Le principe essentiel de la stratégie de l’action non-violente est celui de non-collaboration.
Il repose sur l’analyse suivante : dans une société, ce qui fait la force des injustices du désordre établi, c’est la complicité, c’est-à-dire la coopération passive, volontaire ou forcée, de la majorité silencieuse des citoyens.
En réalité, face à l’injustice, les hommes sont beaucoup plus tentés de se résigner à la collaboration que de recourir à la violence.Le mot de « collaboration » évoque généralement l’attitude de ceux qui pactisent avec l’ennemi, mais il convient de lui donner une acception beaucoup plus large : la collaboration est l’attitude de tous ceux qui pactisent avec l’injustice du désordre établi.
Il arrive souvent que les hommes collaborent avec l’injustice dont ils sont les victimes et deviennent eux-mêmes les acteurs des maux qu’ils subissent.Cette collaboration rend les opprimés co-responsables de l’oppression.
Les opprimés se trouvent ainsi enfermés dans un processus de « victimisation » qui leur fait regarder leur oppression comme une fatalité devant laquelle ils ont le sentiment d’être totalement impuissants.
Le premier acte de la résistance est de refuser d’être victime, d’opposer à l’injustice un « Non » qui défie la fatalité.
Source : capsurlindependance.quebec
Photo : Austin Anti-war Demonstrations