiller de préfecture.
Avec la réunion des deux départements corses en 1811, il est promu doyen du conseil de préfecture à Ajaccio.
Aux Cent- Jours, il appartient à la Junte du Gouvernement en Corse nommée par décret impérial.
Naturellement révoqué par le commissaire extraordinaire de Louis XVIII à la Seconde Restauration, le marquis de la Rivière le 24 décembre 1815, il résiste sous la Restauration aux « caresses et aux menaces » pour rester fidèle aux idées de souveraineté nationale, titre à reconnaissance en juillet 1830.
(Lettre de Chaptal au maire de Morato, le 27 ventôse an IX.)
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« vieilli dans les services publics, sous-préfet de l’arrondissement le plus considérable ; résidant au chef-lieu de la division militaire et de la cour royale, honoré de la confiance de [ses] administrés », il est soutenu par le député de Gasparin qui lui doit son élection.
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Colonel de la garde nationale et conseiller d’arrondissement, doté de 8 000 francs de rente ce qui en fait un riche propriétaire en Corse, il retrouve naturellement son poste sous-préfectoral bastiais en septembre 1830.
(Bulletin de renseignements du 9 avril 1834, sous-préfet de Bastia au préfet de la Corse, Jourdan du Var.)
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Sa seule ambition, « celle de voir un de ses fils lui succéder », est satisfaite, avec un parcours identique : Maxime de Morati conseiller général en 1835, conseiller de préfecture en 1838 et à l’issue de ce noviciat, la sous- préfecture de Bastia en 1843.
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Fresneau ( Préfet de la Corse installé à Ajaccio le 17 juillet 1845, révoqué en février 1848.) relaie positivement la demande de décoration du « sous-préfet héréditaire », qui a fait élire à l’unanimité le maréchal Sébastiani.
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Le préfet associe le maire de Corte, Adriani, dans ses « présentations collectives » de 1847.
Prosper Mérimée, récemment nommé inspecteur des monuments historiques, avait prévu de longue date de se rendre en Corse.
Le 15 août 1839, il s'embarque sur le navire à vapeur Liamone au départ de Toulon.
Parti à 8 heurs du matin, le Liamone accoste le lendemain 16 août à midi dans le port de Bastia où Mérimée est accueilli par Tiburce Morati, maire de Murato qui lui offre l'hospitalité.
Être maire en Corse, d’un Napoléon à l’autre (1800-1870)Pierre Allorant. Cahier de la Méditerranée.Source : journals.openedition.org et corsicamea