L'HOMME, CETTE DIVINITE QUI JOUE CONTRE ELLE MÊME
L'HOMME, CETTE DIVINITE QUI JOUE CONTRE ELLE MÊME
Ainsi donc, après l'âge d'or des communautés autarciques, parfois encore présent de nos jours et toujours à nouveau rattrapable, les travers de l'homme se manifestèrent d'abord dans son enfer de violence mentale, par le biais des monothéismes qui mirent en scène ce même enfer jusque dans leurs textes, avec un luxe de détails parfaitement cruel et pervers.
Ensuite, vint la frénésie des conquêtes territoriales.
Que de sang versé pour ces vaines et illégitimes accaparements!
Enfin, les guerres semblant se calmer, interdites dans leur accès par la bombe atomique qui aurait signifié la fin du monde, l'homme ne se rangea pas encore à la sagesse! Il en avait l'occasion, mais non! La frénésie du lucre d'un bon nombre, leur impuissance spirituelle, leur firent aménager ce que nous vivons aujourd'hui: un monstrueux étalement du commerce mondial et de la finance.
Inutile de se déplacer à Venise, Madrid, Paris ou n'importe quelle grande ville du monde pour savoir ce qu'il y a dans les rues: c'est partout pareil!
Des boutiques de vêtements, des magasins de téléphone portables, des supermarchés.
Pourquoi l'Asie, l'Europe ou l'Afrique?
Des autoroutes, des pompes à essence, des grandes surfaces!
Le paysage est toujours le même!
Où que nous posions notre regard dans les villes, nous sommes happés et agressés par une pancarte publicitaire.
Vente! Vente! Vente! Achat! Achat! Achat!
Voilà le seul refrain de l'humanité présente! Voilà les six mots "sésame" qui obstruent la grotte du bien-être réel et compromet fortement l'avenir du monde.
Les maisons ne nous appartiennent plus, ce ne sont plus les demeures des hommes, elles sont devenues des placards publicitaires.
Derrière cette horrible mise en scène, derrière ce drame visuel, l'argent fait loi.
Il fait loi pour faire souffrir ceux qui n'en ont pas et rendre excessifs ou fous ceux qui en ont trop!
Quelle misère cet argent!
Le spectacle de l'homme errant dans les villes, pressant le pas vers un travail imposé, émasculé vis-à-vis de sa culture et de sa généalogie terrienne, est parfaitement affligeant.
A côté de cette vision souffrante, les publicitaires qui font partie du clan qui a déplacé le monde pour son malheur, vantent, dans les vitrines, des parfums chimiques en y inscrivant des paroles qui, par leur incongruité ou leur cynisme, ajoutent à la souffrance: "Adoptez la beautiful attitude!".
Mais la seule "beautiful attitude", c'est de se débarasser définitivement d'un mode de vie esclave qui nous mène droit au gouffre.
Charles Versini
Extrait du livre: "Planète Terre: vivre ou mourir?
Réflexions à partir de l'île de Corse".
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