Les USA, nation dominante, une histoire glorieuse pour tous … les Américains.
Les USA, nation dominante, une histoire glorieuse pour tous … les Américains.
*De l’histoire des WASP à l’histoire pour tous
Les Etats Unis, en situation mondiale prédominante depuis la Première Guerre Mondiale, n’ont pas connu l’adversité auparavant. Leur histoire conquérante n’a pas plus trouvé d’obstruction à leur expansion hégémonique face aux Indiens sans grande défenses à l’Ouest qu’aux Espagnols coupés de la mère patrie au Sud. Durant tout le XIXéme siècle, les colons blancs, essentiellement anglo-saxons et protestants ont conquis un continent. L’esclavage des Noirs ou les conditions de survie parfois très difficiles subies par les nouveaux arrivants Irlandais, Italiens, Juifs d’Europe centrale, Chinois ne leur posait problème dans l’histoire de leur pays. D’après Marc Ferro[2] cette histoire était vue sous l’angle de cinq périodes, les Aborigènes, puis la découverte ( par les Danois et Christophe Colomb), l’époque coloniale, l’époque révolutionnaire, et enfin l’époque nationale. Cette dernière était bien courte par rapport à nos histoires européennes. Il existait également, une section annexe pour l’étude des autres nations, anciennes ou contemporaines. La doctrine Monroe faisait l’objet d’une étude particulière, il fallait bien justifier la « destinée manifeste ». Jusqu’au XXéme siècle, l’étude des divisions internes fut au programme mais après 1918 l’oubli volontaire prévalut. Il fallait valider l’idéologie triomphante du melting-pot. Les Américains voulurent aussi oublier la Guerre de Sécession, une scission incongrue dans le mythe d’une Amérique unie. L’auteur note d’ailleurs que les romans et films sur cette guerre connurent peu de succès, sauf pour « Autant en emporte le vent » où la romance occulte toute l’analyse historique des faits présents dans le livre. Seuls les écrivains se sont penchés sur le sort des Indiens. L’histoire n’est présente comme au Canada que sous la forme de musées vivants.
Malgré l’arrivée d’autres immigrants, blancs mais pas forcément protestants, et les problèmes qui en découlèrent, les Américains ont longtemps voulu croire qu’ils s’étaient construits un paradis. Tout ceci jusqu’au réveil des minorités dont l’importance n’a cessé de croître au point que les fondateurs « White Anglo-Saxon Protestants« , les WASP, ne soient en passe de devenir une catégorie minoritaire.
La guerre, les luttes des Noirs pour les droits civiques, la prise de conscience des torts causés aux Indiens, vont bouleverser la donne. La contestation étudiante des années soixante conjointe avec le refus de la guerre du Vietnam, en 1968, vont amener les Américains à se poser les questions qui fâchent et leur histoire va s’en ressentir. Auparavant quand toute l’histoire des USA n’était qu’un hymne à l’american way of life, toute critique était contre nature. Plus tard, ils prirent conscience que l’éducation donnée aux petits Américains n’était qu’un exercice d’auto satisfaction de la classe dirigeante, ignorant sans vergogne les torts causés aux minorités de plus en plus puissantes et de là, la nécessité revoir leurs positions et leur passé.
Il convient de préciser qu’en Amérique si l’école n’est pas sous la surveillance de l’Etat, les citoyens et les associations ont voie au chapitre. Que l’enseignement soit tributaire de crédits publics, ou privés, les « payeurs » se sentent légitimes à influencer les choix des professionnels. Ce sera la force et la chance des communautés. Sauf pour les Indiens oubliés de cette révision alors qu’au tout début ils avaient été considérés officiellement comme relevant d’une « civilisation particulière ».
Source : les billets de la florentine