James Boswell, peint par Sir Joshua Reynolds / © DR

James Boswell, peint par Sir Joshua Reynolds / © DR

Pascal Paoli tel qu'il apparaît dans l'ouvrage de James Boswell / © DR

Pascal Paoli tel qu'il apparaît dans l'ouvrage de James Boswell / © DR

CORSICA BOSWELL OU LA CAUSE DES CORSES.

 

James Boswell, avocat et écrivain écossais, est âgé d'une vingtaine d'années lorsqu'il se lance dans une traversée de l'Europe qui le mène jusqu'à la Corse. 

Tout cela est né d'une rencontre.

Et en octobre 1765, à Sollacaro, il rencontre Pascal Paoli. 


Et le général voit très vite l'intérêt de présenter la Corse au visiteur sous son meilleur jour. 

La toute jeune nation a besoin de se faire mieux connaître hors de l'île.


Selon Antoine-Marie Graziani, qui a signé une biographie de Paoli chez Tallandier, Boswell peut être un excellent moyen d'y arriver:

Le chemin de Boswell a été très largement balisé par Paoli, pour donner à son voyage une connotation qui permette aux corses d'apparaître sous leur meilleur jour, notamment par rapport aux difficultés qu'ils pouvaient rencontrer avec l'Angleterre. " 

A son retour en Angleterre Boswell signe Account of Corsica, The journal of a tour to that island and memoirs of Pascal paoli

Le livre sera traduit en plusieurs langues et rencontrera un succès considérable. 

Pour les 250 ans de cette première édition, Albiana a réédité cet ouvrage, que l'on connaît ici sous le nom de L'Etat de la Corse.

L'universitaire Jean Viviès en a assuré la nouvelle traduction. Il s'est penché sur les répercussions du livre de Boswell à l'époque:

l'impact politique immédiat n'a pas été très fort, même s'il y a eu quand même des levées de fond, de l'envoi d'argent à Paoli et à ses troupes.

Voire même de l'artillerie...

En revanche l'impact a été immédiat sur l'image de la Corse et des corses.

C'était, pour l'Europe, un repère de rebelles un peu barbares, et ces derniers ont été soudain vus comme des héros des Lumières, ces héros magnifiés par Rousseau dans son livre Du contrat social."

Boswell, inventeur de la biographie participative...

Une manière de soigner son image.


Des lignes célèbres dont la Corse s'enorgueillit depuis longtemps:


« Il est encore en Europe un pays capable de législation : c'est l'île de Corse.

La valeur et la constance avec laquelle ce brave peuple a su recouvrer et défendre sa liberté, mériterait bien que quelque homme sage lui apprît à la conserver.

J'ai quelque pressentiment qu'un jourcette île étonnera l'Europe ».

Boswell n'est pas Rousseau, mais sa reconnaissance et sa renommée à travers les pays anglo-saxons n'est pas négligeable. 

Sa biographie de Samuel Johnson, l'un des grands noms de la littérature britannique, est considérée aujourd'hui encore comme un modèle. 

Pour Gordon TurnbullUniversité de Yale, aux Etats-Unis., le procédé a révolutionné la biographieBoswell, en évoquant une autre personne se mettait lui aussi en scène.

Aujourd'hui on appelle ça le journalisme participatif. le principe, c'est d'être à la fois acteur et observateur.

Et c'est ce Boswell a fait avec le général Paoli.

En écrivant à la gloire du général Paoli, il a participé aussi à bâtir la sienne.

 

 

Corsica Boswell ou la cause des Corses. 

C'est le titre du colloque organisé mercredi à l'université de Corse.

A la suite de son passage sur l'île, l'écossais avait publié L'Etat de la Corse, un plaidoyer en faveur des insulaires.

250 ans après, les éditions Albiana éditent une nouvelle traduction..

 

Source : ViaStella. france3-regions. Par Sébastien Bonifay.



 

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